C’est officiel, les pourparlers entre Google et Fitbit ont abouti à un accord. La filiale d’Alphabet va au final débourser 2,1 milliards dollars pour acquérir Fitbit, l’entreprise américaine fondée en 2007 qui conçoit, développe et commercialise des moniteurs d’activité physique et des wearables (dispositifs portables pouvant rentrer dans la catégorie des « ;prêts-à-porter électroniques ;»).
Au fil des années, Fitbit a établi de nombreux partenariats avec diverses entreprises impliquées dans la santé. En octobre dernier, la société avait annoncé un nouveau partenariat avec de grands groupes pharmaceutiques, notamment Bristol-Myers et Pfizer, axé sur la détection précoce des battements cardiaques irréguliers (ou fibrillation auriculaire) par l’intermédiaire de ses dispositifs. Les appareils de Fitbit mesurent le nombre de pas effectués au quotidien, la distance parcourue et surveillent les calories brûlées. Ils mesurent également la durée et la qualité du sommeil, ainsi que la fréquence cardiaque. La part de Fitbit sur le marché du fitness tracking a été menacée par des sociétés à plus gros budget comme Apple et Samsung Electronics, ainsi que par les offres moins chères de Huawei Technologies et Xiaomi en Chine.
La firme de Mountain View a déclaré qu’elle voit dans cette acquisition une occasion d’introduire ses propres wearables sur le marché, d’aller plus loin avec Wear OS et d’investir davantage dans la santé numérique. Cette opération devrait aussi permettre au géant technologique américain d’accéder aux précieuses données sur la santé recueillies par des millions d’appareils Fitbit. Ce dernier a néanmoins tenu à préciser que les informations sur la santé et le bien-être de ses clients ne seraient pas utilisées pour les annonces publicitaires de Google. La filiale d’Alphabet, quant à elle, a déclaré dans un billet de blog qu’elle donnera aux utilisateurs de dispositifs Fitbit la possibilité d’examiner, de déplacer ou de supprimer leurs données. Elle a en outre assuré qu’elle ferait preuve de transparence quant aux données qu’elle recueille pour ses appareils et qu’elle ne vendrait pas ces données.
Suite à cette annonce, Rick Osterloh, responsable du matériel informatique chez Google, a publié un article expliquant comment cette acquisition peut aider Google à réaliser ses ambitions pour Wear OS, son système d’exploitation pour montres intelligentes. Selon Osterloh, « ;en travaillant en étroite collaboration avec l’équipe d’experts de Fitbit et en réunissant les meilleurs IA, logiciels et matériels, nous [Google] pouvons contribuer à stimuler l’innovation dans le domaine des wearables et à créer des produits qui profiteront à un plus grand nombre de personnes dans le monde entier ;». Il précise que son groupe reste engagé envers Wear OS et ses partenaires de l’écosystème et prévoit de travailler en étroite collaboration avec Fitbit.
Google est à la traine sur le marché des montres intelligentes. Ses principaux concurrents, Apple et Samsung, ont tous les deux leurs propres divisions dédiées à la conception de SoCs (system on chip) personnalisés pour leurs différentes catégories d’appareils (smartphones, smartwatch…) et sont des fabricants de dispositifs électroniques reconnus. Ce rachat va permettre à Google de renforcer son image de fabricant de matériels électroniques à part entière et favoriser l’intégration plus poussée entre les composants matériels et logiciels « ;made by Google ;» à l’image de ce que fait Apple avec ses iPhone et iOS ou ses Apple Watch et watchOS.
Reste désormais à la filiale d’Alphabet de régler le problème du SoC intégré à ses futurs wearables, sachant que Qualcomm reste son unique fournisseur sur ce marché et que ce dernier n’a, jusqu’à présent, manifesté aucun intérêt significatif pour ce marché. Et pour ne rien arranger, les solutions (SoC) actuellement proposées par Qualcomm sont largement moins compétitives que celles d’Apple ou de Samsung sont capables de produire, de sorte que les périphériques Wear OS sont en général plus lents et moins efficients que leurs concurrents. Les régulateurs américains doivent encore donner leur aval pour la finalisation de l’opération qui, si tout se passe bien, se produira l’année prochaine.
Source : Google
Et vous ?
Que pensez-vous de ce rapprochement ?
Voir aussi
Le marché mondial des wearables a augmenté de 5,5 % au second trimestre de 2018, grâce aux gains observés sur les marchés émergents, selon IDC
Google finalise son acquisition d'une grande partie des activités hardware de HTC et continue sa conquête du marché du smartphone
Google amorce le rachat du spécialiste de la migration cloud Velostrata afin de faciliter la transition vers le cloud pour les entreprises
IdO : Google amorce le rachat de Xively à LogMeIn pour 50 millions de dollars pour booster son activité cloud
Google et Fitbit tombent d'accord, l'éditeur d'Android va débourser 2,1 milliards dollars pour racheter Fitbit
Si les régulateurs américains autorisent l'opération
Google et Fitbit tombent d'accord, l'éditeur d'Android va débourser 2,1 milliards dollars pour racheter Fitbit
Si les régulateurs américains autorisent l'opération
Le , par Christian Olivier
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !