
porté par le lancement d'un produit financier à Wall Street lié à la cryptomonnaie
Le bitcoin a atteint les 66 923 $ ce 20 octobre 2021, marquant une reprise complète après un marasme de plusieurs mois. La crypto-monnaie a dépassé sa valeur record précédente de 64 889 $ établi en avril. Le bitcoin qui s'échangeait pour moins d'un dollar il y a 12 ans, a connu une hausse de plus de 50% sur un mois et de plus de 400% sur un an. Ce nouveau record intervient alors que le premier ETF adossé à des contrats à terme sur la cryptomonnaie a été lancé la veille. Plus de 24 millions de titres de cet ETF ont été échangés mardi.
Au début de l’année 2017, le bitcoin était coté à 1000 dollars. Quelques mois plus tard et plus précisément en mai 2017, la valeur de cette monnaie est passée à 2000 dollars. Durant le mois d'août 2017, le cap des 4000 dollars fut franchi et en octobre 2017, la cryptomonnaie a atteint les 5000 puis 6000 dollars. Bien que l’indice de croissance du bitcoin par rapport à sa valeur d’origine fût déjà élevé, l’on était loin de se douter que les mois à venir allaient être encore plus intéressants pour cette monnaie. En novembre 2017, la valeur de la monnaie cryptographique a encore grimpé pour passer à 8000 dollars l’unité puis à 10 000 dollars. À la mi-décembre 2017, le cours du bitcoin a battu tous les records en atteignant la valeur de 20 000 dollars.
Cette croissance exceptionnelle de l’année 2017 a eu comme conséquence un attrait sur de nombreuses personnes qui ont parfois investi des ressources financières considérables dans l’optique de tirer également profit des gains que pourrait procurer cette monnaie. Il faut souligner que de nombreux projets ont fleuri dans cette même période avec comme arguments la possibilité d’investir dans ces projets basés sur la technologie Bitcoin pour récolter plus tard des bénéfices lorsque ces projets porteront leurs fruits.
Toutefois, l’ascension marquée du bitcoin en 2017 n’a pas pu s’étendre à l’année 2018 et en février 2018, c’est-à-dire 2 mois après avoir atteint le pic de 20 000 dollars, la valeur de la cryptomonnaie a commencé à montrer des signes d’essoufflement. De 20 000 dollars en décembre 2017, l’on est passé à 6000 dollars en février 2018. Cette baisse de régime a continué au cours des mois qui ont suivi et fin novembre 2018 la valeur du bitcoin était négociée à environ 3850 dollars, puis à 3200 dollars en décembre 2018, selon les données de CoinMarketCap, la plateforme de capitalisation boursière des monnaies cryptographiques.
Le bitcoin valait moins de 10 000 dollars il y a un an. Il a franchi les 20 000 dollars mi-décembre, les 30 000 début janvier et les 40.000 puis les 50.000 en février.
La hausse du bitcoin s'est accélérée avec l'adoption de la cryptomonnaie par plusieurs groupes financiers, comme les gestionnaires d'actifs BNY Mellon et BlackRock ou le géant des cartes de crédit MasterCard, et les investissements importants du constructeur de voitures électriques Tesla, du spécialiste des paiements Square ou de l'éditeur de logiciels MicroStrategy. Michael Saylor, le fondateur de MicroStrategy, a déclaré que son entreprise avait acquis 175 millions de dollars supplémentaires en bitcoins (BTC) en un seul achat : « le 14 septembre 2020, MicroStrategy a finalisé son acquisition de 16 796 bitcoins supplémentaires pour un prix d'achat total de 175 millions de dollars. À ce jour, nous avons acheté un total de 38 250 bitcoins pour un prix total de 425 millions de dollars qui incluent les frais et dépenses ».
En octobre, PayPal Holdings a annoncé son entrée sur le marché de la cryptomonnaie, selon plusieurs rapports. Les clients PayPal pourront utiliser des cryptomonnaies pour faire leurs achats chez les 26 millions de marchands de son réseau à partir de début 2021, a déclaré la société.
Un nouveau record établi
La plus grande crypto-monnaie semble avoir reçu un coup de pouce mardi depuis le lancement de l'ETF ProShares Bitcoin Strategy, le premier fonds négocié en bourse approuvé par la Securities and Exchange Commission des États-Unis pour investir dans les contrats à terme sur bitcoins.
Le nouveau fonds, négocié à la Bourse de New York sous le symbole BITO, a collecté 570 millions de dollars d'actifs le premier jour et a accumulé 1 milliard de dollars de volume de transactions, le classant parmi les lancements les plus réussis de tous les temps.
La Securities and Exchange Commission avait jusqu’ici toujours refusé les demandes de ce type, depuis 2013 — au moins dix gestionnaires d’actifs auraient demandé cette certification, sans succès. Raison avancée : il n’y aurait pas eu assez de preuves, à l’époque, que le marché du bitcoin pouvait résister aux tentatives de manipulation.
Dans les semaines à venir, plusieurs autres ETF basés sur des contrats à terme sur bitcoins pourraient faire leurs débuts aux États-Unis, ouvrant ainsi la possibilité aux investisseurs américains avertis de la cryptographie de participer à ce que l'on appelle une stratégie d'arbitrage « cash and carry ».
La première séance d'échanges semble avoir été un succès, puisque l'ETF a connu 24,4 millions d'échanges et fini en nette hausse.
« Cela prouve qu'il y a un appétit fort pour une exposition au bitcoin », commente Fawad Razaqzada, analyste chez ThinkMarkets, qui remarque cependant que l'achat de cet ETF ne représente pas un investissement direct dans le bitcoin.
En effet, ces ETF achèteraient des contrats à terme bitcoin, sur des sites réglementés tels que le Chicago Mercantile Exchange (CME), dans le but de reproduire la performance des prix de la crypto-monnaie au lieu d'acheter du bitcoin réel. En clair, en achetant des parts de ce nouvel ETF, les investisseurs ne vont pas miser directement sur des bitcoins. Leur argent sera placé sur des contrats à terme liés au bitcoin. L'aspect indirect de ce placement était fondamental aux yeux du régulateur américain des marchés, la SEC, qui a régulièrement alerté sur l'importante volatilité du bitcoin.
Il faut dire que les régulateurs peinent à se positionner sur le sujet des cryptomonnaies, dont le réseau décentralisé est difficile à contrôler.
Depuis janvier 2021, le cours du bitcoin a explosé, passant d’une valorisation à moins de 30 000 dollars à plus de 60 000 dollars, avant de s’écrouler, jusqu’à replonger sous le seuil symbolique 30 000 dollars en juin 2021. Pour mémoire, en octobre 2020, il y a donc tout juste un an, un bitcoin ne valait « que » 12 000 dollars : il s’agit donc d’une augmentation de plus de 400 % en un an.
Une cryptomonnaie au centre de la controverse
Christine Lagarde préoccupée par le rôle du Bitcoin dans la facilitation des activités criminelles
La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, s'est attaquée au rôle de Bitcoin dans la facilitation des activités criminelles, affirmant que la cryptomonnaie a mené à « des activités malveillantes ».
« Pour ceux qui avaient supposé qu'elle pourrait se transformer en monnaie – désolé, mais c'est un atout et c'est un actif hautement spéculatif qui a mené des activités malveillantes ainsi que des activités de blanchiment d'argent lucratives et totalement répréhensibles », a déclaré Lagarde dans un événement en ligne organisé par Reuters.
Selon elle, « il doit y avoir une réglementation, qui doit être appliquée et approuvée[...] au niveau mondial, car s’il y a des failles, alors ces failles doivent être comblées. » Lagarde estime que la réglementation du Bitcoin pourrait être initiée au niveau du G7, puis transférée au G20, et ensuite étendue à d’autres pays.
Les préoccupations concernant le blanchiment d'argent et la capacité des entreprises financières à connaître l'identité de leurs clients ont été au premier plan du débat sur la cryptomonnaie. Alors que les critiques affirment que des instruments comme Bitcoin facilitent le transfert illicite de fonds, les défenseurs de la cryptomonnaie affirment que le réseau de registres numériques connu sous le nom de blockchain permet de tracer l'argent plus facilement que l'argent liquide et peut en fait aider les forces de l'ordre.
Bitcoin est un schéma de Ponzi postmoderne pour le développeur Haskell Stephen Diehl
Le développeur Haskell Stephen Diehl, auteur de What I Wish I Knew When Learning Haskell, estime que Bitcoin est le Ponzi postmoderne :
« Un stratagème classique de Ponzi est une fraude financière dans laquelle des individus effectuent des manipulations bancaires ainsi que des manipulations des états comptables pour payer continuellement de nouveaux investisseurs grâce à d'anciens investisseurs tout en maintenant l'illusion des rendements. En termes économiques, investir dans un système de Ponzi est un jeu à somme négative et est une forme de jeu comme le poker ou la roulette. Le jeu est une consommation et, contrairement aux entreprises productives, rien de valeur n'est créé à partir du processus. Il y a une réserve d'argent fixe et chaque personne qui fait un profit le fait nécessairement au détriment de quelqu'un d'autre qui perd. Tout gagnant unique est nécessairement payé par plusieurs perdants. Les jeux à somme négative ne génèrent pas, dans l'ensemble, de la richesse ou de l'utilité et redistribuent simplement les fonds d'entrée à différents participants. Il y a un rendement attendu négatif de s'engager dans cette classe d'activités.
« Dans le programme de vingt ans de Bernie Madoff, de nombreux investisseurs ont vraiment gagné de l’argent, et investir dans des projets de Ponzi au bon moment peut en effet vous rendre très riche. Certaines personnes deviennent également extrêmement riches en jouant à la roulette, mais ce n'est pas le cas de la majorité et vous n'entendrez jamais parler de ceux qui ont tout perdu. C'est l'essence de la raison pour laquelle les stratagèmes de Ponzi sont illégaux et considérés comme une forme de fraude, ils sont une forme de jeu d'argent qui dépend de l'asymétrie de l'information et de la collusion où le reste de la société supporte les coûts et les externalités négatives pour aider les victimes lorsque la musique s'arrête inévitablement et qu'il n'y a plus de chaises.
« Bitcoin n'est pas différent. L'achat d'un bitcoin, c'est acheter une entrée dans une base de données comptable, une collection de bits extrêmement coûteuse. Il n'a aucune manifestation dans le monde réel, ne produit rien, n'a pas d'actifs, de revenus, de clients, de trésorerie ou de dividendes. La valeur actuelle nette du bitcoin est nulle et ne peut jamais être différente de zéro. Cette valeur provient uniquement d’une forme de spéculation récursive, une illusion selon laquelle davantage de victimes viendront à spéculer dans la spéculation, perpétuant ainsi l’escroquerie et faisant monter la “valeur “ spéculée plus haut. C'est un contrat à terme avec un sous-jacent sur la crédulité humaine, un pari qu'il y aura plus d'imbéciles à l'avenir pour payer les imbéciles actuels. Einstein a dit un jour: “ Deux choses sont infinies: l'univers et la stupidité humaine; et je ne suis pas sûr pour ce qui concerne l'univers“ et dans l'étrange monde à l'envers d'aujourd'hui, vous pouvez désormais investir dans la thèse d'Einstein et cela s'appelle Bitcoin.
« Une réserve de valeur ne peut pas être basée uniquement sur la foi en une réserve inépuisable d'imbéciles prêts à payer monotonement davantage pour quelque chose indéfiniment. Il devrait être intuitivement évident pour chaque écolier que ce jeu de chaises musicales ne peut pas durer éternellement et ne durera pas. La réalité a une manière de s'affirmer et à un moment donné, ce schéma épuisera le bassin des imbéciles qui se retrouveront en train de prendre une part pathétique dans l'illusion collective d'une non-monnaie totalement inutile dans le monde réel. Les bitcoins sont totalement inadaptés à des fins monétaires, ils ne soutiennent aucune activité économique, ne sont pas adaptés aux transactions en tant qu'unité d'échange et ne peuvent jamais remplir aucune fonction au-delà d'une bulle spéculative vide ».
Le bitcoin est le meilleur investissement de ces dix dernières années, selon Bank of America
Bank of America (BofA) a publié un rapport en décembre 2019 dans lequel elle indique que le bitcoin représente l’investissement le plus abouti de ces dix dernières années, affirmant que les investisseurs qui ont investi 1 $ en 2010 avaient en décembre 2019 90 026 dollars. Dans le rapport, les experts de la BofA ont abordé, entre autres, les meilleurs et les pires actifs en matière d'efficacité des investissements des dix dernières années.
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