
Bitcoin et « preuve de travail »
Stephen Diehl commence par s'attaquer au fonctionnement du Bitcoin, la première et la plus célèbre des cryptomonnaies. Il explique que le Bitcoin repose sur un mécanisme appelé « preuve de travail », qui consiste à faire résoudre des énigmes mathématiques complexes à des ordinateurs appelés « mineurs », afin de valider les transactions et de créer de nouveaux bitcoins. Ce processus consomme énormément d’énergie électrique, ce qui pose un problème écologique majeur. Selon Stephen Diehl, le Bitcoin consomme plus d’énergie que la Belgique ou l’Argentine, et produit autant de gaz à effet de serre qu’un million de vols transatlantiques.
Ce problème environnemental est indéniable et largement documenté. Plusieurs études ont estimé la consommation énergétique du Bitcoin et son impact sur le réchauffement climatique. Par exemple, selon le Cambridge Bitcoin Electricity Consumption Index, le Bitcoin consommait environ 121 térawattheures (TWh) d’électricité par an au 24 avril 2023, soit plus que la Norvège ou les Pays-Bas. Selon le site Digiconomist , le Bitcoin produisait environ 59 millions de tonnes de dioxyde de carbone (CO2) par an au 24 avril 2023, soit plus que la Suisse ou la Grèce.
Sécurité et confidentialité du Bitcoin
Puis, Stephen Diehl parle de la sécurité et la confidentialité du Bitcoin. Il affirme que le Bitcoin n’offre pas de réelle sécurité ni de confidentialité, contrairement à ce que prétendent ses partisans. Il explique que le Bitcoin est vulnérable aux attaques informatiques, aux vols, aux pertes et aux fraudes. Il donne plusieurs exemples de cas où des utilisateurs ont perdu leurs bitcoins ou se sont fait pirater leurs comptes. Il souligne également que le Bitcoin n’est pas anonyme, mais pseudonyme, c’est-à-dire que les transactions sont associées à des adresses alphanumériques qui peuvent être tracées et liées à des identités réelles. Il cite le cas de Ross Ulbricht, le fondateur du site Silk Road, un marché noir en ligne qui utilisait le Bitcoin comme moyen de paiement, et qui a été arrêté par le FBI grâce à l’analyse de la blockchain.
Ce problème de sécurité et de confidentialité est également réel et documenté. Plusieurs incidents ont émaillé l’histoire du Bitcoin, impliquant des pertes, des vols ou des piratages de bitcoins. Par exemple, en 2014, la plateforme d’échange Mt. Gox a fait faillite après avoir perdu 850 000 bitcoins, soit environ 6 % de l’offre totale à l’époque. En 2016, la plateforme d’échange Bitfinex a été victime d’un piratage qui a entraîné le vol de 120 000 bitcoins, soit environ 72 millions de dollars à l’époque. En 2019, la plateforme d’échange QuadrigaCX a déclaré avoir perdu l’accès à 190 millions de dollars de cryptomonnaies après la mort soudaine de son fondateur et seul détenteur des clefs privées. Par ailleurs, plusieurs études ont montré que le Bitcoin n’est pas aussi anonyme qu’on le croit, et qu’il est possible de déduire l’identité des utilisateurs à partir de l’analyse des transactions et des métadonnées associées. Par exemple, selon une étude de l’université de Princeton , il est possible de relier les adresses Bitcoin aux adresses IP des utilisateurs avec une précision de 11 % à 60 %.
Bitcoin : valeur et régulation
Ensuite Stephen Diehl s'intéresse à la valeur et la régulation du Bitcoin. Il affirme que le Bitcoin n’a pas de valeur intrinsèque ni de régulation, ce qui en fait un actif spéculatif et volatile. Il explique que le prix du Bitcoin est déterminé par l’offre et la demande, sans aucun rapport avec les coûts de production ou les bénéfices futurs. Il souligne que le Bitcoin est soumis à des fluctuations importantes et imprévisibles, qui peuvent être influencées par des facteurs externes ou internes, tels que les annonces des autorités, les rumeurs, les manipulations ou les événements aléatoires. Il donne plusieurs exemples de cas où le prix du Bitcoin a connu des variations importantes en peu de temps. Il conclut que le Bitcoin n’est pas une monnaie, mais un jeu de hasard.
Ce problème de valeur et de régulation est aussi pertinent et controversé. Plusieurs experts et observateurs se sont interrogés sur la nature et la valeur du Bitcoin, en le comparant à d’autres actifs financiers ou à d’autres monnaies. Certains ont défendu l’idée que le Bitcoin est une forme d’or numérique, qui offre une réserve de valeur durable et limitée face à l’inflation et à la dévaluation des monnaies fiduciaires. D’autres ont soutenu que le Bitcoin est une bulle spéculative, qui repose sur une illusion collective et qui finira par éclater. Le prix du Bitcoin a effectivement connu des variations importantes depuis sa création, passant de quelques centimes à plus de 60 000 dollars en avril 2021, puis retombant à moins de 30 000 dollars en juillet 2021. Le prix du Bitcoin est influencé par plusieurs facteurs, tels que la demande des investisseurs, l’offre limitée à 21 millions d’unités, la concurrence des autres cryptomonnaies, les innovations technologiques, les événements géopolitiques ou les décisions réglementaires. Le Bitcoin n’est pas régulé par une autorité centrale, mais il est soumis aux lois et aux règles des pays où il est utilisé ou échangé. Plusieurs pays ont adopté des mesures pour encadrer ou interdire l’utilisation ou le commerce du Bitcoin, en invoquant des raisons fiscales, juridiques ou sécuritaires.
Les autres cryptomonnaies
Stephen Diehl a élargi son analyse aux milliers de cryptomonnaies qui existent sur le marché, qu’il appelle des « shitcoins ». Il dénonce les pratiques frauduleuses et manipulatrices qui entourent leur création et leur promotion. Il cite des exemples de « pump-and-dump », de « rug pulls », de « exit scams » et de « Ponzi schemes » qui ont fait perdre des milliards de dollars aux investisseurs naïfs ou avides. Il accuse les promoteurs des cryptomonnaies d’être des menteurs, des charlatans et des escrocs qui profitent de l’ignorance et de la cupidité du public.
Ce problème de fraude et de manipulation est également réel et documenté. Plusieurs cas de scandales et d’arnaques ont éclaté dans le domaine des cryptomonnaies, impliquant des pertes, des vols ou des escroqueries de cryptomonnaies. Par exemple, en 2016, le projet DAO, une organisation autonome décentralisée basée sur la blockchain Ethereum, a été victime d’une faille qui a permis à un pirate de détourner 3,6 millions d’ethers, soit environ 50 millions de dollars à l’époque. En 2017, le projet BitConnect, une plateforme de prêt en cryptomonnaie, a été accusé d’être un système de Ponzi qui promettait des rendements irréalistes aux investisseurs. Le projet a été fermé par les autorités après avoir atteint une capitalisation de plus de 2 milliards de dollars. En 2018, le projet Pincoin, une plateforme de marketing multiniveaux basée sur la cryptomonnaie, a disparu avec 660 millions de dollars collectés auprès de 32 000 investisseurs. En 2021, le projet Squid Game, une cryptomonnaie inspirée de la série télévisée du même nom, a connu une hausse spectaculaire avant de s’effondrer en quelques minutes, suite à un « rug pull » des développeurs qui ont vidé le contrat intelligent.
[B][SIZE=3]L[/size=3]...
La fin de cet article est réservée aux abonnés. Soutenez le Club Developpez.com en prenant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.