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Mark Zuckerberg aurait discrètement approuvé une modification de l'algorithme de modération de Facebook

Qui a réduit le trafic vers les sites d'information progressistes

Le 2020-10-21 11:31:06, par Bill Fassinou, Chroniqueur Actualités
Les pratiques de modération de contenu de Facebook sont encore sujettes à polémique. Un nouveau rapport du Wall Street Journal dépeint comment le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, autrefois indifférent, est devenu un opérateur politique avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir. Le rapport estime qu’à partir de 2017, Facebook a apporté certains changements à son algorithme qui ont permis de limiter le trafic vers les sites Web d’actualités progressistes. Plusieurs témoignages ont révélé que ces modifications ont coûté des milliers de dollars par an à plusieurs antennes.

Lancé en 2004, Facebook est rapidement devenu très populaire au sein de la communauté et occupe à présent une place prépondérante dans la filière technologie, et même dans la société. Cependant, ces 5 dernières années, la plateforme s’est peu à peu illustrée comme l’un des médiasalimentant le plus la haine en ligne. Entre son refus de modérer certains contenus et la prolifération des discours d’extrême droite sur la plateforme, l’inquiétude grandie. Mark Zuckerberg en est conscient, mais la société semble ne rien faire pour remédier à cela.

Pas plus tard qu’en septembre dernier, Mark Zuckerberg déclarait qu'il est « tout simplement faux” de considérer Facebook comme étant une chambre d'écho de droite, même si les voix conservatrices arrivent en tête du contenu le plus engagé de la plateforme ». Cependant, le nouveau rapport du WSJ invalide cette déclaration du PDG du leader des réseaux sociaux. Selon le mémo du WSJ, Zuckerberg a approuvé une modification de l'algorithme de Facebook courant 2017 qui a réduit le trafic vers les sites d'information de gauche et a coûté à Mother Jones, un magazine américain, des centaines de milliers de dollars.

Le WSJ s’est entretenu avec plusieurs sources, restées anonymes. Elles ont déclaré au WSJ que Facebook craignait de nuire aux médias conservateurs en changeant l'algorithme qui régit les flux d'informations des utilisateurs. Toutefois, Zuckerberg a fini par approuver une alternative qui a affecté les sites de gauche d’une façon plus profonde que prévu. Cela est arrivé alors qu’en 2017, Facebook avait rassuré Mother Jones et d’autres médias en leur disant que même si le trafic devait baisser, il ne le serait pas d'une manière qui favoriserait ou défavoriserait un éditeur particulier ou une catégorie d'éditeurs.


La rédactrice en chef de Mother Jones, Clara Jeffery, a critiqué la société de réseaux sociaux vendredi, affirmant que les changements ont coûté à la publication entre 400 000 et 600 000 dollars par an. En outre, Jeffery et Ben Dreyfuss, le directeur éditorial de Mother Jones pour la croissance et la stratégie, ont déclaré que les représentants de Facebook leur ont menti lors de réunions sur le changement en 2017. « Ils ont juste juré de haut en bas que ce n'était pas ce qui se passait », a tweeté Dreyfuss. Mais vendredi, un porte-parole de Facebook a réfuté toutes ces accusations.

« Nous n'avons pas apporté des modifications dans l'intention d'avoir un impact sur les éditeurs individuels », a déclaré au WSJ un porte-parole de Facebook. « Nous n'avons fait des mises à jour qu'après qu'elles ont été examinées par de nombreuses équipes différentes appartenant à plusieurs disciplines afin de s'assurer que la justification était claire et cohérente et pouvait être expliquée à tous les éditeurs ». Cela dit, Mother Jones a publié sur Twitter des notes internes et des données d’un rapport de 2019 qui ont montré que le magazine a effectivement connu une baisse de son trafic.

Le rapport susmentionné accusait Facebook de « tuer les vraies nouvelles ». Dedans, Mother Jones a utilisé ses propres données pour montrer que son trafic référencé sur Facebook a dépassé les 20 millions de pages vues début 2017, mais a diminué à moins de 5 millions de pages vues fin 2017 et 2018. Les dates avancées par le rapport de Mother Jones correspondent à celles citées dans le rapport du WJS qui indique que Facebook a apporté des modifications à l'algorithme qui a rendu le contenu de Mother Jones inopérant à la fin de l'année 2017.

L’autre chose, Jeffery a déclaré vendredi que lorsqu'elle a publié le rapport en 2019, elle n'était pas encore au courant que Facebook avait apporté des changements de politique “les ciblant en particulier”. Elle a décrit l'action de Facebook comme étant « un changement intentionnel afin de nuire aux agences faisant du journalisme d'investigation sérieux ». Selon le WSJ, dire que Facebook a une relation tendue avec le secteur de l'information est un euphémisme. Il estime qu’au fil des ans, le réseau social a progressivement nui à la bonne circulation de la “vraie” information sur sa plateforme.

Son activité de publicité et les modifications constantes apportées à son flux d'informations ont eu un impact économique direct sur le secteur, en particulier sur les informations locales. Ses tentatives de partenariat avec le milieu du journalisme ont pour la plupart échoué de façon spectaculaire ; il y a eu le concurrent de Google AMP (Accelerated Mobile Pages), Instant Articles, et l'énorme poussée en faveur de la vidéo originale qui a entraîné des licenciements massifs dans les sociétés de médias numériques. Il s'est avéré que Facebook avait gonflé ses statistiques vidéo.

En 2016, Facebook a été accusé d'avoir un parti pris anticonservateur dans les articles qu'il promouvait dans sa section Trending Topics, ce qui a alors conduit à la suppression pure et simple de cette section et a par la suite ouvert la porte à toutes sortes de contenus douteux provenant de sources peu recommandables.

Source : Clara Jeffery

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  Discussion forum
12 commentaires
  • tom_45
    Membre habitué
    Envoyé par L33tige
    Mais à quel moment ça parle de loi dans l'article ? Comment tu peux être d'accord si son message n'à strictement aucun sens ?
    "imposer sa loi", c'est une expression, ce n'est pas une loi législatif ! ???
    Moi j'ai très ben compris ce qu'il voulait dire.
  • 23JFK
    Membre expert
    Les délires progressistes ultra-minoritaires et segmentés qui imposent leurs lois, les gens en ont raz le c*l.
  • Uther
    Expert éminent sénior
    Envoyé par 23JFK
    Les délires progressistes ultra-minoritaires et segmentés qui imposent leurs lois, les gens en ont raz le c*l.
    C'est pas une question d'être pour ou contre le progressisme, c'est une question de savoir, si c'est normal que le patron d'une entreprise qui contrôle probablement le premier outil de propagande politique ait la possibilité de l'utiliser pour promouvoir les idées de son choix tout en se déclarant neutre.
  • tom_45
    Membre habitué
    Envoyé par Uther
    Heu la tu ignores l'essentiel et extrapoles gravement en leur prêtant des intentions limites fascisantes. Rien dans la définition de progressisme ne présuppose rien de ce que tu cites. Et pour le coup c'est les opposants aux progressistes qui semblent vouloir plier le monde a leur vision en utilisant la technologie.

    Attention a ne pas confondre doctrine et endoctrinement. La doctrine a un sens plus large : les notions de base de la démocratie comme la liberté individuelle, la liberté d'expression, ... sont elles aussi des doctrines.

    Donc tu reproches aux gens d'avoir une idée et de vouloir la partager, je ne suis pas sur de vouloir de la démocratie que tu souhaites. Les progressistes ont tout a fait le droit d'avancer leur idées, c'est la base de la liberté d'expression, tant qu'ils n’empêchent pas leurs opposants de s'exprimer.

    En l'occurence c'est leur opposants qui ont utilisé la technologie afin de diminuer leur capacité d'expression, c'est le fond du problème.
    Pour l'instant, rien a été prouvé, on a ici juste une personne qui dénonce.
    Je ne pense pas que Facebook favorise plus un camp que l'autre, d'ailleurs à la fin cet article, en 2016, ils étaient accusés d’être pour les progressistes.

    Pour moi, on a ici juste une personne qui chiale car son journal (ou son torchon) est de moins en moins lu et qui remet tout la faute sur Facebook, sans jamais imaginer que son journal n’intéresse personne.
    Imagine que demain, "Valeurs actuelles" est moins lu et que son directeur accuse Twitter d'être responsable, tu ne trouverais pas ça stupide ?

    Et le fond du problème avec les progressistes n'est pas un problème de liberté d'expression, s'ils ne faisaient que s'exprimer, ça ne nous dérangerait pas ...
  • denisys
    Membre chevronné
    Uther
    C'est pas une question d'être pour ou contre le progressisme,
    c'est une question de savoir,
    si c'est normal que le patron d'une entreprise qui contrôle probablement le premier outil de propagande politique
    ait la possibilité de l'utiliser pour promouvoir les idées de son choix tout en se déclarant neutre.
    Hum , hum !!!
    La définition du mot progressisme, que j’ai trouvé sur Internet :
    https://www.larousse.fr/dictionnaire...ressisme/64216
    Ce qui revient a une interprétation individuelle d‘utilisation de tous outils, pour imposer sa vision, ainsi que de faire plier a sa vision, tous individus , a une normalité conformisme , individualisme.
    Pour moi, le mot Doctrine, ne ressemble pas au mot Démocratie !
    Désolé !!

    D’une manière, comme une autre, vouloir influencer, n’est pas synonyme de neutralité !!!
  • PomFritz
    Membre confirmé
    Envoyé par 23JFK
    Les délires progressistes ultra-minoritaires et segmentés qui imposent leurs lois, les gens en ont raz le c*l.


    Moralité, on peut faire toujours plus court dans l'analyse
  • tom_45
    Membre habitué
    Envoyé par gilou59
    @23JFK J'ai un peu de mal à saisir le sens de votre commentaire...
    Pouvez-vous développer SVP ?
    Un ou deux exemple précis d'actions menées par des progressistes ne seraient pas de trop...
    Merci
    Je suis d'accord avec lui, dans cet article, c'est comme la vision bornée des progressistes, victimisation à mort mais impossible de s’imaginer qu'un journal qui marche pas, c'est que ça n’intéresse tout simplement pas les gens .
  • Paul_Le_Heros
    Membre averti
    Citation Envoyé par denisys
    …La définition du mot progressisme…

    En politique, les mots ont perdu leur sens : Républicains et Démocrates… Lequel de ces deux mots nous rapproche de ce qu'en France, nous appelons "gauche" et "droite" ? Les politiciens sont vraiment ridicules de petitesse et d'hypocrisie.
  • gilou59
    Futur Membre du Club
    @23JFK J'ai un peu de mal à saisir le sens de votre commentaire...
    Pouvez-vous développer SVP ?
    Un ou deux exemple précis d'actions menées par des progressistes ne seraient pas de trop...
    Merci
  • Uther
    Expert éminent sénior
    Envoyé par denisys
    Hum , hum !!!
    La définition du mot progressisme, que j’ai trouvé sur Internet :
    https://www.larousse.fr/dictionnaire...ressisme/64216
    Ce qui revient a une interprétation individuelle d‘utilisation de tous outils, pour imposer sa vision, ainsi que de faire plier a sa vision, tous individus , a une normalité conformisme , individualisme.
    Heu la tu ignores l'essentiel et extrapoles gravement en leur prêtant des intentions limites fascisantes. Rien dans la définition de progressisme ne présuppose rien de ce que tu cites. Et pour le coup c'est les opposants aux progressistes qui semblent vouloir plier le monde a leur vision en utilisant la technologie.

    Envoyé par denisys
    Pour moi, le mot Doctrine, ne ressemble pas au mot Démocratie !
    Désolé !!
    Attention a ne pas confondre doctrine et endoctrinement. La doctrine a un sens plus large : les notions de base de la démocratie comme la liberté individuelle, la liberté d'expression, ... sont elles aussi des doctrines.

    Envoyé par denisys
    D’une manière, comme une autre, vouloir influencer, n’est pas synonyme de neutralité !!!
    Donc tu reproches aux gens d'avoir une idée et de vouloir la partager, je ne suis pas sur de vouloir de la démocratie que tu souhaites. Les progressistes ont tout a fait le droit d'avancer leur idées, c'est la base de la liberté d'expression, tant qu'ils n’empêchent pas leurs opposants de s'exprimer.

    En l'occurence c'est leur opposants qui ont utilisé la technologie afin de diminuer leur capacité d'expression, c'est le fond du problème.