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Joe Biden appelle les républicains et les démocrates du Congrès à s'unir contre les abus des Big Tech

Afin d'assurer la protection des enfants, de la vie privée et de la concurrence loyale

Le 2023-01-12 15:38:05, par Bill Fassinou, Chroniqueur Actualités
Dans une tribune publiée mercredi dans le Wall Street Journal (WSJ), le président américain Joe Biden a mis en garde contre le fait que certains acteurs du secteur de la technologie entravent la concurrence loyale, violent les droits à la vie privée des consommateurs et encouragent les discours extrémistes. Il a appelé les républicains et les démocrates du Congrès à travailler ensemble pour adopter une loi bipartisane forte afin de responsabiliser les Big Tech et les mettre au pas. Cet appel intervient quelques jours après que la Chambre, dominée par les républicains, a annoncé une enquête sur une collusion présumée entre la Maison-Blanche et les Big Tech.

Les républicains et les démocrates ont passé une grande partie des dernières années à sonder différents aspects du secteur technologique, convenant largement qu'il y a des problèmes avec le pouvoir de Google d'Alphabet, de Facebook de Meta et d'autres. Mais ils sont largement en désaccord sur la façon de traiter ces problèmes. Un rapport parlementaire d'octobre 2020 a conclu qu'"Amazon, Facebook, Apple, et Google ont des pouvoirs de monopoles, c'est pourquoi ils doivent être démantelés". Le rapport est basé sur une enquête de 16 mois menée par la sous-commission judiciaire de la Chambre des représentants sur ces quatre grandes entreprises.

L'enquête s'est intéressée à la façon dont les quatre entreprises technologiques sont parvenues à leur domination sur le secteur. La sous-commission a voulu savoir si les grandes entreprises technologiques ont usé de stratagèmes pour éliminer leurs concurrents ou si elles ont injustement exploité différents secteurs de leur entreprise pour évincer les plus petits concurrents. Avant l'arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche en janvier 2021, un rapport cinglant détaillant les abus de pouvoir de marché par les grandes entreprises technologiques suggère un chemin difficile à parcourir avant de nouvelles règles et une application plus stricte pour les Big Tech.



Dans sa tribune du mercredi, le président a déclaré qu'il souhaitait voir des "protections fédérales sérieuses pour la vie privée des Américains", notamment en limitant la quantité de données telles que la localisation, la biométrie et les informations de santé qui peuvent être collectées. Il a également souligné le risque spécifique pour les enfants. « Les Big Tech collectent d'énormes quantités de données sur les produits que nous achetons, sur les sites Web que nous visitons, sur les endroits où nous allons et, ce qui est le plus troublant, sur nos enfants », a-t-il écrit, appelant à "des protections fédérales sérieuses pour la vie privée des Américains".

« Nous devons tenir les sociétés de médias sociaux responsables de l'expérience qu'elles mènent sur nos enfants à des fins lucratives », note-t-il, citant les luttes des jeunes contre l'intimidation, la violence, les traumatismes et la santé mentale. Biden a également demandé une réforme de la section 230 de la loi sur la décence des communications (Communications Decency Act) afin de forcer les plateformes en ligne à "assumer la responsabilité du contenu qu'elles diffusent et des algorithmes qu'elles utilisent". Bien qu'il aspire à une législation forte contre les Big Tech, Biden n'en a soutenu aucune en particulier dans son article d'opinion.

En juillet, la commission de l'énergie et du commerce de la Chambre des représentants a proposé la loi américaine sur la protection et la confidentialité des données (American Data Privacy and Protection Act), une mesure attendue depuis longtemps qui réformerait la manière dont des sociétés comme Amazon, Google et Facebook recueillent les informations des utilisateurs. Elle a été adoptée par la commission par une large majorité de 53 voix contre 2, mais n'a pas été soumise au vote de la Chambre. Certains démocrates ont fait part de leurs inquiétudes quant à la possibilité que cette mesure passe outre à des lois étatiques solides.

Les démocrates ont cité, par exemple, la loi californienne sur la protection de la vie privée des consommateurs (California Consumer Privacy Act - CCPA). La représentante Cathy McMorris Rodgers, républicaine de l'État de Washington, devrait réintroduire l'ADPPA au cours de cette session. Le locataire de la Maison-Blanche a également appelé à une concurrence plus ouverte dans le domaine de la technologie et a déclaré que de nouvelles directives étaient nécessaires pour créer un terrain de jeu équitable pour les entreprises de toutes tailles. Il a à l'idée des législations qui auront la capacité de casser les monopoles existants.

« La prochaine génération de grandes entreprises américaines ne devrait pas être étouffée par les entreprises dominantes en place avant qu'elles n'aient eu la chance de décoller », a écrit Biden. Dans une déclaration faisant suite à la publication de l'article d'opinion de Biden par le Wall Street Journal, la sénatrice démocrate Amy Klobuchar a déclaré qu'elle continuerait à faire pression pour l'adoption de la législation bipartisane qu'elle a parrainée pour empêcher les sociétés de favoriser leurs propres entreprises dans les résultats de recherche au détriment de leurs concurrents, entre autres mesures.

La tribune de Biden intervient à un moment où les républicains de la Chambre des représentants accusent la Maison-Blanche de travailler étroitement avec les Big Tech pour censurer les voix conservatrices en ligne. Les républicains ont l'intention de créer une nouvelle sous-commission qui se chargera de passer au crible toutes les communications entre l'administration Biden et les géants de la Tech, notamment les entreprises telles que Facebook, Instagram, Twitter, YouTube, Google, etc. Les républicains de la Chambre accusent la Maison-Blanche d'avoir fait pression sur ces entreprises pour influencer le contenu hébergé sur leurs plateformes.

Ian Sams, le porte-parole de la Maison-Blanche, a rejeté ces allégations. « Les républicains de la Chambre des représentants continuent de se concentrer sur le lancement de cascades politiques partisanes, au lieu de se joindre au président pour s'attaquer aux questions qui préoccupent le plus le peuple américain, comme l'inflation », a-t-il déclaré. La création de ce panel intervient après qu'Elon Musk, le propriétaire de Twitter, a publié les "Twitter Files" qui ont relancé la ferveur autour des décisions de modération de contenu prises par la plateforme au cours de ces dernières années, notamment sous l'ancien PDG, Jack Dorsey.

Le plus examiné de ces choix a été la décision de Twitter (avant l'arrivée de Musk à la tête de l'entreprise) de bloquer les liens vers un article du New York Post avant l'élection de 2020, affirmant avoir trouvé des courriels "fumants" liés à Joe Biden, alors candidat démocrate à la présidence, et à son fils Hunter. À l'époque, Twitter avait déclaré qu'il pensait que l'article violait sa politique relative aux documents piratés. La plateforme de microblogging est ensuite revenue sur sa décision et son PDG de l'époque, Jack Dorsey, a déclaré que les actions de la plateforme étaient "mauvaises", modifiant ses politiques pour éviter que cela ne se reproduise.

Source : Joe Biden

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  Discussion forum
248 commentaires
  • edrobal
    Membre averti
    Microsoft accuse Google de pratiques déloyales. L’hôpital se fout de la charité !!! Comment un OS aussi merdique que Windows a-t-il pu devenir quasi incontournable.
  • AoCannaille
    Expert confirmé
    Envoyé par Gluups

    Ça fait que du coup il y avait un médecin chez qui je pouvais prendre rendez vous. Problème : son adresse mail finit par "@gmail.com".
    Quand il m'a dit de lui envoyer mes résultats d'analyse par mail, ça voulait donc dire avec copie à Google.
    Il faudrait que l'état se sorte les doigts du cul, nationalise doctolib et que ce soit ameli qui fournisse ce service gratuitement à tous les medecins et que tous soient joignables en @ameli.fr...
  • xbrossard
    Membre régulier
    c'est classique: tout les chantres de la moral sont TOUJOURS des immoraux. Les gens qui ont une morale n'en parlent pas.
  • Fagus
    Membre expert
    Les informations [utiles] en ligne sont enfouies au fond d'un tas de verbiage et de bêtises pour que les sites Web puissent vendre plus de publicités
    Moi qui croyais que le nouveau style c'était de manquer de concision (et d'insérer des mots clés), alors que c'est juste pour laisser à la pub le temps de s'afficher et monter dans le référencement de google...

    Bientôt on va nous révéler que le délai de frappe de GPT c'est juste une pause scriptée pour laisser le temps de regarder la pub...

    Assez d'accord avec le chapeau de l'article sinon.
  • archqt
    Membre émérite
    J'ai eu peur 8 millions, j'avais lu 8 milliards au début. Une paille pour eux
  • Gluups
    Membre chevronné
    Envoyé par weed
    Je pense que tu veux parler du Health Data Hub, hébergé au Pays Bas avec une solution MS.
    Il y a un collectif et peut être que les choses vont changer à ce niveau
    https://www.conseil-etat.fr/actualit...lution-perenne
    Le dossier médical partagé, tu veux dire ?
    Humf, certainement j'ai de quoi l'avoir mauvaise d'avoir reçu un courrier de l'hôpital me disant vous savez, nous avons subi une fuite de données, et votre dossier médical est dedans.
    Au départ j'aurais bien dit eh les mecs vous allez un peu vite en besogne, là, mais ... c'est qu'on ne m'a pas tant que ça demandé mon avis.

    Indépendamment de l'aspect pratique, et du fait que plus la santé baisse, plus c'est compliqué de stocker un dossier et le trimbaler avec soi.

    Ça pourrait être pas mal un dossier en ligne, mais avec des gens compétents pour le gérer.


    Après au sujet de la messagerie appartenant à Google, je ne vois pas..
    Tant mieux pour toi. En fait, il y a deux problèmes, qui s'empilent :
    • le désert médical, organisé avec l'appui du numerus clausus
    • les médecins qui trouvent ça tout-à-fait normal d'avoir un mail chez gmail


    Quand il a fallu que je voie un toubib, j'ai appelé partout, on m'a répondu avec un naturel parfait "ah non nous ne prenons pas de nouveaux patients". Alors je me suis immiscé sans rendez-vous avec un truc urgent à régler, comme ça après je n'étais plus un "nouveau patient".

    Ça fait que du coup il y avait un médecin chez qui je pouvais prendre rendez vous. Problème : son adresse mail finit par "@gmail.com".
    Quand il m'a dit de lui envoyer mes résultats d'analyse par mail, ça voulait donc dire avec copie à Google.

    Quand j'ai passé un moment dans une autre région il y avait un dentiste qui pouvait me recevoir. Lui aussi, son adresse mail finissait par "@gmail.com".

    Je n'insiste pas trop lourdement sur l'incapacité du toubib à soigner une hypertension artérielle, car ça dépasserait le sujet du fil, selon comment on en considère le contour.
  • jvallois
    Membre éprouvé
    Envoyé par petitours
    c'est l'opposition démocratie/gouvernent des juges qui a aucun sens
    Ce qui n'a pas de sens, c'est de voir un pays ne plus être gouverné par son peuple, mais par ses juges qui vont jusqu'à écrire le droit alors qu'ils ne devraient que l'appliquer !

    Rappelons, par exemple, que la liberté du recours à l'IVG ne tenait que par un jugement et non par une loi !
    Même la fin de la ségrégation n'est venue que d'un jugement (Arrêt du 17 mai 1954 - Brown v. Board of Education) et non d'une loi, on peut donc craindre qu'un jour la cour suprême en revienne à légaliser la ségrégation

    Donc, désolé, mais les faits sont têtus et les USA ne sont plus une démocratie, mais un pays gouverné par les juges.
  • sylsau
    Membre confirmé
    Don't Be Evil => Be Evil.
  • sylsau
    Membre confirmé
    Si Alphabet est prêt à payer aussi cher pour assurer sa position dominante, c'est que Alphabet gagne bien plus par ailleurs et aurait bien plus à perdre en prenant le risque de laisser prospérer d'autres acteurs.

    Le plus gros risque pour Alphabet serait de laisser Apple développer son propre moteur de recherche. Apple est assis sur une montagne de cash et pourrait devenir un rival dangereux.

    On comprend bien l'intérêt de Alphabet de payer Apple aussi cher depuis des années. Alphabet paie Apple pour éviter que Apple ne soit tenté de développer son propre moteur de recherche. Quand on regarde les chiffres, on voit que Alphabet finance la R&D de Apple chaque année !
  • darklinux
    Membre extrêmement actif
    Une preuve parmi tant d ' autre que le personnel politique est en retard d ' une guerre , voir deux Les mégacorpo sont là, chat GPT et ces descendants , vont tuer les métiers " intellectuels " , les freelances et autre out sourcing , pour le prix d ' un abonnement Netflix , les salaires , les droits sociaux sont caducs , il va falloir repenser la société