La National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) a commencé en juin à publier les données fournies par les constructeurs automobiles sur les rapports d'accidents liés à des systèmes d'aide à la conduite comme le système Autopilot de Tesla. Elle a publié un décret en juin 2021 exigeant des constructeurs automobiles et des entreprises technologiques qu'ils signalent immédiatement tous les accidents impliquant des systèmes avancés d'aide à la conduite (ADAS) et des véhicules équipés de systèmes de conduite automatisée testés sur la voie publique.
Le régulateur de la sécurité a déclaré mardi qu'il utilise les données soumises par les constructeurs automobiles comme suite à son ordonnance de 2021 dans le cadre de ses enquêtes. Sur les 18 accidents mortels signalés depuis juillet 2021 en rapport avec les systèmes d'aide à la conduite, presque tous impliquaient des véhicules Tesla.
« La surveillance de la NHTSA ne se limite pas aux accidents spécifiés discutés dans l'ordonnance ou aux informations soumises dans le cadre de ses obligations de déclaration. L'examen et l'analyse de la NHTSA incluront toutes les informations et tous les incidents relatifs à tout défaut de sécurité potentiel. De plus, la NHTSA peut prendre d'autres mesures en cas d'accident individuel, notamment en envoyant une équipe d'enquête spéciale sur les accidents et en exigeant de l'entreprise qu'elle fournisse des informations supplémentaires. La NHTSA peut également ouvrir des enquêtes sur les défauts, le cas échéant ».
Dans un cadre plus global, Tesla est à l'origine de 273 des 367 accidents de ce type signalés par 12 constructeurs automobiles à la NHTSA entre le 20 juillet 2021 et le 15 mai de cette année. Sur l'ensemble des accidents signalés, des blessures graves ou des décès sont survenus dans 11 des 98 collisions pour lesquelles des données sur la gravité ont été recueillies. Par ailleurs, 294 autres incidents ne comportaient pas d'informations sur les dommages subis par les occupants du véhicule.
Derrière Tesla se trouve Honda Motor avec 90 accidents signalés, tandis que Subaru a indiqué 10 collisions. Toutes les autres entreprises, y compris General Motors, Ford Motor et Toyota Motor ont mentionné cinq collisions ou moins.
Ces chiffres ont été également inclus dans la première publication des données recueillies sur les accidents impliquant des systèmes de conduite automatisée dits de niveau 2, un aperçu général de la manière dont les technologies qui automatisent une partie de la conduite dans certaines situations, mais nécessitent une surveillance constante de la part des conducteurs se sont comportées dans des situations réelles.
L'agence a souligné que les constructeurs automobiles suivent les accidents de différentes manières et a découragé les comparaisons de performance entre les constructeurs, en partie à cause du manque de mesures complètes pour suivre l'étendue de l'utilisation de chaque système ou la manière dont les accidents sont signalés.
Les défenseurs de la sécurité ont demandé aux régulateurs et aux législateurs de fixer des règles plus fermes pour les voitures dites à conduite autonome et les technologies telles que la fonction d'assistance au conducteur Autopilot de Tesla, qui gagnent en popularité.
Comme dit précédemment, les chiffres ont été inclus dans la troisième publication des données collectées sur les accidents impliquant des systèmes de conduite automatisée dits de niveau 2, recueillies en vertu d'un décret datant de juin 2021 exigeant que les constructeurs automobiles et les entreprises technologiques signalent les incidents.
Les partisans des voitures à conduite autonome et des systèmes d'aide à la conduite soulignent la possibilité de réduire les millions d'accidents qui se produisent chaque année et de freiner les décès sur les routes, qui ont récemment connu un pic et alimenté les inquiétudes des défenseurs de la sécurité et des décideurs politiques. Seulement aux États-Unis, plus de 9 millions de véhicules de tous types ont été impliqués dans des accidents signalés par la police en 2020, selon la NHTSA.
« Ces technologies sont très prometteuses pour améliorer la sécurité, mais nous devons comprendre comment ces véhicules se comportent dans des situations réelles », a déclaré Steve Cliff, administrateur de la NHTSA, aux journalistes avant la publication des données.
Dans le même temps, la NHTSA a déclaré que les chiffres ne devaient pas être utilisés pour tirer des conclusions en matière de sécurité. Les données manquent d'informations contextuelles nécessaires pour établir un taux d'incidents, comme le nombre de véhicules de la flotte de chaque constructeur équipé de systèmes d'aide à la conduite, la fréquence d'utilisation de ces systèmes par les conducteurs ou le nombre de kilomètres parcourus.
L'Alliance for Automotive Innovation, la principale association professionnelle du secteur, a souligné la prudence de la NHTSA, affirmant qu'il ne fallait pas tirer de conclusions générales sur la sécurité de ces systèmes à partir de ces nouvelles informations. « Ce sont des données importantes, mais ce n'est qu'une petite partie de l'image globale », a déclaré John Bozzella, directeur général du groupe, dans un communiqué. « Il y a encore du travail à faire ».
Ces nouvelles données interviennent peu après que l'agence a intensifié son enquête pour déterminer si le système Autopilot de Tesla est défectueux. Elle a ouvert l'enquête sur un éventuel défaut de la fonction d'aide à la conduite partiellement automatisée du constructeur de voitures électriques en août 2021, lorsqu'elle a commencé à examiner comment le système gère les scènes d'accident à la suite d'une douzaine de collisions avec des véhicules de premiers secours et d'autres véhicules.
Malgré ses limites, la NHTSA a déclaré que les données l'aideront à mieux comprendre les performances des systèmes sur le terrain, les risques potentiels pour les piétons et autres usagers vulnérables de la route, les efforts d'élaboration de règles et les mesures d'application. « Cela aidera nos enquêteurs à identifier rapidement les tendances potentielles en matière de défauts qui pourraient émerger, dont certaines mériteront une exploration plus approfondie », a déclaré Cliff.
L'année dernière, Tesla a publié une mise à jour qui facilitait le démarrage de ses véhicules après leur déverrouillage à l'aide de leur carte NFC. Une fonctionnalité anodine à première vue, mais qui s'est avérée être une véritable faille de sécurité majeure. Une vidéo publiée en juin montre comment un cybercriminel habile pourrait espérer s'introduire dans le système de voiture Tesla et la voler en un rien de temps.
En exploitant une faille supposément introduite par une mise à jour publiée par Tesla l'année dernière. Martin Herfurt, chercheur autrichien en cybersécurité, est parvenu à ouvrir et à prendre le contrôle d'une Tesla en seulement 130 secondes. La fonctionnalité en cause permet d'allumer une Tesla en ouvrant simplement la porte de la voiture à l'aide d'une carte-clé de type NFC.
Comme il l'explique dans la vidéo qui accompagne sa découverte, Herfurt pense que cette faille a été créée par Tesla elle-même. Et pour comprendre ce qu'il dit, il faut comprendre comment s'ouvre une Tesla. La carte-clé de type NFC (near-field communication) est l'une des trois possibilités de déverrouiller une Tesla, les deux autres étant le porte-clés et l'application téléphonique. Si l'application est la solution plébiscitée par la marque, elle continue d'apporter de nouvelles fonctionnalités à l'alternative de la carte NFC. Tesla explique que cette dernière a l'avantage d'être unique à chaque voiture et un gage de sécurité.
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