Ce projet de loi aurait déjà reçu l’acronyme DASHBOARD - Designing Accounting Safeguards to Help Broaden Oversight and Regulations on Data Act. Il devrait introduire des mesures de protection pour faciliter l’élargissement de la surveillance et de la réglementation sur les données aux États-Unis. Son adoption obligerait les plus grands réseaux sociaux à l'instar de Facebook et les plateformes de recherche sur Internet comme Google de fournir à chacun de leurs utilisateurs tous les 90 jours un rapport sur le type d’information recueillie par ces entreprises et sur la valeur qu’elle représente pour elles.
Mais évaluer en dollars la valeur des données personnelles recueillies ne sera probablement pas une mince affaire pour les sociétés concernées et il y a de fortes chances que ce projet de loi suscite une vive opposition. À ce propos, Warner, par exemple, a déclaré au site Axios que les données telles que l’âge, le lieu et l’état de la relation pourraient valoir environ 5 dollars par mois et par utilisateur, alors que d’autres estimations tablent sur une valeur supérieure.
Ce qui est certain, c’est que des entreprises comme Google et Facebook conservent les informations personnelles de leurs utilisateurs pour vendre de la publicité ciblée. Ils génèrent ainsi des milliards de dollars en revenus. Mais les grands scandales en matière de protection de la vie privée qui secouent l’industrie technologique depuis plusieurs mois au premier rang desquels figure celui de Cambridge Analytica montrent que ce processus est susceptible d’être insidieusement et illégalement exploité.
« ;Ces entreprises prennent d’énormes, d’énormes quantités de données à notre sujet, ;» a souligné Mark Warner. « ;Si vous êtes un utilisateur avide de Facebook, il y a de fortes chances que Facebook en sache plus sur vous que le gouvernement américain n’en sait sur vous. Les gens ne se rendent pas compte, d’un, de la quantité de données recueillies et de deux, ils ne réalisent pas combien valent ces données ;», a-t-il ajouté.
Le sénateur démocrate, qui est également vice-président du Comité spécial du renseignement, est soutenu par le républicain Josh Hawley dans la présentation de DASHBOARD. Hawley a par ailleurs introduit une législation distincte la semaine dernière qui pourrait priver les géants de la technologie d’une protection juridique et les tenir responsables du contenu publié par les utilisateurs.
Le site Axios a indiqué que DASHBOARD s’appliquerait aux entreprises comptant plus de 100 millions d’utilisateurs mensuels, ce qui pourrait signifier qu’il cible essentiellement les géants de la Tech tels que Facebook, Google, Twitter ou Amazon. Si elle était adoptée, cette nouvelle proposition de loi audacieuse obligerait également les entreprises concernées à communiquer à l’organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers (SEC ou Securities and Exchange Commission) la valeur totale des données de leurs utilisateurs une fois par an.
Source : Axios
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