La prochaine révolution dans l’industrie automobile sera sans doute celle des voitures autonomes. C’est du moins ce qu’ont promis Elon Musk avec sa marque Tesla et quelques autres entreprises qui travaillent à rendre la conduite des voitures indépendante de l’intervention humaine. Le patron de Tesla a promis en février dernier que ces voitures Tesla seront capables de se conduire toutes seules d’ici la fin de l’année 2019 et vous amener où vous voulez pendant que vous regardez la télévision ou lisez. Cependant, pour le journaliste Mark Stephens, cela sonne faux, car, dit-il, les gens ne sont pas encore prêts à accueillir ce changement.
Le nombre de brevets déposés autour des voitures autonomes a augmenté très fortement en Europe et aux États-Unis. Pour les entreprises telles que Uber et Tesla, la mobilité de demain sera centrée sur les concepts de villes intelligentes, l’IoT, la gestion et la planification du transport seront principalement basées sur des données des flux de circulation. La mise au point d’infrastructures capables de piloter ces mécanismes nécessitera certainement des réseaux hauts débits pour offrir une connectivité mobile sur un espace très étendu, et ces entreprises semblent disposer des ressources qu’il faut. Elles prévoient que dès le début de la prochaine décennie, la flotte des voitures conventionnelles va commencer à disparaître au profit des voitures totalement autonomes.
Cela dit, beaucoup semblent voir la chose autrement. C’est le cas de Mark Stephens plus connu sous son nom de plume Robert X. Cringely. Il estime que l’humanité n’est pas encore prête à accueillir le changement que va induire l’avènement des voitures autonomes et qu’il faudra attendre longtemps pour espérer que les hommes ressentent le réel besoin de se tourner vers les voitures connectées. « Nous ne sommes tout simplement pas prêts et ne le serons probablement pas avant des années », a-t-il déclaré dans un récent billet de blog. Selon lui, les constructeurs de ces voitures mettront du temps pour venir à bout d’un système capable de prendre en main toute la complexité du déplacement sur les autoroutes et encore plus de temps pour avoir l’autorisation d’un gouvernement pour déployer cette conduite à grande échelle. Ainsi, dit-il, peu importe ce que dit ou promet Elon Musk, cela n’est pas près d’arriver en 2019.
D’après lui, on assistera seulement à plus de procédures de mise à jour et de bêta tests des systèmes de voitures autonomes ou du moins des systèmes d’assistance à la conduite humaine. Il contredit donc Musk qui a indiqué en février que Tesla sera prêt a présenté dès la fin de l’année 2020 une voiture totalement autonome et capable de vous amener où vous voulez pendant que vous lisez, regardez la télé ou dormez. En effet, début février 2019, Musk a indiqué que les voitures autonomes de Tesla pourront rouler sans assistance humaine d’ici la fin de cette année. Des propos jugés contradictoires dans le temps par beaucoup au vue des indications de la firme dans le manuel utilisateur de la Tesla Model 3.
Il est par exemple dit dans le manuel que l’autopilote ne fait qu’assister votre conduite et qu’il vous faudra rester vigilant pendant toute la conduite et garder votre main sur le volant. « Ne comptez jamais sur ces composants pour votre sécurité. [...] Il est de la responsabilité du conducteur de rester vigilant, de conduire prudemment et d'avoir le contrôle du véhicule à tout moment », dit le manuel à propos des fonctions d'Autopilot. Il revient un peu plus tard dans le même mois pour préciser que la voiture Tesla sera vraiment autonome fin 2020. À le lire, on pourrait être amené à dire que le pilotage automatique n’existe pas et que tout le battage médiatique autour n’est qu’une stratégie de marketing et d’influence psychologique.
De plus, le bruit court depuis le début de ce mois où l’entreprise a redéfini ses objectifs autour de la mobilité du futur sur son site Web que la conduite autonome restera encore longtemps une vision futuriste chez Tesla Motors. Cringely souligne aussi le fait que même si Tesla parvenait à achever la conduite autonome au sens propre du terme, il sera désormais confronté à un problème d'hésitation ou de refus temporaire de la part des gouvernements pour autoriser un déploiement à grande échelle de ces voitures. Il évoque comme justificatifs les multiples cas de dommages dans lesquels sont impliquées les versions tests de ces types de voitures.
« Ils vendent une technologie qui n’existe pas afin de trouver de l’argent pour financer leurs recherches sur cette dernière », a déclaré un internaute sur le sujet. Cette déclaration rappelle sans doute l’affaire Uber qui s’est soldée cette année par une déclaration de non-responsabilité de l’entreprise dans un accident mortel de la route qui a impliqué l’une de ses voitures dites autonomes. En mars 2018, une voiture autonome de la firme a heurté mortellement une femme dans la ville de Tempe dans l'Arizona alors qu’elle traversait la route. Bien qu’il y avait un conducteur humain au volant de la voiture, elle était sur contrôle autonome au moment de l’impact. Dans une lettre adressée au comté de Maricopa, son homologue du comté de Yavapai a souligné qu’après toute investigation, la responsabilité pénale d'Uber n'est pas engagée dans la mort de la femme impliquée dans l’accident.
Toujours dans les avis d’internautes, un autre a fait l’analyse selon laquelle la conduite autonome n’existerait pas. Pour lui, ce que font les entreprises aujourd’hui ne fera que donner une mauvaise image de la conduite autonome. « Les entreprises qui préparent la mobilité de demain devraient être en mesure de faire preuve d’honnêteté. Le tout ne suffit pas de faire du marketing et vendre tout et n’importe quoi. Il faut se rappeler que des vies humaines sont en jeu. À l’heure actuelle, les entreprises ne disposent que de systèmes d’assistance à la conduite et uniquement cela. Elles sont encore loin d’obtenir une autonomie totale ne serait-ce que sur le kilomètre. Leur technologie actuelle ne le permet tout simplement pas et il leur reste probablement des années de travail », a-t-il déclaré comme justificatif à ses propos.
Ce dernier a d’ailleurs dit presque la même chose que Luc Julia qui dit d’un côté que l’IA n’existe pas et d’un autre côté que la voiture autonome n’existera jamais. Luc Julia disait en janvier ce qui suit : « je suis un peu fatigué par toutes les bêtises que l’on entend depuis quelques années sur l’intelligence artificielle et j’ai voulu rétablir la vérité. On ne sait pas ce que c’est que l’intelligence donc on ne peut pas construire de l’intelligence artificielle. Ce que l’on appelle "intelligence artificielle" depuis 1956 ce sont des techniques mathématiques qui n’ont rien à voir avec l’intelligence. Il n’en reste pas moins que ces techniques (deep learning, machine learning, etc.) sont très intéressantes. Mais la machine ne crée pas, ne réfléchit pas, et les humains conservent pleinement la main sur ces techniques ».
Il pense que l’IA est devenue aujourd'hui un argument marketing. « Aujourd’hui, on promet beaucoup de choses. Mais, par exemple, la voiture autonome n’existera jamais. La charge cognitive de la conduite est, en effet, beaucoup trop importante pour la confier à une machine. Cela fonctionnera à 98 %, mais il restera toujours 2 % que seul l'humain pourra accomplir ». Pour finir, Cringely a cependant reconnu que la conduite autonome viendra, mais pas de sitôt.
« Nous le verrons d’abord sur les autoroutes, où l’interaction entre les différentes espèces de voitures devrait être plus facile à gérer. Toutefois, quelques cas de malchance pourraient bien faire penser à cela. Dans ce cas, ce sera en 2030 lorsque nous semblons soudainement avoir des voitures autonomes au lendemain, basées uniquement sur la capacité de la flotte. Tesla est en partie à la mode, une autre en marketing, car les constructeurs automobiles essaient de nous amener à acheter des voitures qui finiront par être autonomes, mais probablement pas avant leur deuxième propriétaire », a-t-il déclaré.
Source : Billet de blog
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Même si Elon Musk l'a promis, il n'y aura pas de voitures autonomes cette année, ni avant plusieurs années,
Selon Mark Stephens
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Le , par Bill Fassinou
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