Il y a quelques jours, le gouvernement français a fait savoir qu’une attestation de déplacement serait mise en place en complément du dispositif papier déjà existant.
Cette mesure fait suite au premier raté qu’il y a eu lors de l’instauration de l’attestation de déplacement dérogatoire le mois dernier. Rappelons brièvement les évènements : il avait été communiqué qu’à compter du 17 mars, il serait possible en plus du format papier de présenter une version numérique afin de pouvoir se déplacer, sous réserve bien entendu de remplir toutes les conditions préalables. Alors que les Français avaient commencé à faire usage aussi bien du format papier que du format numérique pour leur dérogation, le 18 mars, le ministère de l’Intérieur a annoncé que « ;seules sont valables les attestations officielles imprimées ou celles rédigées sur papier libre ;». Il ajouta que « ;nous sommes en train d’étudier la possibilité d’un dispositif mobile/digital, mais à ce stade seules sont reconnues valables les attestations officielles et les attestations sur l’honneur rédigées sur papier libre ;».
Dans les premiers jours, la gendarmerie avait toléré une version numérique de l'attestation, avant que le ministère de l'Intérieur ne vienne la prohiber. Raison invoquée ? La décision de retirer la version numérique a été prise pour limiter les risques de sécurité posés par cette procédure, notamment des outils malveillants qui aspirent des données personnelles en proposant de générer des formulaires mobiles. La CNIL a même noté que de nombreux sites non officiels proposaient l’attestation de déplacement dérogatoire tout en profitant du moment pour collecter les données personnelles des utilisateurs. Il a donc été décidé de refuser toute preuve numérique en attendant d'avoir un dispositif officiel à proposer.
Le ministère de l’Intérieur a donc entrepris de travailler sur les problèmes induits par cette première initiative. En début de mois, Christophe Castaner a annoncé la mise en place d'un formulaire en ligne pour le lundi 6 avril. Il a fait savoir que ,pour la nouvelle version numérique, il ne sera pas possible de télécharger le formulaire sur des sites tiers. Le ministre a déclaré : « ;nous n’avons pas voulu d’une application comme celles que nous avons vu fleurir lors des premiers jours du confinement, car il y avait un risque de piratage des données. Là, il n’y aura pas de fichier. Personne ne pourra collecter les données des usagers ;». Pas même le gouvernement.
En début de semaine, une première mouture était mise en ligne. Son fonctionnement purement local était apprécié, mais quelques éléments étaient critiqués. Par exemple, le champ de date de naissance ne proposait pas de sélecteur, alors que c'était le cas pour la date ou l'heure de sortie. La publication du code source sur GitHub était l'occasion de lister ces problèmes.
L’équipe a montré qu’elle prenait en compte ces problèmes et a publié une version 1.1.0 du formulaire, puis une version 1.1.1 et enfin une version 1.1.2. Un journal des modifications est disponible et permet de voir les différents ajouts et corrections de bogues. Au total 37 problèmes sont encore en discussion et 31 ont été marqués comme résolus.
Nous pouvons également voir 12 Pull Request ouverts et 9 fermés. Il est par exemple demandé de pouvoir préremplir avec les données précédentes (notamment grâce à l’ajout d’un bouton « préremplir » en début de page), empêcher la génération d’un PDF si le formulaire n’est pas valide (car comme l’a remarqué un développeur, « si vous ne remplissez aucun champ et que vous validez immédiatement le formulaire, vous aurez un PDF vide »).
Cette nouvelle version apporte une amélioration de l’accessibilité du formulaire (entre autres en augmentant le rapport de contraste de la couleur du lien de survol), ajoute un horodatage au PDF généré, ajoute un soulignement pour les liens en survol.
Le ministre de l'Intérieur a déjà insisté sur le fait qu'aucune donnée personnelle n’est collectée avec l’attestation numérique de déplacement : « une fois rempli, le formulaire émet un fichier PDF avec un QR code, les forces de l’ordre peuvent le scanner à distance et aucune donnée saisie n’est intégrée dans un fichier, rien n’est stocké, aucun fichier n’est constitué ». Cette mise au point survient au moment où des voix s’élèvent pour mettre en garde contre tout traçage numérique des personnes contaminées dans le cadre de la lutte le coronavirus à l’image de ce qui a été mis en œuvre dans d’autres pays, comme la Russie, la Corée du Sud ou encore Israël. « Nous sommes dans un combat long et difficile et il faudra s’appuyer sur toutes les intelligences et le numérique peut contribuer à cela », a déclaré Christophe Castaner. « Aujourd’hui, nous travaillons à regarder ce qui se fait et à envisager la mise en place d’outils à la seule condition essentielle, c’est que nous ne renoncions jamais aux principes auxquels nous sommes attachés et la liberté individuelle fait partie de ces principes-là », a-t-il ajouté.
Sources : changelog, code source
Et vous ?
Que pensez-vous de cette version numérique du formulaire ? L'avez-vous essayée ?
Quels sont les points qui vous marquent le plus (positifs comme négatifs) ?
Le préférez-vous au formulaire sur papier ? Pourquoi ?
France : la version numérique du formulaire d'attestation de déplacement passe en version 1.1.2
Le code source est disponible pour consultation
France : la version numérique du formulaire d'attestation de déplacement passe en version 1.1.2
Le code source est disponible pour consultation
Le , par Stéphane le calme
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !