
Tim Cook, PDG d’Apple, a confié à ce sujet : « Nous croyons profondément au pouvoir de l’innovation américaine. C’est pourquoi chaque produit Apple est conçu et fabriqué aux États-Unis, et composé de pièces provenant de 36 États, ce qui soutient 450 000 emplois chez des fournisseurs américains, et nous allons continuer à nous développer ici ».
Pour rappel, le Mac Pro Édition 2019 dévoilé lors de la WWDC 2019 est une station de travail macOS dédiée aux professionnels qui, d’après Apple, a été conçue pour des performances, une expansion et une évolutivité/configurabilité maximales. La firme de Cupertino l’avait introduit en même temps qu’un nouveau moniteur, le Pro Display XDR, présenté comme « le meilleur écran professionnel au monde ».
Apple a tenu à souligner non seulement que son Mac Pro 2019 sera produit en Amérique, mais aussi que de nombreuses autres entreprises américaines seront impliquées dans ce projet et bénéficieront des retombées. La compagnie a indiqué : « le nouveau Mac Pro embarquera des composants conçus, développés et fabriqués par plus d’une douzaine d’entreprises américaines pour être distribués aux clients américains ». Cela suggère qu’Apple pourrait fabriquer des Mac Pro aux États-Unis seulement pour ses clients américains et assembler ailleurs ses Mac Pro pour ses clients installés en dehors des États-Unis. La production devrait bientôt démarrer.
Cette annonce intervient quelques jours seulement après que les régulateurs US du commerce aient donné leur aval pour la mise en place d’exemptions tarifaires au profit d’Apple, dans le cadre d’un délai de grâce plus large sur les redevances sur les pièces d’ordinateurs, afin de permettre à Apple et à certains fabricants de PC d’assembler des appareils aux États-Unis plus facilement en réduisant les coûts d’importation de pièces. Les exemptions concernent une gamme de composants informatiques incluant des cartes mères et des cartes graphiques partiellement assemblées, des éléments clés pour les assembleurs d’ordinateurs parce qu’elles contiennent des puces d’Intel, Nvidia et AMD qui font en général partie des pièces les plus chères des machines.
Les tarifs douaniers américains sur les produits chinois ont compliqué l’assemblage de PC aux États-Unis. Le durcissement de l’administration Trump dans ce dossier fait craindre l’adoption de nouvelles taxes sur certains ordinateurs entièrement assemblés et sur les principaux composants nécessaires à leur fabrication. Les fabricants comme Apple étaient donc confrontés à une augmentation des coûts même s’ils fabriquaient des machines sur le sol américain, au même titre que les passionnés qui assemblent eux-mêmes leurs machines personnalisées.
La firme de Cupertino assure que « la valeur des composants de fabrication américaine du nouveau Mac Pro est 2,5 fois supérieure à celle des Mac Pro de la génération précédente ». Cependant, il ne faut pas oublier que le nouveau Mac Pro est accessible dans sa configuration minimale à partir de 6000 $ avec un processeur Xeon de huit cœurs, 32 Go de RAM, un GPU AMD Radeon Pro 580X et un SSD de 256 Go. Pour le modèle haut de gamme qui bénéficiera de la configuration la plus avancée, il faudra compter au moins 35 000 $ (sans tenir compte du prix des cartes graphiques Radeon Vega Pro Duo qui se logent dans les deux modules MDX). Et vous pouvez même monter jusqu’à 50 000 $ avec la configuration extrême. Même si cette machine est produite aux États-Unis, la taille assez réduite du marché cible pour ce type d’appareil et le niveau d’automatisation de l’usine d’Austin du groupe suggère que cette initiative ne pourra avoir qu’un impact négligeable sur le marché de l’emploi local. Pourquoi ne pas avoir engagé une initiative similaire pour la production d’iPhone ou de MacBook si l’objectif d’Apple était vraiment de créer des emplois aux États-Unis ?
Source : Reuters, Apple
Et vous ?


Voir aussi



