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Folding@home dépasse les 470 petaFLOPS. Le projet recherche un anticorps thérapeutique au COVID-19
En sollicitant les ressources de calcul inutilisées des ordinateurs

Le , par Stéphane le calme

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Folding@home (aussi appelé FaH) est un projet de recherche médical dont le but est de simuler le repliement des protéines dans diverses configurations de température et de pression afin de mieux comprendre ce processus et d'en tirer des connaissances utiles qui pourraient, entre autres, permettre de fabriquer de nouveaux médicaments, notamment contre la maladie d'Alzheimer, la drépanocytose et certains types de cancers. C'est un projet de calcul réparti qui fonctionne avec la puissance de calcul non utilisée des ordinateurs, des téléphones et anciennement des PS3 de milliers de volontaires.

L'étude est effectuée par un moteur ou client, que chacun peut installer sur son ordinateur (sous Windows, Linux, Mac OS, en ligne de commande ou en mode graphique, sous forme d'un écran de veille). Ce client va effectuer les calculs sur le CPU ou le GPU de l'ordinateur (selon la formule choisie). Le code source de ce logiciel n'est pas diffusé afin de complexifier la communication de fausses molécules aux serveurs, ce qui fausserait le projet.

Chaque calcul occupe le processeur ou le GPU client quand il n'est pas utilisé. Cela ne donne donc lieu à aucun ralentissement de la machine. Chaque calcul dure de 4 à 200 heures environ, selon la configuration matérielle de l'ordinateur. Le client télécharge une nouvelle unité de travail (en anglais « WU » pour work unit) de manière automatique dès qu'il a fini de calculer la précédente. Une unité de travail définit un ensemble de paramètres pour la simulation de repliement de protéines. Les calculs eux-mêmes sont effectués par un des « cores » suivants : Tinker, Gromacs, Amber, CPMD, Sharpen, ProtoMol et Desmond.

Dans le cadre de l'épidémie de coronavirus, Folding@home a annoncé qu'une partie de ses efforts seraient dédiés à chercher un anticorps thérapeutique au coronavirus COVID-19. Le projet a pour but de rassembler les ressources de calcul des ordinateurs afin de contribuer à la recherche scientifique. L'objectif est de comprendre le fonctionnement des protéines attachées au virus en les modélisant en 3D afin d'observer comment le coronavirus SARS-CoV-2 se développe.

Pour participer au projet, rien de plus simple. Il suffit de télécharger le logiciel Folding@Home sur le site officiel. Celui-ci-ci utilise la puissance de calcul des CPU et GPU des ordinateurs de particuliers lorsqu’ils ne sont pas utilisés. Avec ce procédé, la puissance de calcul de Folding@Home a atteint 474 téraflops. À titre de comparaison, l’ordinateur Summit d'IBM, premier dans le classement TOP500, ne dispose « que » de 148 pétaflops. En réalité, Folding@Home fait même mieux que les sept premiers supercalculateurs de TOP500 réunis.

Il est donc possible de contribuer à son niveau à la recherche contre le coronavirus. D’ailleurs, Nvidia a incité sa communauté à rejoindre le programme.


C’est une belle preuve de solidarité. Face à la pandémie, les ressources de calcul ne cessent d’affluer vers le projet Folding@Home. Parmi les plus grands contributeurs figurent, évidemment, beaucoup de gamers et de mineurs de cryptomonnaie.

Les premiers résultats du projet sont d’ores et déjà visibles. Il y a une semaine, le directeur de Folding@Home a posté sur Twitter la représentation en 3D d’un « spike », cette protéine située sur la membrane du SARS-CoV-2. Elle est d’une importance primordiale, car elle permet au virus de s’accrocher aux cellules humaines et d’y injecter son ARN néfaste.


Au début du mois, dans un billet de blog, le Folding@home a appelé à un don de vos ressources informatiques pour les besoins de recherche pour traiter le coronavirus : « Vous pouvez faire don de vos ressources informatiques au FaH, où une équipe de recherche de Memorial Sloan Kettering travaille à faire progresser notre compréhension des structures des cibles médicamenteuses potentielles pour 2019-nCoV qui pourraient aider à la conception de nouvelles thérapies. Les données que vous nous aidez à générer seront rapidement et ouvertement diffusées dans le cadre d'une collaboration scientifique ouverte de plusieurs laboratoires à travers le monde, offrant aux chercheurs de nouveaux outils qui peuvent ouvrir de nouvelles opportunités pour développer des médicaments vitaux ».

L'étude de la façon dont les protéines se replient pourrait éventuellement aider les chercheurs à développer des médicaments qui pourraient traiter les infections du virus. Ce type de recherche nécessite une puissance de calcul substantielle, que le FaH génère en puisant dans les processeurs des volontaires lorsqu'ils sont inactifs.

« Pour les deux coronavirus [le 2019-nCoV actuel et le SRAS], la première étape de l'infection se produit dans les poumons, lorsqu'une protéine à la surface du virus se lie à une protéine réceptrice sur une cellule pulmonaire. Cette protéine virale est appelée la protéine de pointe. Les protéines ne stagnent pas - elles se tortillent, se plient et se déplient pour prendre de nombreuses formes. Nous devons étudier non seulement une forme de la protéine de pointe virale, mais toutes les façons dont la protéine se tortille et se replie en formes alternatives », expliquait alors le FaH sur son site.

Télécharger le logiciel Folding@Home sur le site officiel

Source : statistiques Folding@home, représentation en 3D

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https://www.developpez.com
Le 05/04/2020 à 11:24
Citation Envoyé par ddoumeche Voir le message
Il y a eu de multiples études prouvant que c'est probant : celle de l'IHU méditerranée
Cette étude ne prouve rien du tout, énormément de scientifiques le disent et il suffit la lire pour s'en rendre compte.

Citation Envoyé par ddoumeche Voir le message
En fait, cette page parle de 2 expériences : l'une semble dire que ça marche, l'autre que ça ne marche pas. Dans les deux cas, l'auteur de la page dit que les études ne sont pas faites assez sérieusement pour en déduire quelque chose. L'étude qui montre un bénéfice est faite sur 62 patients (31 traités HCQ, 31 pour le groupe controle), c'est trop peu pour conclure.

Citation Envoyé par ddoumeche Voir le message
l'étude sermo portant sur 6000 praticiens où l'hydroxychloroquine apparait comme le traitement le plus efficace (page 25).
Il s'agit d'un sondage de médecins, sur volontariat spontané. N'importe quel étudiant qui a écouté les 5 premières minutes d'un cours de stats sait que ce genre d'étude peut aller directement à la poubelle tellement il y a de biais. Sérieusement, "l'étude" présentent des résultats du style "How likely are we to see a second wave of COVID-19 in your country? ... In China, only half of physicians believe a second outbreak is likely."... Les médecins chinois sont des voyants capables de prédictions en épidémiologie ?

Citation Envoyé par ddoumeche Voir le message
On a les déclarations du docteur Zhong Nanshan, directeur de l'Institut des maladies respiratoires de Guangzhou.
Oui, donc 3 punchlines sorties d'une dépêche AFP (Beijing).

Citation Envoyé par ddoumeche Voir le message
On a de nombreux témoignages de patients de l'IHU qui ont guérit dont des politiques.
Ce qui prouve que tous les survivants ont... survécus. Et on a aussi beaucoup de témoignage de patient qui ont guéri sans chloroquine.

Citation Envoyé par ddoumeche Voir le message

Et il y a la carte épidémiologique du pays, montrant l'effet Marseilles.
Non, ça montre un joli graphique à un instant T sans aucun détails sur ce qui est représenté. Sérieusement, le gros disque du Grand-Est indique qu'il y a plus de décès que d'hospitalisations... Il faut donc distribuer de la chloroquine préventive dans la rue ?

Citation Envoyé par ddoumeche Voir le message
Le principe de précaution aurait consisté à l'administrer à un plus grand nombre de patients dès communication des résultats fin février, donc à faire ton étude immédiatement et pas le 22 mars. Car le risque était qu'il ne se trompe pas, justement.
Le principe de précaution consiste à ne pas faire n'importe quoi. Cette vidéo donne une idée de pourquoi :
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Avatar de Mingolito
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 05/04/2020 à 18:14
Tu ne sais pas débattre, à défaut de prouver ou d'expliquer quoi que ce soit tu passes aux agressions personnelles.

Tu accuses l'état alors que l'état n'y est pour rien, l'état a laissé Raoult le mythomane déblatérer des mensonges et a même autorisé l'usage de la chloroquine, et a intégré la chloroquine dans l'étude officielle en cours, sous la "pression médiatique", alors que scientifiquement tout indique qu'il ne fallait pas le faire.

Je dirais que tu es complotiste dans le pire sens du terme, pour être précis d'un point de vu psychiatrique tu es en train de faire une crise de paranoïa.

Quand on a des bases scientifiques et mathématiques de niveau ingénieur, on comprends ce qu'est une vrai étude scientifique avec un vrai test basé sur des données statistiques fiables et des tests en double aveugle, on voie que le rapport de Raoul n'est qu'un ramassis d'escroqueries. Au lieu de délirer renseigne toi.

Raoult est non seulement un baltringue menteur et mythomane mais aussi un dangereux assassin : Coronavirus : des décès suspects confirmés après usage de la chloroquine. Des effets toxiques cardiaques et des morts ont été relevés dans des hôpitaux français chez des personnes positives ayant pris de l'hydroxychloroquine.


Médiapart dénonce l’escroquerie Raoult le célèbre mythomane.

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Pourquoi il ne faut pas croire les affabulations du mythomane Didier Raoult

La chloroquine est un antipaludique préventif et curatif. Elle est aussi utilisée contre des maladies auto-immunes telles que le lupus. La plupart du temps, c'est son dérivé chimique qui est prescrit : l'hydroxychloroquine (c'est-à-dire, avec un groupement alcool OH en plus sur la molécule). Quant au médicament, il porte le nom commercial de Plaquenil pour l'hydroxychloroquine et de Nivaquine pour la chloroquine.
Suite à l'emballement médiatique concernant cette molécule dont nous allons parler ci-dessous, un commentaire a été publié dans la littérature scientifique par deux chercheurs (Franck Touret et Xavier de Lamballerie) de l'Unité des Virus Émergents de l'université d'Aix-Marseille. Voici ce qu'on peut y apprendre au sujet de la chloroquine et de son historique dans le traitement des maladies virales respiratoires :
Des expériences in vitro (sur des cellules, donc) suggèrent que la chloroquine inhibe la réplication du SARS-CoV-2.
Par le passé, la chloroquine a montré son potentiel in vitro contre beaucoup de virus différents mais a toujours échoué lors des tests in vivo (sur des organismes vivants, donc) sur des modèles animaux.
Souvent, la chloroquine a été proposée dans la prise en charge de maladie virale respiratoire humaine. Sans succès.
Le consensus chinois, qui atteste de son efficacité ne mentionne aucune données brutes. Or, le processus de relecture par les pairs, des évaluations indépendantes sur la méthode et les résultats, ainsi que des réplications d'études sont indispensables pour juger des bénéfices potentiels (mais aussi des risques) pour les patients.
Voilà un commentaire mesuré, nuancé, à jour des données connues actuellement. Malheureusement, tous les chercheurs ne font pas preuve d'autant de prudence.
Les études in vitro sont des pistes. Elles ne nous informent pas sur le potentiel thérapeutique d'une molécule. © Kzenon, Adobe Stock

De l'emballement médiatique

Avec de telles affaires, les médias s'en donnent à cœur joie. Dans ces moments, on ne peut que regretter la méconnaissance générale de ce qu'est la méthode scientifique. Néanmoins, ils ne sont pas les seuls. En effet, Didier Raoult, infectiologue et professeur de microbiologie à l'Institut-hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée de l'hôpital de la Timone à Marseille fait beaucoup parler de lui en ce moment. Ce grand professeur (dont nous ne faisons pas le procès dans cet article, nous ne jugeons ni l'Homme ni sa grande carrière mais bien des données) semble à l'origine de cet emballement, avec une vidéo publiée le 25 février 2020, intitulée initialement « Coronavirus : fin de partie ! » (sur la base du consensus d'experts chinois déjà cité) puis renommée quelque temps plus tard « Coronavirus : vers une sortie de crise ? ». Depuis, il intervient beaucoup dans les médias, avec peu de précaution, pour parler de la chloroquine. Il est particulièrement actif sur la plateforme de vidéos YouTube également, ce qui est assez curieux pour un scientifique, surtout lorsque c'est pour faire la présentation de travaux non relus par ses pairs.
S'il n'est pas question de juger un médecin sur le terrain, surtout en temps de crise, on peut se demander où est passée la prudence dans la communication des résultats, qualité essentielle du scientifique ? Avant qu'un traitement soit accepté et homologué cela prend normalement beaucoup de temps. Un temps que nous n'avons pas forcément à l'heure actuelle, dans la pratique médicale. Soit. Cela se comprend aisément. En revanche, cela demande aussi de la rigueur. Cette rigueur est essentielle si nous voulons apprendre quelque chose. Sans quoi, nous n'apprenons, stricto sensu, rien.
Par ailleurs, le rôle du journaliste scientifique n'a, lui, pas changé. Pour reprendre les mots d'un confrère, Florian Gouthière - qui vient d'écrire un article très éclairant sur le sujet - sur son blog curiologie.fr, le rôle d'un journaliste scientifique serait plutôt « d'informer sur l'incertain, dans un monde incertain. Pour ce faire, il nous faut faire comprendre au grand public que l'incertitude est consubstantielle de la progression des savoirs scientifiques, et qu'une annonce publique - aussi enthousiasmante soit-elle - doit tout de même passer l'épreuve du temps. »
Dès lors, on comprend que l'emballement médiatique peut être néfaste. Attention, si vous êtes hospitalisé, faites confiance à votre médecin.
Simplement, à l'instar de la science dont le journaliste scientifique rend compte, il informe sur le descriptif. Le normatif appartient ensuite à chacun. Informer sur le descriptif revient alors, comme précisé initialement, à s'emparer du large faisceau de preuves disponibles et de juger plus ou moins vraisemblable une hypothèse ou une affirmation donnée. Celui-ci peut évoluer avec le temps et nous donner raison - ou tort. Quoi qu'il arrive, un journaliste scientifique intègre se rangera du côté des données rigoureuses. Mais avant que le temps passe et que des essais cliniques de qualité soient effectués, impossible de savoir. Ni nous, ni d'éminents professeurs, ne possédons la capacité de prédire l'avenir.

L'autorité n'est pas un argument

Dans cette histoire, il est important de revenir sur ce principe de base de la démarche sceptique. L'autorité, le diplôme ou la célébrité d'une personne ne sont pas des arguments. Bien sûr, nos heuristiques de jugement nous poussent à croire notre médecin lorsqu'il nous parle de médecine. Et c'est légitime. Néanmoins, notre médecin n'en reste pas moins un être humain biaisé qui peut faire des erreurs, surtout s'il s'emballe, comme cela a été le cas du Professeur Raoult, lorsqu'il a intitulé sa vidéo « Coronavirus : fin de partie ! » sur la seule base d'un consensus d'experts sans données brutes. La partie est, malheureusement, bien loin d'être finie. Il suffit pour cela, de regarder les courbes de contamination actuelle dont l'évolution est exponentielle. Aussi, le nombre de personnes décédées s'accroît (celui de personnes guéries aussi, heureusement).
De plus, ce professeur s'illustre par ses nombreuses publications, ce qui lui donne encore plus d'aplomb dans son domaine. Néanmoins, lorsqu'on creuse légèrement, on se rend compte qu'un certain nombre (pas toutes, bien évidemment) sont publiées dans des journaux où les éditeurs font parfois partie de son équipe de recherche. Certaines sont également acceptées avec une rapidité folle qui ne laisse aucun temps pour le processus de relecture par les pairs. C'est ni plus ni moins un court-circuit sporadique de la démarche scientifique.
Malheureusement, ce genre de pratique est de plus en plus courante et peut s'expliquer en partie par le climat dans lequel évolue le monde de la science et de la recherche actuellement. L'objectif est de faire parler de soi, de publier beaucoup de recherches innovantes, se faire un nom, en somme. Tout cela afin d'obtenir des financements qui manquent cruellement. Parfois, cela passe par une amputation nette des règles de l'art scientifique.

Le temps des médias n'est pas celui de la science.

Il faut être prudent lorsque ces derniers s'emballent concernant des informations scientifiques. © terovesalainen, Adobe Stock
L'étude du Professeur Raoult : un nid à « biaisctéries »
Pour qu'une hypothèse soit validée scientifiquement, il faut beaucoup d'études rigoureuses, reproduites de façon similaire un peu partout dans le monde et de façon indépendante. Des études sont en cours pour évaluer celle dont nous parlons aujourd'hui, à savoir : « la chloroquine est-elle efficace dans le traitement du Covid-19 ? ». L'étude du Professeur Raoult vient d'être envoyée, acceptée et publiée en un temps record (ce qui n'est pas bon signe.) Que peut-on tirer comme conclusion de cette étude pour valider ou infirmer l'hypothèse de départ ? Eh bien pas grand-chose ! Listons point par point les biais méthodologiques de ce papier (pour encore plus de détails, vous pouvez consulter la page PubPeer dédiée à cette étude, où les critiques et les questions fusent de la part de la communauté scientifique).
L'étude est réalisée en open-label, c'est-à-dire sans procédure d'aveuglement (le patient et le médecin savent qui est dans quel groupe, ce qui expose à des biais majeurs) et sans randomisation (ce qui veut dire que les potentiels facteurs de confusion ne sont probablement pas exclus).
Les objectifs de l'étude sont beaucoup plus modérés que les interventions du Professeur Raoult dans les médias. On peut alors y lire « nous évaluons le rôle de l'hydroxychloroquine sur les charges virales respiratoires », le but étant de les abaisser. Pourtant, un article paru dans le journal Nature concernant l'étude de maladies respiratoires telles que celles induites par le SARS-CoV-1 ou le MERS-CoV concluait, en 2016, que les formes les plus graves étaient associées à une baisse de la virémie. Cela pousse à redoubler de prudence lorsqu'on entend le Professeur Raoult s'exclamer sur YouTube « si vous n'avez plus le virus, vous êtes sauvé », alors même que, nous le verrons plus bas, l'état clinique des patients n'est pas décrit dans son essai.
L'équipe s'était fixée comme objectif secondaire de suivre l'évolution de paramètres comme l'apyrexie, la normalisation de la fréquence respiratoire, la durée moyenne d'hospitalisation et la mortalité. Ces données fantômes sont totalement absentes du papier.
Les patients ont été traités soit par de l'hydroxychloroquine seule, soit par un antibiotique (l'azithromycine) avec de l'hydroxychloroquine, soit ils n'ont pas été traités (groupe témoin). Pas de traitement contre placebo, donc. D'emblée, on sait que tout ce qu'on pourra tirer de cette expérience, c'est une comparaison entre deux traitements et un non-traitement, pas entre un traitement et un simulacre, ce qui est pourtant essentiel pour connaître l'effet propre de ce qu'on pense être un « médicament ». De plus, le groupe témoin ne se trouvait pas sur le même site que le groupe traité.
L'échantillon est petit avec 26 patients initialement (seulement 20 à la fin de l'étude), ce qui est trop faible pour obtenir des résultats robustes contrairement à ce qu'affirme le Professeur Raoult. Les lois des probabilités ne changent pas, même en temps de pandémie.
On ne connaît ni l'état clinique ni la charge virale initiale des patients. L'état clinique reste aussi inconnu à la fin de l'étude. De plus, les tests de charge virale donnent des résultats variables selon les jours (un coup positif, un coup négatif puis de nouveau positif). On peut donc légitimement remettre en question la fiabilité actuelle de ces tests.
Le suivi devait durer 14 jours, mais les résultats présentés ne vont que jusqu'au 6e jour, ce qui n'est clairement pas normal.
Certains critères d'exclusion (comme ne pas intégrer d'enfants de moins de 12 ans) ne sont pas respectés.
Certains patients ont été considérés comme « perdus de vue ». Cela arrive habituellement, mais ici ce sont les auteurs qui ont fait le choix de les exclure. On découvre alors que tous ces patients faisaient partie du groupe chloroquine. Trois ont été transférés en réanimation, un est décédé, un patient n'était, finalement, peut-être pas malade, et un patient a souhaité interrompre son traitement en raison de la survenue d'effets secondaires. On s'étonne que les trois patients en réanimation n'aient pas été suivis.
Son papier ne respecte pas les bases éthiques d'une publication scientifique. L'étude est publiée dans un journal où l'éditeur en chef travaille sous les ordres du Professeur Raoult, dans le même institut. Aussi, précisons que le document a été reçu le 16 mars, accepté le 17 mars et publiée le 20 mars.
L'École de médecine de l'université du Zhejiang (Chine) vient également de publier un manuel de prévention et de traitement du Covid-19 où l'on peut lire, page 40, que les données concernant la chloroquine sont insuffisantes pour la considérer comme un traitement et où l'association d'hydroxychloroquine et d'azithromycine est fortement déconseillée. L'organisation mondiale de la santé (OMS) a aussi pris la parole hier et énonce ceci « De petites études observationnelles et non randomisées ne nous donneront pas les réponses dont nous avons besoin. L'utilisation de pilule non testée sans les preuves adéquates pourrait susciter de faux espoirs et même faire plus de mal que de bien et entraîner une pénurie de pilule essentielle, nécessaire pour traiter d'autres maladies ».
Une nouvelle étude chinoise (avec un protocole également imparfait mais tout de même un peu plus sérieux que celui de l'étude Marseillaise) a récemment conclu à l'inefficacité de l'hydroxychloroquine seule comparé à aucun traitement sur un échantillon faible. Sa conclusion est celle-ci : "Le pronostic des patients COVID-19 courants est bon. Une étude de plus grande taille d'échantillon est nécessaire pour étudier les effets de l'hydroxychloroquine dans le traitement du COVID-19. Les recherches ultérieures devraient déterminer un meilleur critère d'évaluation et tenir pleinement compte de la faisabilité d'expériences telles que la taille de l'échantillon." Mais une seule étude ne prouve rien. Il nous faut, comme le conclut cette étude, plus de recherches.
Enfin, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a répondu à des questions au sujet de la chloroquine et de l'étude du Professeur Raoult, en ne manquant pas de tempérance concernant les résultats obtenus.

La deuxième étude de l'équipe marseillaise : 100 % « sciensationnelle »

Disons-le avec fermeté : la seconde étude publiée sur le site de l'IHU Méditerranée Infection par le Professeur Raoult et son équipe, c'est de la mauvaise science. De la très mauvaise science. Il ne faut pas voir dans ces propos un jugement moral subjectif. Pas du tout. Cela fait écho à des critères objectifs qui doivent être respectés dans une expérience scientifique qui souhaite nous apprendre quelque chose. Nous sommes brièvement revenus sur ces critères dans un live au sujet de la chloroquine. Apparemment, l'équipe de Marseille ne s'ennuie pas avec cela, car elle semble déjà savoir. Une attitude qu'on pourrait presque qualifier de dogmatique.
Passons outre le fait que le papier soit publié en express (il est prépublié et non relu) sur le site même de l'IHU et concentrons-nous sur l'étude en elle-même. Premier constat effarant : il n'y a aucun groupe contrôle dans cette étude. Pour comprendre l'importance du groupe contrôle en sciences, la rédaction vous conseille cette vidéo. Tout y est dit mais pour faire très simple : sans groupe contrôle, autrement dit, sans référence de base, nous n'apprenons rien car nous ne pouvons rien comparer. Pourtant, en 2015, dans une correspondance publiée dans le journal Clinical Infectious Disease, Didier Raoult lui-même écrit ceci : « Les études sur les syndromes infectieux ne devraient plus être exploitées sans utiliser systématiquement des témoins négatifs pour évaluer la valeur prédictive positive d'un résultat positif et il poursuit le fait que ce concept soit lent à s'imposer est démontré dans des recherches récentes dans lesquelles aucun contrôle négatif n'a été testé ». On peut aussi voir que le comité éthique qui a accepté l'étude est le comité éthique de l'IHU.
L'expérience est une étude interventionnelle ouverte, non randomisée, et, nous l'avons vu, non contrôlée. Elle porte sur 80 patients d'un âge médian de 52 ans. Il y a autant d'hommes que de femmes et un peu plus de la moitié des participants souffrent de maladies chroniques. Les participants ont tous reçu un traitement à base d'hydroxychloroquine et d'azythromycine. L'étude nous montre qu'en l'espace de 14 jours, la charge virale des patients devient nulle. Nous n'avons pas de groupe contrôle pour comparer ce qu'il se passe sans traitement. Mais nous avons d'autres données plus larges qui nous disent qu'en moyenne, la charge virale devient nulle sans traitement entre 12 et... 14 jours. Aucunement besoin de vous faire un dessin pour que vous compreniez. Il est de nouveau impossible de savoir si ce traitement est bien la cause efficiente de la baisse de la charge virale des patients. Par exemple, dans un article publié dans le New England Journal of Medicine (qui n'est donc pas une étude) pour un faible échantillon de patients (qui pousse à la prudence d'interprétation des résultats), la charge virale des patients devient indétectable après 12 jours sans traitement.
Dans cette étude, notons que le traitement a été administré à quatre personnes asymptomatiques. Rappelons que, selon l'Imperial College de Londres, qui se base sur les données européennes publiées dans la littérature scientifique, 86 % des patients atteints se remettent du Covid-19 sans traitement ni hospitalisation et que 10 % ne font qu'être observés à l'hôpital sans être admis dans un service de réanimation. Il est intéressant de constater que dans l'échantillon de la seconde étude marseillaise, on constate les mêmes tendances statistiques alors qu'ils reçoivent tous un traitement censé être « efficace ». Car c'est bien la conclusion hurluberluesque des auteurs : « En conclusion, nous confirmons l'efficacité de l'hydroxychloroquine associée à l'azithromycine dans le traitement du Covid-19 et son efficacité potentielle dans la diminution précoce de la contagiosité. » Il est impossible de conclure cela après une étude sans groupe témoin.
Concernant les données statistiques présentées dans cette étude, nous avons fait appel à une analyste de données qui a souhaité rester anonyme, que vous pouvez néanmoins retrouver sur Twitter sous le pseudo MmeBlackSheep. Elle nous explique que « le coefficient de détermination est suspect car il devrait être négatif ». De plus, elle précise qu'« aucune justification n'est donnée sur la question du pourquoi les auteurs ont choisi d'utiliser une régression polynomiale, qui au passage, ressemble plus à une régression logarithmique inversée, pour rendre compte de leurs données ». Enfin, elle conclut que « les données présentées sont vraiment absconses, peu compréhensibles, ce qui n'est pas bon signe ». En effet, rappelons que pour qu'un travail soit jugé et évalué par les pairs, il doit être le plus détaillé possible pour permettre les critiques pertinentes et les éventuelles réplications.
Enfin, précisions que l'urgence n'est pas un argument. Faire un groupe contrôle ne prend pas plus de temps. Mettre en place une méthodologie rigoureuse non plus. Si cela avait été fait, nous posséderions déjà des résultats exploitables qui nous auraient appris quelque chose. Pour l'instant, il nous faut attendre les résultats de l'essai Discovery, freiné par l'engouement autour de la chloroquine car une majorité des patients ne réclament que ce traitement, selon un article de Libération.

De l'importance d'informer avec nuance

Cet article souhaite, en plus de vous informer sur l'intérêt (ou le non-intérêt) connu actuellement de la chloroquine dans le traitement du Covid-19, vous faire comprendre l'importance de l'information nuancée. L'emballement médiatique ne sert aucune cause légitime sinon dans le meilleur des cas rassurer la population pour des raisons qui s'avéreront bonnes, dans le pire lui donner de faux espoirs. De même, si ce traitement est effectif, nous aurons, certes, perdu un peu de temps pour sauver des vies. En revanche, s'il s'avère qu'il ne marche pas, voire qu'il aggrave la situation, nous en aurons sauvé. Traiter n'est pas toujours mieux que ne rien faire. Par exemple, à ces débuts, l'homéopathie (qui n'est rien d'autre qu'un placebo) était plus bénéfique aux patients que des saignées. Ne rien faire était la meilleure solution pour sauver des vies. Il faut garder cela à l'esprit.
De plus, les conséquences de ce type de communication sont difficilement prévisibles, sauf peut-être pour ceux qui connaissent bien le comportement humain. De l'autre côté de l'Atlantique, Donald Trump s'est emparé de ces résultats avec le même engouement que le Professeur Raoult. Il fait actuellement pression sur la Food and Drug Administration (FDA) pour que la chloroquine soit expressément autorisée. Chez nous, les pharmacies font actuellement face à une demande inhabituelle de chloroquine. Notons bien que le Professeur Raoult n'a jamais parlé ni conseillé d'automédication.
Tout argument autre que des données rigoureuses et documentées n'est pas un argument. Ils peuvent « servir » sur le plan médiatique ou politique, mais lorsque l'on cherche à faire comprendre (et non à imposer) un fait à un auditoire ou à un lectorat, il faut forcément en passer par une argumentation béton. Or, nous l'avons vu, pour l'instant, le faisceau de preuves concernant l'affirmation « la chloroquine est efficace dans le traitement du Covid-19 » est trop mince pour la juger comme vraisemblable. Il y a une différence entre ce que les médecins font en situation de crise et la construction et la diffusion de ce que nous appelons communément une connaissance.
Actuellement, les médecins se battent pour sauver des vies. La chloroquine fait partie du dernier arsenal thérapeutique (à cause de son niveau de preuve faible) recommandée par différentes sociétés savantes (deux molécules, le Remdesivir et l'association Lopinavir/ritonavir sont proposées en premier lieu) dans la prise en charge des patients en réanimation infectés par le SARS-CoV-2. Les discours diffamatoires qui supposent qu'au sein des hôpitaux, on ne traite pas parce que l'on ne donne pas de chloroquine est un mensonge et un manque de respect pour les équipes soignantes.
Le ministre de la Santé a précisé que des études étaient en cours à plus large échelle. Des essais cliniques de grandes ampleurs viennent d'être lancés pour évaluer plusieurs traitements potentiels (dont l'hydroxychloroquine) dont la part française sera effectuée par l'Institut national de la science et de la recherche médicale (Inserm). Il nous faudra attendre les résultats de ces expériences pour pouvoir actualiser nos propos. Enfin, comme tout le monde, nous espérons fortement que le temps donne tort à notre prudence épistémique, pour faire face à cette nouvelle maladie.

Des conséquences déjà visibles

Deux jours après la rédaction de cet article, cet emballement médiatico-scientifique montre déjà ses conséquences nuisibles. Selon le Banner Health Hospital aux États-Unis, un homme de 60 ans est mort (et sa femme est dans un état préoccupant) après avoir ingéré de trop fortes doses de phosphate de chloroquine. En France, des pénuries sont constatées selon un article du Parisien et les malades du Lupus, pour qui le traitement est nécessaire, ont du mal à en trouver. Le groupe Sanofi, acteur majeur de l'industrie pharmaceutique, assure que les stocks arrivent.
À cause de ce capharnaüm, l'Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM) demande expressément dans un communiqué ce jeudi 26 mars « aux pharmaciens d'officine de ne délivrer ces médicaments (hydroxychloroquine et lopinavir/ritonavir) que sur prescription médicale dans leurs indications habituelles, ceci afin de sécuriser leur accès aux patients qui en bénéficient pour leur traitement chronique ». L'agence « appelle à la responsabilité de chaque acteur de la chaîne de soins afin de garantir l'approvisionnement des traitements permettant la prise en charge des patients qui en ont ou en auront besoin. »
Le 29 mars, un communiqué de l'Agence régionale de Santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine informe que des cas d'automédication au Plaquenil ont été recensés entraînant parfois un séjour en réanimation.
À noter :
Pour compléter cet article, la rédaction vous conseille l'excellente et brève analyse de Nicolas Martin sur France Culture concernant la chloroquine ainsi que l'article très complet de Florian Gouthière sur le même sujet : « Covid-19 & chloroquine : à propos d’une étude très fragile, et d’un dangereux emballement médiatique et politique ».

Ce qu'il faut retenir

La chloroquine a montré des effets in vitro par le passé mais a toujours échoué à apporter des bénéfices thérapeutiques chez des modèles animaux et chez l'Homme pour les infections virales respiratoires.
La récente étude du Professeur Raoult est truffée de biais. Elle ne nous apprend pas grand-chose. D'autres études sont en cours avec, nous l'espérons, une meilleure méthodologie. Elles nous permettront de statuer sur l'efficacité (ou l'inefficacité) de la chloroquine dans le traitement du Covid-19.
Il est très important de combattre l'emballement médiatique et ses conséquences. Informer avec nuance et faire comprendre la méthode scientifique à la population est un enjeu essentiel.
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Le 05/04/2020 à 20:54
Citation Envoyé par ddoumeche Voir le message
Quels scientifiques, des noms svp. Ont-ils publié quelque chose, avec la déclaration d'intérêt ? qu'ils publient et on compare.
Par exemple la 2e étude citée dans ton article du vidal : http://www.zjujournals.com/med/EN/10...292.2020.03.03

Citation Envoyé par ddoumeche Voir le message
Les conclusions de l'article publié le Vidal :
Où est-il écrit "on ne sait pas en déduire quoi que ce soit" ?
Déjà quelques paragraphes avant la conclusion :
"Outre sa petite taille (et son changement inexpliqué de design), cette étude a néanmoins des limites.
...
Cette absence de données virologiques rend difficile l'analyse de ces résultats à la lumière des études contradictoires publiées récemment sur l'effet de l'HCQ sur la charge virale au cours de la maladie."

Et ensuite parce qu'un échantillon de 30 personnes est statistiquement trop petit. L'étude européenne considère 3200 patients sur 5 bras soit des groupes de 640 personnes (https://www.thelancet.com/journals/l...95-X/fulltext). Tu penses vraiment qu'ils s'embêteraient à prendre des groupes aussi gros si ce n'était pas indispensable ?

Citation Envoyé par ddoumeche Voir le message
N'importe quel étudiant ne sait rien, et toi encore moins que les autres si c'est ce que tu as retenu. Si les sondages n'ont aucune valeur, il faut fermer toutes les facs de sociologie, de politique, médiamétrie, les enquêtes de satisfaction. Et donc quels sont les biais de cette étude ?
Déjà l'échantillon de convenance et l'échantillonnage à participation volontaire : https://fr.khanacademy.org/math/stat...methods-review

Citation Envoyé par ddoumeche Voir le message
Tu ne sais pas décidement pas lire, la légende indique "hospitalisations" et "décès".
Ca alors, tout s'explique ! Merci beaucoup pour la précision et exhaustivité de ces informations.

Citation Envoyé par ddoumeche Voir le message
Toi tu ne ferais pas n'importe quoi puisque tu ne sais rien, ni comment citer, ni quoi faire, ni prendre des responsabilités.
Aucun rapport. Tu peux arrêter les attaques personnelles stp ?

Citation Envoyé par ddoumeche Voir le message
Et qui est le jeune garçonnet de ta vidéo ? un journaliste, non même pas, il est trop jeune. médecin, pneumologue, épidémiologiste ? On dirait le stagiaire à Cybète.
C'est juste un docteur en mathématique, diplômé de Polytechnique aussi. D'ailleurs il a une page wikipédia, mais un checheur de vérité comme toi doit déjà l'avoir trouvée... https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A...y%C3%AAn_Hoang

Citation Envoyé par ddoumeche Voir le message
C'est là ta seule et unique référence ?
Non, j'ai aussi un chercheur du CNRS mais tu vas certainement le discréditer sur la couleur de son sweat :
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Avatar de Mingolito
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Le 05/04/2020 à 3:03
- Non les Chinois n'utilisent pas la Chloroquine, l'essai en double aveugle montre que non seulement ça sert à rien mais que c'est néfaste, les chinois préconisent de faire attention à son foie.
- Non quand on est malade on ne prends pas un paracétamol pour ne pas aller au lit, on va au lit et on laisse faire la fièvre, et même on encourage la fièvre en se tenant au chaud , et contrairement à ce que tu écris à tord le paracétamol sert bien à faire tomber la fièvre et c'est justement ça qui donne l'illusion d'aller mieux, sur le moment, mais en réalité ça porte préjudice car cela casse le système naturel de défense, sans compter que cela met à mal le foie dont le rôle est justement de lutter contre l'agression. Donc tes conseils c'est 100% tout ce qu'il ne faut pas faire, bref les mêmes conseil que la voisine débile qui y connais rien et qui voie de la pub pour les médicaments nuisibles à la TV, et qui propage l’ignorance et la bêtise. La même voisine qui s'est gavé de médiator pour perdre du poids et qui a gavé ses parents de statines jusqu'à ce qu'ils en crèvent d'AVC ou de crise cardiaque. Les anti rhumes viennent d’êtres interdits à la vente alors que c'était en vente sans ordonnance car il est maintenant prouvé que ça provoque des AVC et des crises cardiaques, et on viens de découvrir qu'il en est de même pour les anti inflammatoire. Arrêtez de prendre des médicaments à tout bout de champs et de croire que c'est sans danger, c'est généralement inutile et très dangereux voir mortel, et pour le paracétamol c'est pareil.

Le paracétamol toxique pour le foie et les reins.

Un peu trop de paracétamol, un peu trop souvent peut vous tuer
Plus grave que les dommages hépatiques et rénaux : la prise répétée de paracétamol, à des doses un peu trop élevées peut tuer, selon une grande étude publiée dans le British Journal of Clinical Pharmacology.
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Le 05/04/2020 à 9:52
Citation Envoyé par Steinvikel Voir le message
Ca me parraît pas si éthique que ça finalement. Est-ce réellement un logiciel qui a été conçu pour le bien commun ? Ca en a l'air fortement discutable. ^^'
Les articles scientifiques correspondants sont accessibles sur leur page (https://foldingathome.org/papers-results/) et les contributions sont présentées sur wikipedia (https://en.wikipedia.org/wiki/Foldin...dical_research).

Citation Envoyé par Steinvikel Voir le message
le remède de la Chine s'appuie sur un remède miracle (la chloroquine) boudé par les USA et l'Europe, et s'appuie en plus sur un anti-virus pour présenter de bon résultats... et chacun de ses produits présentent des variations suivant la personne.
Tu as une source sérieuse disponible quelque part ? Un rapport officiel ou une étude scientifique ?
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Le 04/04/2020 à 22:50
Citation Envoyé par skaarj Voir le message
Il existe un remède à ce virus, je ne comprends toutes ces tergiversations sur le "comment faire" pour s'en sortir. Venant des hommes politiques, des médecins payés par les labos, journalistes achetés, je peux le comprendre, mais venant de nous c'est incompréhensible. Comment a-t-on pu réussir à manipuler autant l'opinion sans qu'on arrive à se réveiller et à accepter l'enfermement comme des moutons ? A accepter que nos dirigeants coulent un pays comme il est train de se passer actuellement... Les faits sont là devant nous, les mensonges qu'un gamin comprendrait, mais non on s'obstine à "croire" ce qu'on nous balance à la tronche à travers les médias classiques. Regardez les chiffres bon sang, on est loin de la mortalité de la grippe saisonnière (près de 10 000 l'année dernière) et très loin derrière les maladies pulmonaires (60 000 chaque année en France). Maintenant on demande à la population d'utiliser leur PC... Mais dans quel monde ont vit ? Utiliser leur PC pour aider face à ce virus alors qu'il y a un putain de remède... Comment peut-on accepter que nos parents peuvent potentiellement mourir, alors qu'il y a un remède ?!

https://www.petition-chloroquine.fr/

Si vous en avez rien à faire pour vous-même faites le pour ceux que vous aimez
Il y n'y a aucune étude qui montre que c'est probant, la majorité des malades guérissent spontanément sans aucun traitement, c'est pourquoi c'est trompeur, pour arriver à en faire la preuve il faut un test sur un nombre suffisant et avec un test en double aveugle, et suivre scrupuleusement un modèle statistique, et il a fait tous le contraire.
Non seulement la chloroquine ne guérit pas du tout le Covid 19 mais cela empire les choses avec les problèmes cardiaques.

Tu peux faire la même étude qu'a fait Raoul l'incompétent en donnant aux patients de la camomille, environ 95% des patients vont guérir et tu va en conclure que la camomille guérit le coronavirus. Les chinois ont déjà testé la chloroquine et ça n'a rien donné.

En fait les Chinois suggèrent de guérir le foie, pourquoi ? la majorité de ceux qui meurent du Conona (et qui sont pas très âgés) sont obèses, et ils ont la maladie du "foie gras", maladie qui touche de plus en plus la population occidentale, et ils sont aussi souvent en carence de vitamine C et de vitamines D, car au lieu de manger des fruits et légumes et du poisson, ils consomment des sodas ou des jus de fruits, des bonbons, biscuits , barre chocolatées et glaces, résultats trop de sucres et pas de vitamines essentielles, donc au final ils n'ont plus de défenses immunitaires. Pour info le paracétamol c'est le mal car cela attaque aussi le foie, c'est donc un "remède" pire que le mal, et ces gens la dès qu'ils ont le moindre petit symptôme se gavent de paracétamol et donc empirent le problème, car il faut garder la fièvre, la fièvre c'est bien pour éviter les surinfections, et surtout pas attaquer le foie qui à du travail, avec du paracétamol ou autre médicament nuisible.

Donc si vous voulez résister au Covid-19 si un jour vous l'attrapez, pour maximiser vos défenses immunitaires : Ne soyez pas obèse, faites du sport, consommez des fruits et légumes et du poisson et des œufs, et prenez le soleil modérément mais régulièrement pour fabriquer de la vitamine D, et ne prenez aucun médicament. Si votre foie n'est pas malade, que vous avez assez de vitamines C et D et que donc vos défenses immunitaires sont intactes, il y a de très fortes chances que le Covid 19 ne fasse que passer dans votre organisme et vous n'aurez peut être aucun symptôme, même pas un rhume. Avec le nombre d’obèses aux USA (et au Mexique à cause des sodas) il va y avoir une hécatombe la bas.

Si vous êtes malade et que vous n'arrivez pas a dormir, au lieu de prendre du paracétamol prenez plutôt de la mélatonine, qui provoquera un vrai sommeil réparateur, et c'est votre organisme qui est à ce jour votre meilleur espoir de guérir.

Les mensonges de Didier Raoult pour promouvoir la chloroquine et faire oublier le reste.
NASH, la maladie du « foie gras » : causes et symptômes Dans les pays développés, elle concernerait 10 à 40% de la population adulte (en moyenne un tiers de la population).
10 conseils pour renforcer vos défenses immunitaires.
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Le 06/04/2020 à 15:16
Arrêt de l’essai clinique concernant la Chloroquine en Suede après un nombre importants d’effets secondaires constatés chez les patients.
Comme le dit le Dr @DrEricDing les arrêts d’essai clinique sont tres rare !




https://twitter.com/Bae06Doc/status/...816950275?s=20

Clairement un complot viking sous la houlette des reptiliens de big pharma venus de mars dont voici le leader illuminati :





Et c'est pas tout, ça viens d'arriver : Aucune preuve d'une action rapide des antiviraux ou d'un bénéfice clinique avec l'association d'hydroxychloroquine et d'azithromycine chez les patients atteints d'une infection grave par COVID-19
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Le 07/04/2020 à 22:46




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Chloroquine: pourquoi le passé de Didier Raoult joue contre lui
Des rapports et des témoins qui pointent des résultats scientifiques biaisés et des financements opaques.

La chloroquine sera (ou pas) la solution miracle au Covid-19. En attendant d’en avoir la confirmation (ou l’infirmation), Mediapart a voulu comprendre la défiance du monde médical et scientifique à l’égard de Didier Raoult, son principal promoteur. Nos recherches nous ont permis de découvrir des rapports et des témoins qui pointent des résultats scientifiques biaisés et des financements opaques.

Il est impossible de savoir si le traitement à la chloroquine permettra un jour d’abattre le Covid-19 (relire ici notre enquête et là l’étude de la revue médicale indépendante Prescrire). Une chose est cependant sûre : le débat qui fait rage au sein de la communauté scientifique se cristallise autour de Didier Raoult, grand apôtre de ce traitement, qui se présente comme la victime de l’intelligentsia scientifique parisienne liée à l’industrie pharmaceutique.

Il est vrai que rarement un professeur de médecine aura été aussi critiqué (lire ici l’enquête de notre partenaire Marsactu). Sauf que ces critiques ne viennent pas de nulle part, comme l’a découvert Mediapart en se plongeant dans le passé de l’infectiologue. Des résultats biaisés, des méthodes peu scrupuleuses et une opacité dans les financements des travaux nourrissent le dossier de ses contempteurs.

Didier Raoult, en dépit d’une brillante carrière, s’est vu privé en janvier 2018 du label du CNRS et de l’Inserm, deux de ses établissements de tutelle. Mediapart a pu consulter les deux rapports scientifiques qui ont conduit à ce retrait. Instruits en janvier 2017, par le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (HCERES), autorité administrative indépendante, ils sont le fruit du travail d’une quinzaine de chercheurs européens venant notamment du University College de Londres (UCL), de l’Institut Bernhard Nocht de médecine tropicale de Hambourg ou de l’Institut Pasteur.

Ces études dressent un bilan sans concession de l’Urmite, le fameux laboratoire de recherche de Didier Raoult sur les maladies infectieuses et tropicales (scindé depuis cet audit en deux unités, Mephi et Vitrome).

Selon les évaluateurs, faute d’analyse épidémiologique, de vérifications et de recherches approfondies, le travail de certaines équipes de son unité n’apporte pas de « bénéfice scientifique ».

Concernant la « qualité scientifique et la production » de l’unité Mephi (pour « Microbes, évolution, phylogénie et infection »), dédiée notamment à l’identification de nouvelles bactéries et virus, les évaluateurs regrettent que la priorité soit donnée au « volume de publications plutôt qu’à leur qualité ». Si l’unité du professeur Raoult a été à l’origine de plus de 2 000 publications entre 2011 et 2016, « seules 4 % d’entre elles l’étaient dans des revues de haut impact international », précisent-ils.

Par ailleurs, le « manque d’expertise dans des domaines clefs », en particulier « en épidémiologie », entraîne des essais cliniques mal conduits et des études biostatistiques approximatives. En résumé, les découvertes ne donnent lieu à aucune recherche approfondie permettant de connaître par exemple les effets d’un virus sur le corps humain.

Concernant « Microbiota », l’équipe de Didier Raoult, les scientifiques remarquent que l’approche qui consiste à découvrir systématiquement de nouvelles bactéries n’est pas suivie des analyses nécessaires. Selon eux, cette « compilation de nouvelles bactéries » – comme « on collectionne les timbres », persiflent les évaluateurs – donne certes lieu à un volume important de publications, mais sans plus d’avancées pour la connaissance scientifique et médicale.

Ils considèrent, par ailleurs, que la création d’un journal New Microbes and new infections, « qui sert à publier des articles refusés par les autres revues, est quelque peu désespérée ». Ils relèvent que ce journal est juge et partie, puisque plusieurs chercheurs du laboratoire font partie du comité éditorial dirigé par le professeur Michel Drancourt, lui-même à la tête de l’unité de recherche Mephi et bras droit de Didier Raoult.

Faut-il y voir un lien de cause à effet ? Lors de leur inspection, les scientifiques notent à plusieurs reprises l’isolement du laboratoire, tant au niveau national qu’international, et mentionnent l’« adversité » dont fait preuve son directeur.

Selon la commission d’évaluation, cette opposition systématique du professeur à la communauté scientifique isole ses équipes des autres laboratoires et a pour conséquence une moindre qualité des recherches menées, ne permettant pas d’avoir un « bénéfice scientifique et épidémiologique».

Mêmes constats pour la seconde unité Vitrome (pour « Vecteurs-infections tropicales et méditerranéennes »), spécialisée dans la découverte de pathogènes émergents et de leurs vecteurs (comme les moustiques, les puces ou les tiques).

Là encore, le nombre de publications ne semble pas être gage de qualité. Sur 1 153 articles parus entre 2011 et 2016, dont la moitié ont pour auteur Didier Raoult, seuls quatre peuvent être considérés comme « remarquables ». Quant au travail de recherche scientifique, la multiplication des découvertes de nouvelles formes microbiennes répond davantage à une logique « productiviste » que scientifique, « ne démontrant pas, par exemple, leur pathogénicité ».

« La peur de le contredire peut conduire à biaiser les résultats »

Mediapart a voulu confronter toutes ces assertions à des témoins de l’époque. Parmi eux, Paul, qui a travaillé comme ingénieur auprès de Didier Raoult jusqu’en 2016. Il témoigne sous la condition de l’anonymat (voir la Boîte noire de cet article) : « J’étais sur l’identification de nouvelles bactéries. Et trouver ainsi des bactéries, c’est du chiffre, puisqu’une nouvelle bactérie donne lieu à une nouvelle publication, qui garantit à la fois la notoriété du laboratoire et l’argent. »

En effet, en vertu du Système d’interrogation, de gestion et d’analyse des publications scientifiques (Sigaps), chaque publication permet à un chercheur, un service ou une université de gagner des points, à partir desquels est calculée une rétribution.

Avec un tel objectif d’articles à publier, fixé au préalable, cet ingénieur n’a pas « trouvé d’intérêt scientifique à ce travail », qu’il qualifie de « quantitatif, d’affichage et lucratif ».

Le troisième rapport auquel nous avons eu accès date également de 2017. Il révèle, lui, des cas de harcèlements, déjà pointés par notre partenaire Marsactu (à lire ici), mais également de graves manquements aux règles de sécurité. Il est l’œuvre des représentants des CHSCT des quatre organismes et établissements de tutelle (université d’Aix-Marseille, CNRS, Inserm et Institut de recherche pour le développement), dépêchés sur place après un courrier signé par 12 membres du laboratoire, alertant sur les humiliations et les pressions subies.

Selon ces représentants des CHSCT, le personnel du laboratoire « manipule des agents biologiques pathogènes dans des locaux non réglementaires » et sans encadrement suffisant. Certains techniciens et étudiants travaillent avec des produits chimiques, cancérigènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction sous des hottes aspirantes défectueuses. Autre critique : « La culture de cellules humaines ainsi que la manipulation de produits sanguins de statut sanitaire inconnu sont réalisées dans des laboratoires banalisés. »

Outre ces mises en danger, plusieurs ingénieurs font part de menaces et de leur peur de représailles s’ils venaient à parler. « Certains se sentent comme des pions », à la merci du professeur Didier Raoult, qui peut décider du jour au lendemain de mettre fin à leur recherche.

Face à la gravité de cette situation, le comité de visite décide d’autoriser des témoignages écrits (authentifiés), permettant ainsi de préserver davantage la confidentialité.

Sur sept témoignages écrits reçus, deux révèlent et regrettent les résultats volontairement biaisés de leurs études. Un ingénieur fait ainsi part d’une « falsification de résultats d’expérience à la demande d’un chercheur » et un autre « met en cause la rigueur scientifique lors de l’obtention de certains résultats ».

Mediapart a retrouvé d’autres témoins de telles dérives : plusieurs ingénieurs ou chercheurs nous ont fait part de faits similaires. Comme Mathieu, qui a préparé sa thèse de doctorat auprès du professeur Didier Raoult. Le problème, selon lui, est qu’« il n’admet pas la discussion » : « On fonctionne à l’envers. Il a une idée et on fait des manips pour prouver qu’il a raison. Avec la peur de le contredire, cela peut conduire à biaiser les résultats. Or, c’est bien le doute et la discussion qui permettent à la science d’avancer. »

Il se rappelle la première réunion en présence du professeur. « C’était un mercredi après-midi, à l’occasion d’un “work in progress”. C’est le moment où les thésards présentent l’état de leur recherche. Nous avions cinq minutes pour présenter parfois trois à quatre mois de travail. C’est très court. Au moindre désaccord, Didier Raoult disait : “Vous n’êtes pas là pour penser, c’est moi qui pense.” »

Mathieu n’est pas sorti indemne de ses quatre années passées à l’Urmite. En 2015, alors que le laboratoire lui propose de rester, il choisit de partir. « Je travaillais sur un sujet sur lequel Didier Raoult m’avait donné un angle de recherche et, au fil des tests, je constatais qu’il avait tort, puisqu’à chaque fois, mes tests étaient négatifs. On m’a demandé d’insister et j’ai passé près d’un an à les faire pour prouver qu’il avait raison. À la suite de plusieurs dizaines de répétitions, sans que ce soit complètement positif, un signal est allé dans le sens de Raoult. C’était approximatif, voire biaisé dans la démarche, et donc dans les résultats », confesse-t-il. Malgré cela, son directeur de doctorat, proche collaborateur de Didier Raoult, lui annonce que son étude sera publiée.

« Vu le faible niveau de cette étude et les problèmes qu’elle posait au vu de sa démarche scientifique pour le moins douteuse, on a passé un an à la présenter à des revues qui nous l’ont refusée en pointant du doigt le manque de rigueur scientifique et en particulier des expériences et des contrôles manquants », déplore Mathieu.

Adressés au professeur Didier Raoult, les courriers de refus, que Mediapart a pu consulter, font part des remarques suivantes : « les résultats ne sont pas suffisamment solides », « manque de connaissance » ou « les données sont pour la plupart descriptives » et ne permettent pas de démontrer l’hypothèse initiale de l’étude.

Signée par le professeur Raoult, cette étude sera finalement publiée, dans Microbial Pathogenesis, un journal qui a pour membre du comité d’édition Didier Raoult.

Angoissé par le comportement du professeur, qui « fracasse toute personne n’allant pas dans son sens et tient ainsi tout le monde par la peur », Mathieu a fait des cauchemars près de six mois après avoir quitté le laboratoire. « Je n’ai pas d’animosité mais de la crainte et de la méfiance », précise-t-il.

Encore choqué d’avoir dû signer une publication aux résultats biaisés, ce chercheur regrette de n’avoir pu protester, sa bourse dépendant de l’Institut. « Non seulement je dépendais de Raoult pour mes études mais j’avais aussi observé comment sa notoriété lui permettait à lui et ses proches de briser la carrière de ceux qui le contestaient. »

À l’inverse de Mathieu, Antoine, chercheur à l’Inserm, s’est opposé à Didier Raoult. En préambule de son témoignage, il tient à préciser qu’il ne veut pas prendre parti dans la polémique « regrettable sur la chloroquine » : « Que ce traitement soit bon ou pas, il aurait fallu prendre plus de précautions pour l’annoncer, aucun essai clinique ne permettant à ce jour de se prononcer sur son efficacité. »

L’annonce précipitée du professeur sur ce médicament n’a guère étonné ce chercheur. « Il veut toujours être le premier et qu’on parle de lui. Ce qui l’amène à aller vite mais c’est parfois critiquable sur la rigueur de la méthode scientifique », explique-t-il.

C’est lors de la découverte d’une nouvelle souche d’un virus qu’Antoine va « refuser de signer une publication, dans laquelle le professeur voulait donner une interprétation sur le mode de fonctionnement de ce virus » : « Or, nous n’avions pas suffisamment d’éléments de preuves pour aller aussi loin dans les interprétations. Le faire pouvait conduire à émettre des affirmations non démontrées scientifiquement. »

Le chercheur quitte le laboratoire, estimant non seulement que le travail, trop descriptif faute de réflexion plus approfondie, y est peu satisfaisant d’un point de vue scientifique, mais surtout que « les méthodes sont discutables en termes de rigueur. Raoult disait souvent : “Quand je dis quelque chose, c’est que c’est vrai.” »

En 2006, suspectés de fraude, le professeur Didier Raoult et son équipe ont été interdits de publication pendant un an par l’American Society for Microbiology dans toutes les revues éditées par cette société savante.

« Cette question sur des résultats biaisés n’est pas propre au laboratoires de Didier Raoult mais ce n’est pas admissible que ce soit tu. C’est d’ailleurs bien cela qui est problématique : que des organismes comme le CNRS ou l’Inserm ne réagissent pas rapidement », soupire Dominique, professeure et ancienne directrice d’unité à l’Inserm, qui a alerté les deux établissements publics entre 2006 et 2009.

« J’ai constaté, hélas, ce manque de déontologie. Il y a un peu plus de 10 ans, j’ai dirigé une commission de visite de l’Urmite, à la demande du CNRS », précise-t-elle, comme cela se fait régulièrement pour évaluer le travail d’un laboratoire de recherche.

« Ce qui m’a marqué, raconte-t-elle, c’est l’obsession de Didier Raoult pour ses publications. Quelques minutes avant que ne commence l’évaluation de son unité, c’est d’ailleurs la première chose qu’il m’a montrée sur son ordinateur, son facteur H. » Le facteur H est la mesure de la portée et de l’impact des publications cumulées d’un chercheur. « Je ne me suis pas laissé impressionner par ce genre de référence qui m’importe peu », s’amuse-t-elle.

« Nous prenons toujours un temps pour rencontrer les équipes sans leur directeur, poursuit-elle. Son laboratoire accueille de nombreux étudiants étrangers. D’une part, nous avions pu constater des pressions exercées à leur encontre, étant plus précaires que le reste des chercheurs, explique-t-elle. Quelques-uns nous avaient également alertés sur des études dont les résultats étaient arrangés. »

À l’issue de cette visite, le comité a rendu son rapport au CNRS et à l’Inserm, rapport « qui est resté lettre morte », regrette Dominique. « Je pense qu’à cette époque, la notoriété de Didier Raoult les a convaincus d’enterrer ces faits, ayant eux-mêmes intérêt à soutenir un laboratoire dont le directeur avait un tel facteur H », ironise-t-elle.

En 2010, Didier Raoult reçoit même le Grand Prix Inserm 2010 pour l’ensemble de sa carrière. Et il faudra donc attendre 2018 pour que le CNRS et l’Inserm sanctionnent les dysfonctionnements de ce laboratoire.

Nous avons soumis au professeur Didier Raoult plusieurs questions concernant les rapports d’évaluation scientifique instruits par le Hceres. C’est Yanis Roussel, doctorant et chargé de la communication du professeur, qui nous a répondu : « Concernant la partie scientifique, nos travaux sont évalués par un conseil scientifique. Nous pensons qu’en tant qu’experts extérieurs, ils sont les mieux placés pour relater la pertinence des travaux menés à l’IHU. »

Notons que la présidente de ce conseil, la professeure Laurence Zitvogel, détenait jusqu’au 15 septembre 2019 (lire ici sa déclaration publique d’intérêts) 39 % de parts dans Everimmune, une des start-up qui travaillent avec la fondation et qui est dirigée par sa sœur, Valérie Zitvogel-Perez.

La start-up Pocramé développe des tests avec le laboratoire de Didier Raoult pour des croisiéristes

Reste cependant un point que la commission d’évaluation de 2017 n’a pu vérifier, ses demandes d’information étant restées sans réponse : le financement du laboratoire et des projets.

Le professeur Raoult, qui se targue d’être indépendant, oublie de préciser que sa fondation a reçu, selon les données du ministère de la santé, 909 077 euros provenant de laboratoires pharmaceutiques depuis 2012. Outre 50 000 euros versés par Sanofi en 2015, l’institut Mérieux, membre fondateur de la fondation et membre de son conseil d’administration, a apporté plus de 700 000 euros au laboratoire.

Sur le site EurosForDocs recensant les données du ministère de la santé sur les déclarations obligatoires de liens d’intérêts entre les professionnels de santé et les industries pharmaceutiques, aucune trace du professeur Didier Raoult. Seule sa fondation y est mentionnée.

On peut y lire « convention », « dons de fonctionnement », parfois « rémunération ». Sans plus de précisions. Cette opacité est induite par le statut de « fondation », choisi en 2010-2011, lors de la création des six instituts hospitaliers universitaires (IHU), parmi lesquels celui du professeur Raoult. Un statut retenu notamment pour faciliter la participation du privé.

Ce statut spécifique a cependant montré ses limites en matière de gouvernance et de transparence. En 2016, à la suite d’un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), les ministres de la santé et de la recherche annoncent que les futurs IHU ne bénéficieront plus de cette convention.

Didier Raoult est néanmoins parvenu à conserver son statut si convoité de fondation, pour son IHU.

À partir des déclarations publiques faites par la fondation de Didier Raoult et par les laboratoires sur transparence.gouv, le site dédié du ministère de la santé, Mediapart a donc tenté de comprendre quelles étaient la hauteur et la destination des financements des laboratoires pharmaceutiques au sein de la fondation. Tout n’est pas limpide.

Première dissonance : concernant le laboratoire Mérieux : 715 077 euros de « dons de fonctionnement », de « convention », de « partenariat » sont déclarés. Nous avons demandé des précisions, notamment sur les « rémunérations » d’un montant de 165 000 euros.

Producteur de tests de dépistage du Covid-19, Mérieux assure qu’« il n’y a eu aucune collaboration dans [ce] domaine » avec l’IHU.

Le laboratoire explique qu’« en tant que cofondateur et dans le cadre d’une convention de partenariat », l’institut Mérieux « s’est engagé à des dons de 125 000 € par an, pour la période allant de 2012 à 2015, et de 25 000 € par an pour celle de 2016 à 2021. Il s’agit de dons et en aucun cas de rémunérations ».

Tandis que c’est sa filiale, le laboratoire Mérieux, qui entre 2012 et 2014 a versé 165 000 € « pour mener, il y a quelques années une collaboration avec l’IHU dans le domaine de la tuberculose ».

Ces versements étaient destinés, selon Mérieux, à prendre en charge « des frais de thèse d’un doctorant de la fondation principalement affecté aux activités de recherche d’un programme dirigé par le professeur Raoult sur la tuberculose ». Ni l’intitulé de la thèse, ni son auteur ne nous ont été communiqués.

Vérification faite auprès de plusieurs doctorants, la bourse versée par l’IHU varie entre 1 000 et 1 400 euros par mois durant trois ans. En toute logique, dans le cadre de cette thèse sur la tuberculose, le doctorant aurait donc reçu entre 36 000 et 50 400 euros. Le reste, soit un minimum de 114 600 euros, aurait-il dès lors été alloué à des frais, sachant que Mérieux verse déjà 125 000 euros à la fondation pour le fonctionnement de son laboratoire ?

Le laboratoire bioMérieux ne nous a pas apporté de réponse, se contentant de nous renvoyer vers Didier Raoult.

Ce n’est cependant pas le professeur qui nous a répondu, mais la présidente de la fondation Méditerranée infection Yolande Obadia. Là encore, ni l’intitulé de la thèse de doctorat, ni le bénéficiaire de cette rémunération de 165 000 euros ne nous seront donnés : « [Nous sommes] tenus par une clause de confidentialité stricte sur l’ensemble des contrats que nous signons avec les industriels. »

En revanche, le docteur Yolande Obadia nous précise que le laboratoire Mérieux participe à hauteur de 1,2 million d’euros au budget de la fondation Méditerranée infection, qui s’élève, au total, à 120 millions d’euros et est financé à 60 % par l’Agence nationale pour la recherche (ANR).

Le docteur estime naturel, comme le prévoit les statuts de la fondation, que ce groupe pharmaceutique occupe un siège au sein du conseil d’administration, au même titre que les organismes publics, et juge que sa présence « en qualité de fondateur et dans la gouvernance de la fondation est une nécessité de l’IHU, dont l’objectif est d’avoir une vision stratégique globale de l’ensemble des acteurs intervenants dans le domaine de la recherche, du soin et des traitements des patients ».

Ainsi que le rappelle le docteur Obadia, « le conseil d’administration est composé de 17 membres. Les cinq membres fondateurs, dont la fondation Mérieux, deux enseignants chercheurs et 10 personnalités qualifiées ». Parmi ces « 10 personnalités qualifiées » figure l’ancien ministre de la santé Philippe Douste-Blazy, qui a récemment pris position en faveur d’une utilisation massive de la chloroquine dans la lutte contre le coronavirus.

Deuxième dissonance : le laboratoire Sanofi. Interrogé par Mediapart sur la nature des « rémunérations » à hauteur de 50 000 € versées à la fondation, Sanofi répond tout d’abord qu’il s’agit, d’un « partenariat de recherche », « lors de la mise en place de l’IHU Méditerranée » en 2015.

Or, la mise en place de l’IHU date de janvier 2012 (à la suite de la convention signée avec l’ANR). Sur cette discordance et sur la destination des fonds, Sanofi se dispense de tout commentaire mais tient à ajouter que « ce partenariat n’a pas permis de mettre en place de nouvelles solutions thérapeutiques » : « Nous avons donc cessé la collaboration avec l’IHU Méditerranée en 2015. »

Contacté par Mediapart, la fondation de Didier Raoult nous informe qu’il ne s’agit pas de « 50 000 euros mais de 150 000 euros ». Sans plus de commentaires ni d’explications concernant la déclaration officielle initiale de 50 000 euros faite sur le site du ministère de la santé.

Troisième dissonance : nous n’en saurons pas beaucoup plus sur les 144 000 euros versés, en décembre 2017, par le laboratoire français Ceva, spécialisé dans la santé animale et numéro 5 mondial, qui travaille aujourd’hui sur le Covid-19. « Il s’agit de bourses doctorales financées par Ceva. Comme pour tout contrat signé avec un industriel, nous sommes évidemment tenus par une clause de confidentialité stricte », répond la présidente de la fondation, Yolande Obadia.

Enfin, dans sa déclaration publique d’intérêt (DPI) publiée le 19 mars, le professeur Didier Raoult ne précise ni le montant de sa collaboration avec le laboratoire Hitachi, ni celui des actions qu’il détient dans huit start-up.

Ces sociétés bénéficient du savoir-faire scientifique et du matériel du laboratoire, et cèdent, en contrepartie, 5 % de leur capital à l’IHU. Parmi elles, Pocramé, cofondée par le docteur Pierre-Yves Levy, biologiste à l’IHU, et l’entrepreneur Éric Chevalier. Cette start-up conçoit et commercialise des bornes-laboratoires mobiles, dispositif qui permet de diagnostiquer, de manière rapide, une série d’infections dangereuses et contagieuses.

Cette borne-laboratoire est d’ailleurs présentée sur le site de la fondation, parmi « les produits issus de l’IHU », pour « le diagnostic syndromique rapide et délocalisé des infections aiguës et leurs diagnostics différentiels ».

Contacté par Mediapart, son directeur, Éric Chevalier, précise : « Le siège de l’entreprise est à Aubagne mais nous sommes hébergés par la fondation du professeur Didier Raoult. Nous travaillons avec ses équipes pour valider un test permettant de détecter rapidement le coronavirus actuel. Nous pensons pouvoir le proposer à nos clients, parmi lesquels la compagnie de croisière Ponant et l’armateur CMA-CGM, d’ici la fin du mois d’avril. »

Interrogé sur le montant des actions qu’il détient dans Pocramé, le professeur Raoult, qui n'est pourtant pas avare de communication, comme le montre notamment cette chaîne officielle sur YouTube, n’a pas répondu.

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Donc pour résumer, c'est un escroc mythomane à la solde de big pharma : "La Chloroquine c'est bon mangez en ! Il faut bien rembourser les 150 000 euros donnés par Sanofi, il y avais un gros stock de boites à fourguer, ce Covid 19 tombe à pic pour le business, d'ailleurs moi j'ai un livre à vendre, il explique comment je roule sur l'or avec plus de 100 millions d'euros donné à ma fondation par Big Pharma, tout en gardant bien sur la comptabilité 100% opaque !

PS :
Coronavirus: "nous avons déjà dû interrompre le traitement" de hydroxychloroquine-azithromycine au CHU de Nice
[Covid -19] Entretien avec la biologiste Sabine Santucci (CNRS): "En temps de crise, il est plus important que jamais de disposer de résultats fiables"
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Avatar de Mingolito
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 05/04/2020 à 22:07
Citation Envoyé par ddoumeche Voir le message
prétendait
Je n'ai rien "prétendu" j'ai relayé une hypothèse de "The Lancet". D’ailleurs cette hypothèse est encore une possibilité à ce jour car les circonstances de l'apparition de ce virus sont toujours très mystérieuses, et le fait que la Chine ait volontairement caché cette catastrophe pendant 15 jours au point de séquestrer un médecin et de le réduire au silence jusqu'à son trépas est clairement en faveur de l’hypothèse du laboratoire.

Citation Envoyé par ddoumeche Voir le message
le virus avait été créé dans un labo
Le titre de l'article parles d’échapper d'un labo qui travaille sur le Corona, pas créé. Ce labo unique en Chine a été créé suite à la crise du SRAS, donc un Coronavirus, et héberge un très grand nombre de souches du Corona. Quand on voie que jusqu'à 70% des soignants sont contaminés on voie bien que toutes les sois disant mesure barrières ne sont pas très efficaces et que à un moment donné le virus trouve la faille, ce qui renforce encore plus l’hypothèse de The Lancet.
Et après je ne sais pas si cette hypothèse est vrai ou fausse, je trouve que c'est quand même une sacré coïncidence si le labo Chinois sur le Corona est à Wuhan et que l'épidémie ait commencé à Wuhan, comme par hasard...
Wuhan abrite, on en a peu ou pas parlé, une institution très particulière, unique en Chine, et cela n’a rien à voir avec les éventuelles théories de complot, un laboratoire d’étude et d’expérience des virus.
Il y a au monde une trentaine de laboratoires de ce type. Et un seul en Chine.. C’est celui de Wuhan. Sa construction a été décidée en 2003, au lendemain du SRAS, l’une des souches de la famille assez vaste des coronavirus. Il est en fonction depuis 2006. Et il semble qu’il travaille, entre autres, sur l’Ebola, depuis 2017.
Ce laboratoire P4 (Pathogène de classe 4) a été réalisé sur le modèle de celui de Lyon, Jean Mérieux-Inserm, et avec son aide. Les agents de la classe 4 sont caractérisés par leur haute dangerosité (taux de mortalité très élevé en cas d’infection), l’absence de vaccin protecteur, l’absence de traitement médical efficace et la transmission possible par aérosols. La protection maximale exigée pour manipuler ces germes est désignée par le sigle NSB4 (niveau de sécurité biologique 4).
Les laboratoires P4 de sécurité maximale présentent deux spécificités : ils sont totalement hermétiques et constitués de plusieurs sas de décontamination et de portes étanches.
Ils assurent une protection optimale des chercheurs travaillant dans leurs enceintes. Pour y pénétrer, les personnes accréditées doivent prendre une douche, revêtir un scaphandre relié à l’une des prises fournissant l’air dont le renouvellement est totalement indépendant de l’atmosphère du laboratoire.Quand elles sortent du laboratoire, elles prennent une douche au phénol revêtues de leurs scaphandres.
Je viens donc de montrer que tu transformes les propos des gens, ce que font ceux de mauvaise foi, les menteurs et les trolls.

Je ne répond pas au reste de tes élucubrations ridicules et fondées sur rien si ça n'est ta mauvaise foi, ton ignorance insondable et ton manque total de logique en tout point de vue.
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https://www.developpez.com
Le 25/03/2020 à 13:36
Ou sinon, vous pouvez juste aller sur le site officiel et installer le logiciel en 2 clics sans vous faire récupérer par une équipe : https://foldingathome.org/start-folding/
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