Les 60 satellites représentent la deuxième flotte d’une constellation d’environ douze mille satellites pour le projet Starlink, un projet par lequel Elon Musk entend fournir de l’Internet à haut débit depuis l’espace à toutes les régions du monde. En mai dernier, Musk et SpaceX expliquaient qu'il faudra attendre encore au moins six lancements supplémentaires (environ 400 satellites) pour espérer offrir un service Internet minimum.
« Nous avons déployé 60 satellites Starlink de plus. Cela nous rapproche un peu plus de la possibilité d'offrir le service Internet Starlink aux clients du monde entier, y compris aux personnes vivant dans des régions rurales et difficiles d'accès qui ont du mal à accéder à Internet haute vitesse », a déclaré Lauren Lyons, ingénieur chez SpaceX. Ce deuxième lancement représente également la quatrième mission du propulseur de fusée SpaceX Falcon 9, qui a atterri et a été réutilisé après trois lancements précédents, ce qui en fait la première fois que la société a posé un propulseur à quatre reprises. Le propulseur, la grande partie inférieure de la fusée, a déjà lancé des satellites, puis a atterri avec succès pour des missions en juillet 2018, octobre 2018 et février 2019.
De plus, SpaceX a utilisé le nez de la fusée qu'il a repêché dans l'océan Atlantique après une mission en avril - la première fois qu'une entreprise a remis à neuf et utilisé cette partie d'une fusée. Le patron de Tesla compte sur les revenus qu’il tirera de ce projet pour financer sa vision de Mars. Ces revenus lui permettront de mettre plus de moyens à disposition de SpaceX pour terminer son nouveau modèle de fusée qui est en train d’être développée et baptisée Starship, un nouvel engin spatial permettant de transporter des clients payants vers la Lune et d'essayer éventuellement de coloniser Mars.
Autrement dit, Starship est le nouveau système de lancement entièrement réutilisable que SpaceX met actuellement au point. Starship doit transporter jusqu’à 100 personnes à la fois depuis la terre vers la Lune ou la planète Mars. « Nous voyons cela comme un moyen pour SpaceX de générer des revenus pouvant être utilisés pour développer de plus en plus de roquettes et de vaisseaux spatiaux. Nous pensons pouvoir utiliser les revenus de Starlink pour financer Starship », avait expliqué Elon Musk en mai dernier. Le PDG du constructeur automobile Tesla Inc. semble avoir visé juste, car d’après ce que rapporte Reuters, si le projet Starlink marche comme prévu, ce service Internet mondial représenterait une énorme source de revenus et de financement pour Musk et les siens.
L'entreprise a recueilli plus de 1,3 milliard de dollars cette année pour construire Starship. La société construit plusieurs fusées Starship à la fois, car Elon Musk a fixé un calendrier ambitieux pour commencer à lancer Starship régulièrement et prouver qu'il peut être facilement réutilisé, comme un avion. En octobre dernier, Gywnne Shotwell, le président de SpaceX, a déclaré à une foule d'investisseurs à New York que SpaceX avait l'intention de « lancer 60 satellites toutes les deux semaines pour remplir la constellation » pour Starlink. « Nous avons besoin de 360 à 400 satellites pour avoir une connectivité constante. Une fois que nous aurons atteint 1 200 satellites, nous aurons une couverture du monde entier », a déclaré Shotwell.
Shotwell a déclaré qu'en 2012, le conseil d'administration de la société s'était rendu compte que les marges bénéficiaires des satellites commerciaux qu'elle lançait pour ses clients étaient « beaucoup plus élevées » que celles de l'activité de lancement de SpaceX. Musk estime que Starlink pourrait générer plus de 30 milliards de dollars par an - au moins 10 fois ce que SpaceX pourrait tirer au mieux de ses activités de lancement. Contrairement aux satellites traditionnels, les Starlinks auront une durée de vie limitée d'environ cinq ans, a expliqué Shotwell. SpaceX va maintenir la technologie du réseau Starlink en remplaçant rapidement les satellites qui sont conçus pour brûler intentionnellement dans l'atmosphère terrestre.
"Les satellites seront limités dans leur durée de vie parce que plus vous voulez que les satellites vivent en orbite, plus vous aurez d'argent à y investir ", a dit M. Shotwell. « Nous lancerons continuellement ces satellites pour mettre à jour la technologie, pour régler tout problème avec les satellites, pour en installant d'autres qui fonctionnent mieux à lieu et place ».
Cependant, n’oublions pas la concurrence. Même si chaque lot de 60 satellites de la constellation Starlink d’Elon Musk apportera un térabit de capacité haut débit utilisable, soit une capacité utilisable du réseau Starlink au-dessus de tout satellite de télécommunication géostationnaire actuellement en orbite et devancera de manière significative toute autre constellation en orbite terrestre basse connue comme OneWeb et en cours de développement à l’exemple de celui de Télésat, Reuters assure quand même que SpaceX ferait face à une vive concurrence dans le secteur.
Dans le lot des concurrents potentiels de SpaceX, on pourrait citer Télésat et LeoSat Enterprises du Canada qui envisagent également de déployer une constellation d’environ 300 satellites d’une capacité utilisable d’environ huit térabits d’ici les prochaines années et OneWeb, soutenu par Airbus SE, qui a lancé son propre réseau de satellites en février de cette année. Dans le cas de SpaceX, Elon Musk a déclaré que l’entreprise compte constituer la constellation Starlink avec un peu plus de onze mille satellites (12 000 d’après Reuters).
Source : CNBC
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