
« Il existe d'innombrables histoires tragiques sur les méfaits destructeurs des médias sociaux, en particulier pour les mineurs. Mais le Texas pourrait avoir l'occasion de devenir le leader national sur la question de la sécurité des enfants en ligne », écrit le groupe de réflexion texan.
« Je suis d'accord, et je présenterai un projet de loi à la prochaine session pour interdire aux mineurs d'utiliser les médias sociaux. Il est grand temps de reconnaître le mal incroyable que les médias sociaux font à la santé mentale des jeunes texans. La prochaine session, nous y mettrons fin », réplique un représentant du Texas.
Sans qu’il ne soit nécessaire de devoir s’appuyer sur une certaine étude, les potentiels avantages des médias sociaux sur les adolescents relèvent de l’évidence : rester connecté à d’anciens ou de nouveaux amis, se créer des connexions d’ordre professionnel, avoir une audience pour les artistes et les créateurs de contenus, faire de la publicité, etc.
Une étude de Facebook sur la question met en avant les recherches réalisées à l’Université privée Carnegie-Mellon de Pittsburgh par Robert Kraut. Il en ressort que les personnes qui envoient ou reçoivent plus de messages, de commentaires ou d’articles sur leurs pages ont tendance à combattre plus facilement leur état de dépression ou de solitude. Les effets positifs constatés étaient amplifiés lorsque les gens interagissaient de façon directe (parler en tête-à-tête par exemple) avec leurs proches en ligne.
Elle évoque aussi une expérience menée par des chercheurs sur des étudiants stressés à Cornell. Au terme de cette expérience, ces chercheurs ont émis l’hypothèse selon laquelle les souvenirs des interactions significatives du passé participent à l’affirmation du soi des individus.
De l’autre côté, les publications qui tendent à établir le contraire semblent faire l’objet d’une mise en avant plus importante. En début d’année, une mère du Connecticut a entamé des poursuites judiciaires contre Meta (Facebook) et Snap au motif de leur contribution au suicide de sa fille de 11 ans. L'action en justice a fait l'objet de dépôt devant le tribunal du district nord de la Californie à San Francisco. Elle allègue que Selena Rodriguez souffrait de dépression, de privation de sommeil, de troubles alimentaires et d'automutilation liés à son utilisation d'Instagram et de Snapchat. Elle ajoute que Selena a commencé à utiliser les médias sociaux environ deux ans avant sa mort par suicide en juillet 2021.
« C’est pendant cette période qu’elle a développé une dépendance extrême à Instagram et Snapchat. Elle a manqué l’école à plusieurs reprises en raison de son utilisation des médias sociaux et a été invitée à envoyer du contenu sexuellement explicite par des utilisateurs masculins sur les deux plateformes », précise la plainte. Elle indique que Tammy a tenté à plusieurs reprises d'obtenir un traitement de santé mentale pour sa fille et qu'un thérapeute a déclaré qu'il n'avait « jamais vu un patient aussi dépendant des médias sociaux que Selena. » À un moment donné, la petite a été hospitalisée pour des soins psychiatriques d'urgence, selon la plainte.
Le dépôt de la plainte faisait suite à la publication d’une étude de l’Education Policy Institute selon laquelle le bien-être et l'estime de soi sont similaires chez tous les enfants en âge d'aller à l'école primaire. Cependant, leur santé mentale commence à baisser à l'âge de 14 ans, après quoi les filles connaissent un déclin encore plus marqué. Le rapport ajoute qu'une fille sur trois est mécontente de son apparence physique à l'âge de 14 ans et qu’une fille sur 7 est dans la même situation pendant le cursus primaire. Néanmoins, l’étude révèle que ces atteintes à la santé mentale ne sont pas à mettre au seul actif des réseaux sociaux. L’absence d’exercice physique est à prendre en compte.
Seulement, les parents ont un rôle à jouer. Les docteurs Catherine Steiner-Adair et Donna Wick, toutes deux psychologues, interrogées recommande que la meilleure chose que les parents puissent faire pour minimiser les risques associés à la technologie est de réduire d'abord leur propre consommation. Il appartient aux parents de donner le bon exemple d'une utilisation saine de l'ordinateur. La plupart d'entre nous vérifient trop souvent nos téléphones ou nos e-mails, soit par intérêt réel, soit par habitude nerveuse. Les enfants doivent être habitués à voir nos visages, et non pas nos têtes penchées sur un écran. Établissez des zones sans technologie dans la maison et des heures sans technologie lorsque personne n'utilise le téléphone, y compris maman et papa.
« Ne passez pas la porte après le travail au milieu d'une conversation pour courir vérifier vos courriels après un bonjour furtif », conseille le Dr Steiner-Adair. « Le matin, levez-vous une demi-heure plus tôt que vos enfants et vérifiez ensuite vos e-mails. Donnez-leur toute votre attention jusqu'à ce qu'ils soient sortis. Et aucun de vous ne devrait utiliser le téléphone en voiture pour aller à l'école ou en revenir, car c'est un moment important pour parler », ajoute-t-elle.
Et vous ?

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