Les géants de la vente en ligne Amazon, Google et Wish ont finalement supprimé les produits néonazis et de suprématie blanche précédemment vendus sur leurs sites. Ce changement intervient après une enquête de Click, un programme télévisé hebdomadaire de la BBC couvrant les actualités technologiques et les développements récents dans le monde de la technologie et d'Internet. Ces trois sociétés avaient une règle interdisant la vente de produits racistes sur leurs sites, mais malgré cela, la BBC a pu rapidement faire des recherches et trouver des livres néonazis, des drapeaux de la suprématie blanche et des produits du Ku Klux Klang proposés sur chacune des plateformes.
Plus intéressant encore, après avoir cliqué sur un de ces produits, les algorithmes de Amazon et de Wish ont fait des suggestions de marchandises "similaires", proposant des articles plus controversés encore à acheter. Un produit notamment en vente sur Amazon était un drapeau blanc-suprémaciste mettant en évidence une croix celtique, qui, selon la Ligue anti-diffamation, est « l'un des symboles blancs-suprémacistes les plus courants ». Les critiques du produit étaient particulièrement intéressantes. Une critique, publiée en juin, avait noté que « c'est un drapeau néonazi. Amazon ne devrait pas en profiter ». Pourtant, un autre acheteur a commenté en disant que le drapeau serait « bon pour les parades » et a remercié Amazon de « l'avoir rendu possible ». Au bas de la liste des drapeaux de Amazon, il y avait une recommandation pour un autre drapeau controversé, portant les mêmes symboles que les drapeaux portés par le tireur de Christchurch lorsqu'il a tué 51 personnes dans des mosquées en Nouvelle-Zélande l'année dernière. Les produits litigieux ont maintenant été retirés.
Wish, la société de commerce électronique fondée en 2010 par Piotr Szulczewski, a également été contactée par la BBC qui a noté la présence sur le site de produits ayant pour thème le Ku Klux Klang, notamment une cagoule et une croix celtique. Wish a également retiré ces articles après l'enquête de la BBC. Les sites contenaient également des offres de produits Boogaloo, en lien avec le mouvement d'extrême droite antigouvernemental qui tolère le terrorisme. Ces articles ont également été retirés des sites web.
Les trois dirigeants du commerce électronique ont chacun fait une déclaration dans laquelle ils ont dit avoir rectifié le problème. « Les produits en question ne sont plus disponibles et nous avons pris des mesures contre les mauvais acteurs qui ont offert les produits et violé nos politiques », a déclaré Amazon à la BBC. Google a fait un commentaire en disant : « Nous n'autorisons pas les annonces ou les produits vendus sur nos plateformes qui affichent des contenus choquants ou qui encouragent la haine. Nous appliquons ces politiques avec vigueur et prenons des mesures lorsque nous constatons qu'elles sont violées ». Un représentant de Wish a déclaré à la BBC que l’entreprise « travaillait dur pour retirer ces articles et prenait des mesures supplémentaires pour empêcher que de tels articles ne réapparaissent ».
Dans le même ordre d’idée, Facebook a récemment interdit plusieurs comptes liés au mouvement boogaloo. L'entreprise de médias sociaux a pour la première fois désigné un sous-ensemble d'adeptes du boogaloo comme une organisation dangereuse, les marquant pour les mêmes sanctions que Facebook applique à 250 groupes et organisations de suprématie blanche qu'elle catégorise comme soutenant le terrorisme dans le monde, a noté Reuters. Pour lutter contre le racisme, Twitter a supprimé de son code et de sa programmation des mots tels que blacklist, master et slave. « Un langage inclusif joue un rôle essentiel pour favoriser un environnement où chacun a sa place. Sur Twitter, le langage que nous utilisons dans notre code ne reflète pas nos valeurs en tant qu'entreprise et ne représente pas les personnes que nous servons. Nous voulons changer cela », a déclaré Twitter.
Source : BBC News
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Après une enquête de BBC Click
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Le , par Nancy Rey
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