Le litige entre Apple, 34 États et le District de Columbia au sujet du ralentissement des performances des anciens iPhone est peut-être sur le point de prendre fin. Après avoir accepté de payer jusqu'à 500 millions de dollars en mars dernier, toujours dans le cadre de cette controverse, Apple a de nouveau accepté de payer une amende de 133 millions de dollars pour régler les procès pour fraude à la consommation qui pèsent sur lui.
Apple ralentissait intentionnellement les performances des anciens iPhone
L'affaire remonte à 2017 où de nombreux utilisateurs de l'iPhone ont commencé par observer que la batterie de leur téléphone se vidait rapidement et que le téléphone en lui-même ralentissait. Lorsque l'affaire a pris de l'ampleur, Apple a admis plus tard dans l'année, en décembre 2017, que son logiciel iOS ralentissait les performances des anciens iPhone, après avoir nié dans un premier temps qu'il ralentissait délibérément les batteries des iPhone. La société a affirmé que l'iOS fait cela pour contrer les problèmes rencontrés avec les batteries lithium-ion vieillissantes.
« Notre objectif est d'offrir la meilleure expérience possible aux clients, ce qui inclut la performance globale et la prolongation de la durée de vie de leurs appareils », a expliqué Apple dans une première déclaration le 20 décembre 2017, alors qu'il faisait face à des critiques croissantes. Il a expliqué que lorsque les anciennes batteries ne peuvent pas fournir suffisamment de puissance alors que les téléphones tentent des tâches plus complexes, comme jouer à un jeu vidéo, cela ralentit les puces du téléphone à un niveau où la batterie peut fonctionner.
Autrement dit, selon lui, lorsqu'une batterie vieillit, elle ne tient pas aussi bien la charge et peut s'éteindre inopinément si elle est soumise à un stress trop important. L'iOS d'Apple empêcherait cela en ralentissant les performances. Les utilisateurs de l'iPhone obtenaient ainsi un compromis : leur téléphone n'est plus aussi rapide qu'avant, mais il ne s'éteint pas non plus lorsque la batterie indique qu'elle est loin d'être épuisée. Cet aveu de la marque à la pomme avait suscité à l'époque une certaine indignation en ligne et avait soulevé de nombreuses questions.
Les gens ont longtemps cru que l'entreprise faisait obstacle aux anciens appareils pour inciter les clients à acheter de nouveaux modèles. Apple a bien sûr nié qu'il s'agissait d'une manœuvre pour forcer les gens à prendre un iPhone récent, mais les critiques s'étaient faites plus vives sur le manque de transparence d'Apple concernant ses politiques en matière de batteries. Vers la fin du mois, le 28 décembre 2017, Apple s'est excusé officiellement et a déclaré qu'il proposerait un remplacement de batterie à bas prix, 29 dollars au lieu des 79 dollars habituels.
Deux jours plus tard, Apple a déclaré que les clients pouvaient acheter la nouvelle batterie à prix réduit immédiatement, plutôt que de devoir attendre jusqu'en janvier. L'on estime que le ralentissement aurait affecté les téléphones Apple qui ont été commercialisés entre 2014 et 2016. Il est apparu après que des utilisateurs d'iPhone se sont plaints sur Reddit et des blogs technologiques. C’est ainsi qu’entre 2017 et 2018, des dizaines de recours collectifs ont été déposés contre Apple pour finalement être regroupés en une seule plainte.
La controverse, connue sous le nom de "Batterygate", a perduré jusqu'à cette année. De même, plus de 30 États des États-Unis ont ouvert une enquête sur Apple en rapport avec ce choix de l'entreprise de ralentir les performances des anciens iPhone lorsque leurs batteries se dégradent. Ces États, dirigés par l'Arizona, l'Arkansas et l'Indiana, ont obtenu mercredi une sanction financière et un engagement juridique de la part d'Apple, qui promet d'être plus transparent à l'avenir.
Apple semble déterminé à mettre fin au litige avant la fin de 2020
Mercredi, dans le cadre de la résolution des procès intentés par les États pour fraude à la consommation, Apple a accepté de payer 113 millions de dollars. « Big Tech doit cesser de manipuler les consommateurs et leur dire toute la vérité sur leurs pratiques et leurs produits », a déclaré le procureur général de l'Arizona, Mark Brnovich, qui a contribué à mener l'enquête, dans un communiqué. « Je m'engage à demander des comptes à ces sociétés de technologie goliath si elles cachent la vérité à leurs utilisateurs », a-t-il fait savoir.
Selon le dossier du tribunal, Apple, l'entreprise la plus précieuse au monde, a agi de manière trompeuse en cachant les problèmes d'extinction et de ralentissement. « De nombreux consommateurs ont décidé que la seule façon d'obtenir de meilleures performances était d'acheter un iPhone plus récent chez Apple », a écrit Brnovich. « Apple, bien sûr, a parfaitement compris de tels effets sur les ventes ». Les enquêteurs de l'État ont allégué que ce mouvement a stimulé les ventes d'iPhone "potentiellement par millions d'appareils par an".
Dans le cadre du règlement de mercredi, 113 millions de dollars seront répartis entre les États, dont la Californie, le Tennessee et la Pennsylvanie. En Arizona, selon le bureau du procureur général de l'État, les fonds couvriront les frais d'avocats et serviront à financer les futures enquêtes sur la protection des consommateurs. Le dossier précise qu'Apple versera 5 millions de dollars à l'Arizona, le reste étant réparti entre les autres États. Une porte-parole d'Apple a refusé de commenter l'accord. De son côté, Apple n'a pas admis avoir enfreint de lois ou avoir commis d'autres méfaits.
« Aucune partie de ce jugement, y compris ses déclarations et engagements, ne constituera la preuve d'une quelconque responsabilité, une faute ou un acte répréhensible de la part d'Apple », a déclaré la société dans les documents déposés. Avant ce règlement, en mars, Apple a accepté de verser jusqu'à 500 millions de dollars pour régler les plaintes concernant le ralentissement intentionnel des vieux téléphones, avec un versement minimum de 310 millions de dollars. Ce règlement prévoyait qu'Apple verse aux consommateurs au moins 25 dollars par iPhone.
Cela dit, certains consommateurs qui avaient déjà dépensé des centaines de dollars pour de nouveaux appareils ont jugé les paiements trop faibles et trop tardifs. Cette action concernait les propriétaires actuels et anciens d'iPhone aux États-Unis qui possédaient un iPhone 6, 6 Plus, 6S, 6S Plus ou SE fonctionnant sous iOS 12.2.1 ou une version ultérieure. Elle couvrait également les iPhone 7 et 7 Plus fonctionnant sous iOS 11.2 ou supérieur avant le 21 décembre 2017. D'autres ont tout de même trouvé une satisfaction dans ce règlement.
À l'époque, Joseph Cotchett, co-avocat principal des plaignants, a déclaré que « le règlement apporte un soulagement substantiel aux consommateurs d'Apple et, à l'avenir, contribuera à garantir que les clients soient pleinement informés lorsqu'on leur demande de mettre à jour leurs produits ». Cette nouvelle est le dernier exemple en date de la manière dont les grandes technologies sont de plus en plus surveillées par les régulateurs et les législateurs. Bien que la saga du "Batterygate" se soit déroulée avant les grands scandales technologiques comme le scandale de Cambridge Analytica, l'événement a marqué un tournant pour le fabricant d'iPhone.
En France, cette année, Apple a été sanctionné pour défaut d'information des consommateurs concernant un correctif de batterie et payera une amende de 27 millions de dollars, soit 25 millions d'euros. Les autorités françaises reprochent au fabricant d’iPhone de n’avoir pas informé les consommateurs du fait que l’installation de certaines mises à jour de son système d’exploitation diffusées en 2017 avait pour effet de ralentir le fonctionnement d’anciennes versions de l’iPhone. L'amende a été infligée par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
SourcesWashington Post
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Le , par Bill Fassinou
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