
Comme atouts, le nouveau PDG de Nutanix dispose de 30 ans d’expérience dans l’industrie des technologies cloud, avec un passage chez Broadcom, Cisco, Nortel et IBM sans compter son dernier poste chez VMware. Pour Nutanix, c’est une valeur sûre du multicloud qui vient de rejoindre ses rangs et apportera une valeur ajoutée à l’entreprise. Mais pour VMware, l’un des principaux concurrents clés de Nutanix qui propose plusieurs produits liés à la virtualisation d’architectures x86, ce départ de Ramaswami pourrait contribuer à affaiblir l’entreprise, en termes de personnes ressources disponibles.
Plainte de VMware contre son ancien dirigeant Rajiv Ramaswami
Alors que l’on croyait cette affaire bouclée, VMware a annoncé lundi dernier « avoir engagé une procédure judiciaire devant la Cour supérieure de l’État de Californie, dans le comté de Santa Clara, contre Rajiv Ramaswami, ancien COO de VMware, pour violations matérielles et continues de ses devoirs et obligations juridiques et contractuels envers VMware ». Pour mieux informer le public, VMware explique que « Rajiv Ramaswami n’a pas honoré ses obligations fiduciaires et contractuelles envers VMware. Pendant au moins deux mois avant de démissionner de l’entreprise, alors qu’il travaillait avec la haute direction pour façonner la vision et la direction stratégiques clés de VMware, M. Ramaswami a également rencontré secrètement au moins le PDG, le directeur financier et, apparemment, l’ensemble du conseil d’administration de Nutanix, inc. afin de devenir le chef de la direction de Nutanix. Il a rejoint Nutanix en tant que PDG seulement deux jours après avoir quitté VMware ».
Pour VMware, « M. Ramaswami a fait preuve d’un manque de jugement et a connu une période claire et prolongée de conflit d’intérêts. Il aurait dû divulguer ce conflit d’intérêts à VMware afin que l’entreprise puisse prendre des mesures pour se protéger. Mais il n’a pas informé VMware, et a ainsi privé l’entreprise de la possibilité de le faire en dissimulant ses activités liées à Nutanix ».
L’entreprise ajoute qu’elle n’est pas par nature une entreprise litigieuse. Aussi, a-t-elle « tenté de résoudre cette question sans litige. Mais M. Ramaswami et Nutanix ont refusé de s’engager avec VMware de manière satisfaisante », soutient VMware. Grâce à ce procès, déclare Brooks Beard, vice-président de VMware et avocat général adjoint, « nous espérons pouvoir trouver un moyen de protéger les droits et les intérêts de VMware, des mesures que nous aurions pu prendre, aurions pu prendre s’il nous avait alertés de ce conflit ». Comme mesures, VMware pourrait chercher à récupérer sa rémunération auprès de Ramaswami pendant sa période de négociation avec Nutanix ou encore pourrait s’engager de manière significative avec le dirigeant et son nouvel employeur pour s’assurer qu’ils n’utiliseront pas les informations confidentielles de VMware pour prendre des décisions concurrentielles, précise Beard.
Réponse de Nutanix face à la plainte de VMware
Nutanix de son côté déclare que « le procès de VMware vise à rendre un entretien pour un nouvel emploi illicite. Nous considérons l’action malavisée de VMware comme une réponse à la perte d’un membre profondément apprécié et respecté de son équipe de direction ». L’entreprise ajoute ceci : « M. Ramaswami et Nutanix sont allés au-delà pour être proactifs et coopératifs avec VMware tout au long de la transition. Nutanix et M. Ramaswami ont assuré à VMware que M. Ramaswami était d’accord avec son obligation de ne pas prendre ou abuser des informations confidentielles, et VMware ne prétend pas le contraire ».
« Cependant, VMware a demandé à M. Ramaswami d’accepter de limiter l’exécution ordinaire de ses tâches d’une manière qui équivaudrait à un engagement illégal de non-concurrence, et il a demandé à Nutanix d’accepter de ne pas embaucher de candidats de VMware d’une manière que Nutanix pense serait contraire aux lois fédérales antitrust. M. Ramaswami est fier de son mandat chez VMware et compte de nombreux membres de l’équipe VMware comme amis. Il est décevant de voir la direction de VMware le poursuivre simplement parce qu’il a choisi de saisir l’opportunité de devenir PDG d’une entreprise ouverte. Nous pensons que l’action de VMware n’est rien de plus qu’une tentative non fondée de blesser un concurrent et nous avons l’intention de défendre vigoureusement cette affaire devant les tribunaux ».
En attendant d’avoir la fin de l’histoire
En attendant d’avoir la fin de cette histoire, pour l’analyste Holger Mueller de Constellation Research, l’action en justice de VMware contre Ramaswami, soulève les questions suivantes : « est-ce qu’un entretien de haut niveau avec un concurrent équivaut à une rupture de confidentialité en soi, ou est-ce que des informations importantes ont été violées pour atteindre le but ? » « Traditionnellement, le droit à un entretien (confidentiel) est protégé par les tribunaux », répond Mueller pour lever l’équivoque. Sur cette base, Mueller ne voit pas comment la plainte de VMware pourrait avoir du succès. Il souligne également qu’il y a « longtemps que le dernier procès a eu lieu dans la Silicon Valley impliquant un dirigeant de la tech qui a fait un saut dans une autre entreprise ». Aussi, avec l’emploi à volonté qui stipule que les employés peuvent changer d’emploi sans préavis s’ils le souhaitent, il sera difficile pour VMware de démontrer qu’il y a eu violations des termes de contrat par Ramaswami, précise Mueller.
Source : VMware, Nutanix
Et vous ?


Voir aussi



