Le 30 mai 2020, une manifestation contre les violences policières, qui fait suite à la mort de George Floyd, s'est déroulée dans le centre-ville de Seattle, dans l'État de Washington. Lors de cet événement, six voitures de police ont été incendiées par les manifestants. Après avoir obtenu et examiné les images des caméras de surveillance et les photographies prises lors des événements, les enquêteurs du Seattle Police Department, du FBI et de l'ATF (Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives) ont suspecté un homme blanc de carrure athlétique.
Après plusieurs procédures d'enquête, les agents du FBI ont spécifiquement identifié le suspect masculin comme étant Kelly Thomas Jackson, un habitant de la banlieue de Seattle. Celui-ci avait auparavant été arrêté dans le comté de Snohomish en raison d'une conduite en état d'ivresse, d'une résistance à l'arrestation et aussi d'un cambriolage.
Kelly Jackson a été identifié grâce aux images de caméras de surveillance et aux photographies prises lors des manifestations
Alors que cette enquête se poursuit, les agents du FBI ont également découvert que Jackson était en possession et utilisation d'un téléphone portable lors des incendies criminels du 30 mai 2020. En examinant de nombreux rapports de police, ils ont découvert le numéro de téléphone de Jackson, qui est associé à un code IMEI unique. Ce dernier est attribué à un smartphone Apple iPhone 7.
« Sur la base de cette enquête, je pense que l'incendiaire du 30 mai 2020, que l'on croit être Jackson, possédait et utilisait un smartphone pendant la période des incendies criminels ; et plus précisément qu'il possédait et utilisait l'appareil iPhone 7. De nombreuses photos et vidéos prises le 30 mai montrent que le pyromane avait un objet dans la poche de son pantalon qui correspondait à la taille et à la forme d'un smartphone », a déclaré Michelle L. Peterson, Magistrat juge des États-Unis.
« Selon les relevés de péage de Verizon Wireless, l'iPhone 7 a été utilisé pendant et entourant la durée des incendies criminels. Entre 15h et 18h le 30 mai 2020, l'iPhone 7 a reçu 18 appels téléphoniques pour un total d'environ onze minutes d'utilisation ; et l'iPhone 7 a passé cinq appels téléphoniques pour un total d'environ trois minutes d'utilisation », a-t-elle ajouté.
Apple accepte la demande du FBI concernant le partage des données
Tout en poursuivant l'enquête sur cet homme de Seattle, les agents du FBI ont fait appel à la firme de Cupertino en vue notamment de trouver de l'aide. En réponse à un mandat de perquisition délivré par un juge, le 11 août 2020, Apple a autorisé l'accès au compte iCloud de Kelly Jackson. La société a reçu l'ordre de fournir au FBI des preuves relatives aux incendies criminels du 30 mai, pièces qui ont été enregistrées sur son compte iCloud. Le 28 août 2020, la firme a donc donné au FBI la possibilité d'accéder à des captures d'écran, des photos et des vidéos. Sans oublier de nombreux fichiers qui documentent la participation de Jackson aux événements du 30 mai 2020.
Les captures d'écran du 29 mai 2020, à 12h17, présentaient également des informations sur la « Marche de la résistance contre l'injustice ». Ces captures avaient même indiqué que la manifestation de protestation était prévue au Westlake Center dans le centre-ville de Seattle le samedi 30 mai 2020 à 15 heures.
Une autre capture réalisée le 30 mai 2020, à 11h47, présente des informations provenant d'un site Internet qui énumère les « ingrédients » nécessaires à la fabrication d'un cocktail Molotov, l'arme de destruction utilisée par Jackson lors de l'événement.
Une vidéo créée le 29 mai 2020, à 14h51 présente une série d'images fixes documentant des informations supplémentaires relatives au même événement de protestation. Elle montre également le message : « Ne partagez pas les photos qui révèlent l'identité des manifestants ».
Cela fait plusieurs années que le procureur général William Barr reproche à Apple de refuser son aide concernant le déblocage des iPhone de terroristes potentiels. Malgré le fait qu'Apple ait accès à tous les comptes iCloud de ses utilisateurs, rien ne lui permet de déverrouiller un iPhone physique sans connaître le mot de passe. Ce qui veut dire qu'il lui est impossible d'accéder aux fichiers stockés localement sur l'iPhone ou aux messages cryptés envoyés via iMessage. Selon les déclarations d'Apple, la construction d'une « porte dérobée », souhaitée par le FBI, risquerait de compromettre la sécurité de tous les utilisateurs d'iPhone.
Jusqu’à présent, la firme de Cupertino a reçu 4 095 demandes de comptes d'utilisateurs Apple et a transmis des informations pour 3 645 d'entre elles, comme indiqué dans son rapport de transparence pour le second semestre 2019.
Source : Tribunal du district ouest de Washington
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