L'association Libra a annoncé aujourd’hui dans un communiqué qu’elle s’apprête à solliciter une autorisation en Suisse pour que Libra soit utilisée comme un moyen de paiement dans le pays. Selon la rumeur, cela n’a rien d’étonnant, car l'association Libra est basée à Genève, un centre mondial de la diplomatie et du secteur bancaire. Selon Reuters, la FINMA, l’autorité fédérale de surveillance des marchés financiers de la Suisse, a confirmé avoir reçu une demande de l’association pour évaluer ce projet de cryptomonnaie au regard du droit suisse de la surveillance.
Libra est la nouvelle cryptomonnaie de Facebook basée sur la technologie de la blockchain et disposant de son propre portefeuille numérique. Libra est une cryptomonnaie censée permettre d'acheter des biens ou d'envoyer de l'argent aussi facilement qu'un message instantané. Facebook l’a présentée en juin 2019, avec la participation de 28 autres sociétés des secteurs de la finance, du commerce électronique, des technologies et des télécommunications. Ensemble, elles forment l'association Libra, qui doit garantir l’évolution de la monnaie.
Aujourd'hui, l'association a annoncé son intention de solliciter une licence en Suisse pour utiliser Libra en tant que moyen de paiement dans le pays. « Grâce à un cadre réglementaire neutre sur le plan technologique ainsi qu'une réglementation claire sur les business modèles basés sur la blockchain, la Suisse offre une voie d'innovation responsable en matière de services financiers, en harmonie avec les normes financières mondiales et une surveillance rigoureuse », a déclaré l’association un peu plus tôt dans la journée dans un communiqué.
« Nous avons engagé un dialogue constructif avec la FINMA et nous pensons qu'il est réaliste qu'un réseau blockchain open source puisse devenir un système de paiement régulé, sécurisé et avec peu de friction », a ajouté l'association. L’association n’a pas apporté d’autres clarifications sur sa déclaration, mais cette demande auprès des autorités suisses pourrait viser à la fois à clarifier le statut réglementaire de l'association Libra et celui de la Libra elle-même. La FINMA a confirmé avoir reçu une demande de l'association Libra.
Depuis son lancement, le projet de cryptomonnaie de Facebook s’est heurté à de violentes critiques de la part de plusieurs gouvernements dans le monde. En France comme aux États-Unis, les questions liées à la sécurité des utilisateurs potentiels de la monnaie numérique de Facebook se sont multipliées, ce qui a poussé l’entreprise [URL="https://www.developpez.com/actu/270591/"]a marqué[URL] une pause dans l’aboutissement de son projet dès le mois de juillet 2019. Pour le gouvernement français, les conditions nécessaires pour que Libra soit acceptée comme monnaie dans le pays ne sont pas encore remplies, Facebook devra encore y travailler.
« Aujourd'hui, les conditions ne sont pas réunies pour que cette monnaie proposée par Facebook aille de l'avant », a déclaré Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie, peu avant le début d'une réunion avec ses homologues du G7 à Chantilly, au nord de Paris. Dans le même temps, du côté des États-Unis, Trump s’en est également pris à Libra et aux cryptomonnaies en général. Trump a demandé à ces entreprises de rechercher une charte bancaire et de se soumettre à la réglementation américaine et mondiale si elles souhaitaient « devenir une banque ».
Quelques jours après ces déclarations, David Marcus, entrepreneur américain et directeur du projet de cryptomonnaie Libra de Facebook, en comparaison devant un comité du Congrès américain, s’est présenté avec un message simple : « Facebook sait que les décideurs sont préoccupés par le projet Libra et qu'il ne fera pas avancer le projet tant que leurs préoccupations ne seront pas résolues ». Contrairement à sa vision initiale, cela semblait annoncer un changement radical dans la conception de la cryptomonnaie Libra par Facebook.
Cette déclaration de David Marcus fait suite à la prise de position non seulement du président américain, mais également du président de la Réserve fédérale Jerome Powell. Lors d'une sortie, ce dernier avait déclaré aux législateurs que le plan de Facebook visant à créer une monnaie numérique appelée Libra ne pourrait pas aller de l'avant s'il ne répondait pas aux préoccupations concernant la confidentialité, le blanchiment d'argent, la protection des consommateurs et la stabilité financière. Mais désormais, Facebook compte tester son produit sur le marché suisse.
En Suisse, l’autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) a confirmé avoir reçu une demande de l'association Libra pour évaluer ce projet de cryptomonnaie au regard du droit suisse de la surveillance. Selon le média britannique Reuters, il s’agit pour Libra de clarifier son statut réglementaire en vue d’obtenir une licence en tant que système de paiement dans le pays. Si la cryptomonnaie de Facebook réussit à s’intégrer comme un système de paiement en Suisse, les autres gouvernements reverront-ils leurs positions ?
Il est encore trop tôt pour le dire. Néanmoins, pour les entreprises qui constituent l’association Libra (Visa Inc., Mastercard Inc., PayPal Holdings Inc., Uber Technologies Inc., etc.), les systèmes de paiements actuels sont très fragmentés et doivent donc être améliorés. La vision de Facebook est de placer Libra comme le candidat idéal pour faciliter les échanges économiques d’ici le premier semestre de 2020, mais ce plan risque d’être avorté. En effet, l’entreprise doit faire face d’une part à de nombreux scandales et crises et d’autre part à de nombreuses enquêtes et plaintes antitrust.
Source : Reuters
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L'association Libra sollicite une licence en Suisse
Pour tenter de s'intégrer comme un moyen de paiement dans le pays
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Le , par Bill Fassinou
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