Les utilisateurs de voitures à conduite autonome ne seront pas responsables des collisions selon les changements proposés au Code de la route britannique. Les compagnies d'assurance plutôt que les particuliers seront responsables des réclamations si les véhicules sont impliqués dans des collisions, a déclaré le ministère des Transports britannique (DfT). Toutefois, la mise à jour du code indiquera clairement que les automobilistes doivent être prêts à reprendre le contrôle de leur véhicule en cas de besoin. Le ministère des Transports a également l'intention d'autoriser les conducteurs à regarder des programmes télévisés et des films sur des écrans intégrés lorsqu'ils utilisent des véhicules à conduite autonome, mais l'utilisation d'un téléphone portable restera illégale. Ces directives sont une mesure provisoire prise par le gouvernement britannique pour soutenir le déploiement rapide des véhicules à conduite autonome. Actuellement, aucun véhicule n'a été approuvé pour la conduite autonome sur les routes britanniques, mais les premiers modèles pourraient recevoir le feu vert dans le courant de l'année.
Selon des propositions de modification réglementaire dévoilées hier, par le département britannique des Transports (DfT), les conducteurs seront autorisés à regarder « des contenus non liés à la conduite sur des écrans intégrés » à l'habitacle, « pendant que le mode de conduite automatisée contrôle le véhicule ». Ce projet gouvernemental détaille que les automobilistes britanniques pourraient bientôt pouvoir regarder des films à bord d'une voiture autonome, sans que leur responsabilité ne soit engagée en cas d'accident, lorsque la conduite automatique est activée. Bien que de nombreuses voitures soient déjà équipées de technologies d'assistance telles que le régulateur de vitesse et l'arrêt/démarrage automatique, les conducteurs doivent garder le contrôle total de leur véhicule.
Les compagnies d’assurances devront alors prendre en charge les dommages, même si d'après une loi de 2018, elles ont le droit de mener des enquêtes sur les sinistres et de se reporter le cas échéant sur des tiers, par exemple le fabricant d'une voiture. Les automobilistes devront tout de même « être prêts à reprendre le contrôle de leur véhicule rapidement, par exemple en approchant d'une sortie d'autoroute », précise le communiqué. L'utilisation des téléphones va toutefois rester proscrite, en raison du « risque élevé qu'ils posent » en distrayant les conducteurs, précise le DfT dans son communiqué.
Le Royaume-Uni espère voir les premières voitures autonomes sur ses routes d'ici la fin de l'année, avec dans un premier temps des véhicules circulant à « faible vitesse sur les autoroutes, notamment pendant les embouteillages ». Le gouvernement espère mettre au point un cadre juridique complet d'ici 2025. La réforme envisagée de la réglementation routière britannique survient quelques semaines après celle annoncée par l'agence américaine de sécurité routière (NHTSA). En effet, la technologie des voitures autonomes se développe rapidement à travers le monde, les États-Unis menant la course pour l'instant, et expérimentant notamment les camions "self-driving".
Londres estime que le développement de la technologie pourrait générer autour de 38.000 nouveaux emplois en Grande-Bretagne, dans un marché qui devrait peser près de 42 milliards de livres d'ici 2035. La ministre des Transports, Trudy Harrison, a déclaré que la mise à jour du code de la route constituera une « étape majeure dans l'introduction en toute sécurité des véhicules à conduite autonome », qui, selon elle, « révolutionnera la façon dont nous nous déplaçons, rendant nos futurs voyages plus écologiques, plus sûrs et plus fiables ».
Elle a ajouté : « Cette technologie passionnante se développe à un rythme soutenu ici même en Grande-Bretagne et nous veillons à mettre en place des bases solides pour les conducteurs lorsqu'elle prendra la route. Ce faisant, nous pouvons contribuer à améliorer les déplacements pour tous, tout en stimulant la croissance économique dans tout le pays et en assurant la place de la Grande-Bretagne en tant que superpuissance scientifique mondiale ».
Le DfT estime que la technologie pourrait améliorer la sécurité sur les routes britanniques en réduisant les erreurs humaines, qui contribuent à hauteur de 88 % aux collisions. Cette industrie dans laquelle sont engagés la plupart des grands constructeurs automobiles, tout comme les géants des technologies, promet par ailleurs de générer des dizaines de milliers d'emplois et des revenus colossaux. La NHTSA a toutefois lancé l'été dernier une enquête après une série de collisions de Tesla équipées du système "Autopilot" avec des véhicules de premiers secours.
Steve Gooding, directeur de l'organisme de recherche sur l'automobile RAC Foundation, a déclaré que les voitures sans conducteur « promettent un avenir où les décès et les blessures sur nos routes sont réduits de manière significative », mais il est probable qu'il y aura une « longue période de transition » alors que les conducteurs conservent « une grande partie de la responsabilité de ce qui se passe ».
Source : Ministère des Transports britannique
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Le , par Nancy Rey
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