Le "droit à l'oubli" sur Internet est-il utopique ?
La proposition de la Commission Européenne fait débat
Le 2011-03-23 21:24:55, par Katleen Erna, Expert éminent sénior
Le "droit à l'oubli" sur Internet est-il utopique ? La proposition de la Commission Européenne fait débat
Mise à jour du 23.03.2011 par Katleen
Lundi, la Commission Européenne s'exprimait en faveur du droit à l'oubli (voir news précédente).
Cette allocution à depuis généré un débat, que ce soit sur ce forum ou ailleurs.
Globalement, on retrouve deux grands "camps" : l'un où l'on pense que oui, les internautes devraient avoir le droit de refuser que leurs données soient conservées par une entreprise ; l'autre, où cette idée semble louable mais totalement utopiste.
Un avocat anglais, qui penche vers le second groupe, s'est d'ailleurs exprimé ce matin. Selon lui, ce concept n'est pas viable, du moins pour les informations publiées en ligne.
"A partir du moment où elles sont postées, elles sont publiques, et tenter de revenir en arrière serait comme vouloir fermer la porte de l'étable alors que que le cheval s'est échappé", explique-t-il, en ajoutant que des cas juridiques passés vont dans ce sens.
Alors que l'UE parlait d'informations privées qui devraient pouvoir être supprimées des bases de données des réseaux sociaux et autres entreprises et organismes publics, lui avance que "Ce qui est dans le domaine public ne peut pas être privé, tout ce qui est publié n'est plus personnel. Et si ce n'est plus privé, pour ne pouvez espérer de le voir supprimer".
Il explique aussi qu'une loi à ce propos ne serait pas applicable dans certains pays (comme les Etats-Unis ou la Chine), car non compatible avec leur vision de la confidentialité ; de même il déclare qu'au lieu de vouloir faire disparaître les données, il serait plus facile de légiférer sur la façon dont elles peuvent être utilisées, surtout dans les cas où les employeurs les utilisent pour jauger un postulant.
Et de conclure qu'un droit à l'oubli "ne fonctionnera jamais".
Source : Chris Pounder au Westminster Media Forum
Et vous, qu'en pensez-vous ? Etes-vous d'accord avec Chris Pounder ?
Mise à jour du 23.03.2011 par Katleen
Lundi, la Commission Européenne s'exprimait en faveur du droit à l'oubli (voir news précédente).
Cette allocution à depuis généré un débat, que ce soit sur ce forum ou ailleurs.
Globalement, on retrouve deux grands "camps" : l'un où l'on pense que oui, les internautes devraient avoir le droit de refuser que leurs données soient conservées par une entreprise ; l'autre, où cette idée semble louable mais totalement utopiste.
Un avocat anglais, qui penche vers le second groupe, s'est d'ailleurs exprimé ce matin. Selon lui, ce concept n'est pas viable, du moins pour les informations publiées en ligne.
"A partir du moment où elles sont postées, elles sont publiques, et tenter de revenir en arrière serait comme vouloir fermer la porte de l'étable alors que que le cheval s'est échappé", explique-t-il, en ajoutant que des cas juridiques passés vont dans ce sens.
Alors que l'UE parlait d'informations privées qui devraient pouvoir être supprimées des bases de données des réseaux sociaux et autres entreprises et organismes publics, lui avance que "Ce qui est dans le domaine public ne peut pas être privé, tout ce qui est publié n'est plus personnel. Et si ce n'est plus privé, pour ne pouvez espérer de le voir supprimer".
Il explique aussi qu'une loi à ce propos ne serait pas applicable dans certains pays (comme les Etats-Unis ou la Chine), car non compatible avec leur vision de la confidentialité ; de même il déclare qu'au lieu de vouloir faire disparaître les données, il serait plus facile de légiférer sur la façon dont elles peuvent être utilisées, surtout dans les cas où les employeurs les utilisent pour jauger un postulant.
Et de conclure qu'un droit à l'oubli "ne fonctionnera jamais".
Source : Chris Pounder au Westminster Media Forum
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HellwingMembre chevronnéJe pense que tu interprètes mal ce que loufab a dit :
Il ne parlait pas des gens qui agissent de manière abusive, mais ceux qui agissent de manière irréfléchie en pensant que poster sa vie privée sur Internet n'a aucune conséquence. Le problème est à la base : il faut éduquer les utilisateurs.le 24/03/2011 à 11:20 -
grafikm_frExpert confirméOui, le problème c'est que beaucoup d'utilisateurs ont tendance à faire des bêtises en étant jeunes et le regrettent plus tard. Cf. le verdict récent dans l'affaire de Google et de l'institutrice
Et c'est pas parce que tu éduques les utilisateurs que tu dois te priver d'un cadre législatif pour autant. Le fait de passer le permis ne rend pas inutile le code de la routele 24/03/2011 à 11:39 -
loufabRédacteur/ModérateurPensez que l'on est un exclu de la société parce qu'on ne participe pas à Facebook (ou autre réseau social) c'est très étriqué comme reflexion. Je ne fais pas parti de Facebook et pourtant je participe pleinement à la vie de la société, je vote, j'ai des activités sociaux-culturelle et surtout mes amis ne se résument pas à une collection de photos sur une page web. La confidentialité sur le net n'existe pas et ne peux exister du fait de son indépendance vis à vis des nations.
Oui la chine est un très bon exemple de notre devenir en matière d'internet, comme pour son profond respect des droits de l'homme.
Je ne veux pas qu'on m'impose ma manière de surfer, ni les contenus que j'ai ou non le droit de voir, tout cela à cause d'une bande d'idiots irresponsables.le 25/03/2011 à 17:54 -
loufabRédacteur/ModérateurPourquoi essayer de réguler un phénomène par des lois inapplicables alors qu'il serait plus simple que les internautes ne fassent pas n'importe quoi sur la toile.
Le net n'est que ce que l'on en fait...le 24/03/2011 à 8:38 -
el_slapperExpert éminent séniorDéjà que chez un client Allemand basé à Levallois Perret j'avais des droits d'accès à YouTube canadiens(avec probablement une IP correspondante, mais j'ai pas vérifié).....
Tout ça, c'est quand même piégeux, parceque toutes nos manières de penser sont à revoir. Tous les mécanismes de contrôle législatif qui marchaient très bien sont inapplicables à internet. Et l'absence totale de régulation induite par notre incapacité à contrôler le web(sauf à censurer en masse, méthode qui montre vite ses limites) pose quand même problème. A mon grand regret, je n'ai pas la solution.le 24/03/2011 à 15:18 -
Paul TOTHExpert éminent séniorce raisonnement ne tient pas, tu l'appliquerais aux communications téléphoniques ? à la TV ? la Radio ? TV5 devrait être bridé selon le pays ou elle est regardée ?
dans ce cas je revendique de pouvoir consommer un service américain depuis ma connexion française.le 25/03/2011 à 14:21 -
Paul TOTHExpert éminent séniorNon ce que tu demandes c'est que le yaourt que tu manges aux USA soit aux normes UE car tu es européen..
L'alternative est que que le serveur USA ne soit pas accessible depuis l'europe et qu'il y ai un FaceBook européen...bonjour l'ouverture !
Le droit à l'oublie est effectif en Allemagne, la France a encore beaucoup de retard.le 24/03/2011 à 7:04 -
HellwingMembre chevronnéOn est bien d'accord là-dessus, il faut de toute façon mettre des lois en place pour protéger la vie privée des gens.
Ca m'étonne d'ailleurs que les tribunaux ne gèrent pas le cas d'"erreurs de jeunesse" en ce qui concerne les problèmes du privé sur le net.le 24/03/2011 à 12:34 -
Paul TOTHExpert éminent séniorles cookies ça permet aussi de ne pas recevoir de pub personnalisée
depuis que quelqu'un m'a fait remarqué que mon livre n'était plus disponible, j'ai fait une recherche et l'ai trouvé sur pricemaster...depuis les bandeaux de pub me proposent mon livre chez eux
en fait derrière ça c'est criteo qui me cible anonymement. Et ils proposent de désactiver ce service ... en collant un cookie de désinscriptionle 24/03/2011 à 14:05 -
xureiMembre avertiTout ce débat m'a fait repenser à une idée que j'avais eue il y a quelques années : donner à Internet un statut de "pays virtuel", avec constitution et tout ce qui s'en suit. D'un point de vue juridique, ça serait tellement plus simple : c'est un pays comme un autre, on y respecte ses lois et c'est tout.
Par contre, c'est sans doute terriblement difficile à implémenter : qui dirige Internet ? Comment est-il élu ? etc.
Sinon, +1 pour booster l'éducation à l'informatique. Les gens n'ont pas conscience de la puissance d'Internet, en bien comme en mal. J'ai déjà entendu des politiciens parler d'un "permis de surfer" (au même titre qu'un permis de conduire). Difficile à mettre en oeuvre encore un fois, mais ça éviterait sans doute pas mal d'arnaques et d'abus.le 24/03/2011 à 15:34