Actuellement, les 120 entreprises labellisées par la mission French Tech, comptent seulement sept femmes dirigeantes et aucune ne figure dans le Next40 (les 40 premières). Si l’on prend en compte les cofondatrices, ce chiffre monte à 14. Incompréhensible en 2022 ! Dévoilé le 31 mai 2022, ce pacte vise à accélérer l'égalité entre les femmes et les hommes dans les start-up. Et sans doute attirer des femmes dans le secteur de la tech où elles sont peu présentes.
Le Pacte Parité regroupe des engagements concrets qui ont déjà été signés par 69 entreprises, soit plus de la moitié des start-up et entreprises qui composent les deux programmes. Parmi les signataires, on retrouve plusieurs licornes, comme Alan, Ankorstore, BlaBlaCar, Contentsquare, Deezer, Dental Monitoring, Doctolib, Ledger, Mirakl, Payfit, Qonto, Spendesk, Swile, Veepee et Vestiaire Collective, mais aussi des start-up comme 360Learning , Devialet, Heetch, JobTeaser, Mano Mano, Mum, Selectra, Sendinblue, Withings, Younited ou Yousign. Les « Licornes », comme on les appelle dans le jargon, ce sont ces startups dans le secteur des nouvelles technologies, créées il y a moins de dix ans et valorisées à au moins un milliard de dollars avant d’être cotées en Bourse.
Les 69 premiers signataires du Pacte parité de La French Tech
Les 69 signataires ont pris cinq engagements qui permettront de mener des actions concrètes dans la durée :
- les entreprises engagées doivent, au sein de leur conseil d'administration, atteindre un seuil minimum de 20 % de femmes en 2025, puis 40 % en 2028 ;
- les signataires doivent former 100 % des managers aux enjeux de la diversité et à la lutte contre le harcèlement et les discriminations, d'ici la fin de l'année en cours ;
- ils doivent garantir que toutes les descriptions de postes publiées par l'entreprise s'adressent à des profils féminins et masculins ;
- en outre, les signataires s'engagent à former une équipe commune de représentants, qui s'exprimeront au nom de l'entreprise, tant en interne qu'en externe, avant la fin de l'année 2022 ;
- enfin, les entreprises qui s'engagent promettent de mettre en place un accompagnement spécifique pour chaque salarié à son retour de congé parental, avant la fin de l'année.
Travail et engagements à long terme
Sous l'impulsion de la Mission French Tech, le Pacte Parité repose sur deux ambitions fortes. La première consiste à engager les start-up et les entreprises signataires dans un travail de longue haleine. L'objectif est de déployer les engagements qui viennent d’être listés, pour faire progresser l'égalité entre les femmes et les hommes, grande cause du quinquennat d'Emmanuel Macron. L'autre grande ambition est de parier sur un effet boule de neige et de créer une émulation dans l'écosystème French Tech, pour aller au-delà des cinq engagements et des éventuelles bonnes pratiques.
« La nécessité pour la Mission French Tech d'agir en faveur de la parité dans l'écosystème des start-up nous est apparue comme une évidence. Il n'y a actuellement aucune femme PDG parmi les entreprises Next40 et seulement 7 dans la French Tech 120. Il existe plusieurs leviers pour créer les conditions du changement : l'engagement proactif des entreprises en est un... Nous allons poursuivre, avec les signataires et tous les bénévoles de l'écosystème French Tech, un travail de longue haleine pour accélérer en faveur de plus d'égalité entre les femmes et les hommes dans les start-up »,explique la directrice de la Mission French Tech, Clara Chappaz.
Le sujet des écarts de salaires n'est pas évoqué
Fait notable à propos du Pacte Parité : si les sujets de la lutte contre les discriminations et le harcèlement sexuel sont pris en compte, celui des écarts de salaires n'est pas évoqué. Au-delà de la parité elle-même, un aspect financier doit également être pris en compte. De manière générale, les écarts de salaires sont persistants en France entre les femmes et les hommes ; l'écart de revenu entre les femmes et les hommes s'élève à 22,3 % en 2019, soit 5,1 points de moins par rapport à 1995 selon l'Insee. Les start-up devront se saisir de ce sujet si elles souhaitent avoir des femmes à des postes à responsabilité. Un autre point peut être rappelé : les équipes fondatrices composées uniquement de femmes ont plus de mal à lever des fonds. Preuve de ces inégalités, le baromètre Sista et BCG rapporte que 88 % du montant total levé par les start-up en 2021 a été capté par des équipes fondatrices 100 % masculines. Des données qui pourraient évoluer dans le bon sens si à l'avenir les start-up rééquilibrent leurs équipes dirigeantes.
Et si les entreprises ne respectent pas ce pacte ?
Si les entreprises ne respectent pas le Pacte Parité, rien ne se passe. Un pacte n’est pas une loi. Contrairement à la loi Zimmermann de 2011 qui oblige les entreprises cotées à compter au moins 40 % de femmes dans leur conseil d’administration sous peine de sanctions financières assez lourdes, contrairement à la loi Rixain adoptée en décembre 2021 qui promet des sanctions aux entreprises comptant peu de femmes dans leurs directions exécutives, ici pas de sanction pour les boy’s clubs… Un pacte n’engage que celui qui le signe. Et à peine plus de la moitié des entreprises l’ont signé.
Source : Gouvernement
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