Le « plan de développement des usages du numérique à l'école » officialisé
Les jeunes appréhenderont-ils mieux l'informatique ?
Le 2010-11-28 19:49:47, par Katleen Erna, Expert éminent sénior
Mise à jour du 28.11.2010 par Katleen
Luc Chatel officialise son « plan de développement des usages du numérique à l’école », aidera-t-il les jeunes à mieux appréhender l'informatique ?
Le grand chantier de l'Education semble prendre forme. Le rapport dont nous vous avons parlé en Février à l'air d'avoir porté ses fruits : Luc Chatel, le ministre de l'Education nationale, en a incorporé une grande partie des recommandations dans son « plan de développement des usages du numérique à l’école ».
Ce projet de remaniement des institutions éducatives de notre pays officialise donc les mesures préconisées par Jean-Michel Fourgous, parmi lesquelles l'échange des tableaux traditionnels à craie (ou marqueur) contre leurs homologues numériques. Mais ces derniers ont un prix : 750 euros pour un modèle mobile, et jusqu'à 1500 euros pour un modèle fixe.
Le financement de ces renouvellements de matériel sera assuré par les collectivités locales. L'Etat, quant à lui, prendre en charge les programmes scolaires et la gestion du personnel enseignant.
Mais ce n'est pas tout. « Le ministère va ouvrir un portail qui présentera toutes les ressources disponibles », ajoute le ministre en parlant de cette plateforme qui fournira des logiciels pédagogiques libres et open-source ; mais aussi des solutions propriétaires pour lesquels les établissements se verront attribuer des "bons d'achat" de 500 à 2500 euros (en fonction de leur importance) dès début 2011.
Le gouvernement ne s'arrêtera pas en si bon chemin et donnera également un coup de pouces aux entreprises IT :
« J’ai obtenu auprès du commissaire général chargé de la gestion du grand emprunt, qu’un appel à projet dans la recherche et développement soit lancé début 2011 afin d’accélérer les capacités d’innovation des acteurs industriels de l’e-éducation ». De quoi en aider certaines à remonter la pente après la crise.
Enfin, le ministre va tout faire pour optimiser l'enseignement du numérique dans les collèges et les lycées. La matière sera obligatoire et des "référents numériques" (pourtant bien en chair et en os) seront présents dans chaque établissement pour « identifier les besoins en formation et y répondre directement ou avec l’appui des rectorats», et conseiller le directeur sur ces sujets.
Source : Luc Chatel au salon Educatec-Educatice
Le « plan de développement des usages du numérique à l’école », s'étendra sur trois ans, pensez-vous que la totalité de ses objectifs sera réalisée sur cette période ?
Le secteur de l'éducation manque déjà d'enseignants, comment alors financer la création des nouveaux postes de "référents numériques" ?
Luc Chatel officialise son « plan de développement des usages du numérique à l’école », aidera-t-il les jeunes à mieux appréhender l'informatique ?
Le grand chantier de l'Education semble prendre forme. Le rapport dont nous vous avons parlé en Février à l'air d'avoir porté ses fruits : Luc Chatel, le ministre de l'Education nationale, en a incorporé une grande partie des recommandations dans son « plan de développement des usages du numérique à l’école ».
Ce projet de remaniement des institutions éducatives de notre pays officialise donc les mesures préconisées par Jean-Michel Fourgous, parmi lesquelles l'échange des tableaux traditionnels à craie (ou marqueur) contre leurs homologues numériques. Mais ces derniers ont un prix : 750 euros pour un modèle mobile, et jusqu'à 1500 euros pour un modèle fixe.
Le financement de ces renouvellements de matériel sera assuré par les collectivités locales. L'Etat, quant à lui, prendre en charge les programmes scolaires et la gestion du personnel enseignant.
Mais ce n'est pas tout. « Le ministère va ouvrir un portail qui présentera toutes les ressources disponibles », ajoute le ministre en parlant de cette plateforme qui fournira des logiciels pédagogiques libres et open-source ; mais aussi des solutions propriétaires pour lesquels les établissements se verront attribuer des "bons d'achat" de 500 à 2500 euros (en fonction de leur importance) dès début 2011.
Le gouvernement ne s'arrêtera pas en si bon chemin et donnera également un coup de pouces aux entreprises IT :
« J’ai obtenu auprès du commissaire général chargé de la gestion du grand emprunt, qu’un appel à projet dans la recherche et développement soit lancé début 2011 afin d’accélérer les capacités d’innovation des acteurs industriels de l’e-éducation ». De quoi en aider certaines à remonter la pente après la crise.
Enfin, le ministre va tout faire pour optimiser l'enseignement du numérique dans les collèges et les lycées. La matière sera obligatoire et des "référents numériques" (pourtant bien en chair et en os) seront présents dans chaque établissement pour « identifier les besoins en formation et y répondre directement ou avec l’appui des rectorats», et conseiller le directeur sur ces sujets.
Source : Luc Chatel au salon Educatec-Educatice
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GuilpMembre éprouvéC'est ce que j'appelle des dépenses de frime... Du tape à l'oeil pour faire comme si on s'occupait des écoles, alors qu'en fait on a des "ZEP" à 40 élèves par classe où les profs, débordés, abandonnent d'enseigner quoi que ce soit en profondeur...
La politique est la même dans tous les secteurs (emploi, police, écoles, etc) : du chiffre, des belles annonces et de la poudre aux yeux. Mais des résolutions cohérentes et qui font vraiment avancer le niveau de vie du citoyen? ça n'est pas une préoccupation à l'ordre du jour...
(ps : joli le jeuxflashsuperstar ^^)le 28/11/2010 à 22:10 -
PaenitentiaMembre actifFranchement, je suis plus ou moins contre enseigner de l'informatique à haute dose à l'école. J'ai eu mon bac en 2006 (pour vous donner une idée des années dans lesquelles j'ai étudié), j'ai eu très peu de cours en informatique, tout comme les personnes de mon âge et on n'est pas pour autant des autistes du pc, vu que tous, nous savons nous en servir. Se limiter aux risques de divulgation d'informations privées est suffisant et j'ajouterais qu'il faudrait tout de même le généraliser pour les tentatives d'escroqueries hors internet, quelque chose de plus généraliste et pas forcément orienté nouvelles technologies en somme.
Je n'ai jamais eu un cours de cuisine de toute ma scolarité alors qu'il s'agit d'un point quand même assez important pour ma survie, je n'en suis pas mort de faim et je ne mange pas pour autant des plats à faire réchauffer au micro-ondes.
Ma génération a par contre énormément de problèmes en maîtrise de la langue, qui est la base de toute communication. Ça me semble de loin plus important.le 31/03/2011 à 13:40 -
berceker unitedExpert éminentS'il pouvait apprendre plutôt à écrire correctement et une autre langue. Le numérique ils auront tout le temps d'y apprendre. Par contre, je suis pour qu'il y ait une meilleure présence du monde numérique dans les écoles.le 28/11/2010 à 20:18
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FlaburganModérateurUn gros +1. La majorité des gens n'en n'ont cure de faire de l'algorithmique, et de toute manière n'auront jamais un niveau suffisant pour que ce soit utile.
La bureautique est importante, c'est la seule qui est un minimum enseignée d'après moi.
La recherche, bien sûr.
Et les bases de sécurité. Qu'est ce qu'un spam, pourquoi est-il important que mon ordinateur soit à jour...
Tout le monde devrait savoir au minimum tout ça, et on verrait une très nette amélioration de l'utilisation de l'outil informatique.
Voilà ce que doivent être les cours d'info : apprendre à utiliser l'outil, pas apprendre à le créer, c'est ininteressant pour beaucoup, et de toute manière on ne peut pas former des développeurs au lycée...le 29/11/2010 à 10:27 -
souviron34Expert éminent séniorVoir l'enquête PISA :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Programme_PISA
La plupart des commentateurs notent que l'enquête a eu un effet salutaire en attirant l'attention des pouvoirs et de l'opinion publique sur la nécessité de réformer les différents systèmes éducatifs[11]. Les questionnaires, notamment, ouvrent des pistes de réforme possible en identifiant certains facteurs de réussite[12]. Comme les concepteurs de l'étude PISA ont dû se poser la question des compétences nécessaires à des jeunes de 15 ans pour faire face au monde d'aujourd'hui, avant de mettre en place les protocoles d'évaluation, il s'avère que le Haut Conseil de l'Education Nationale a bien dû admettre que l'Education Nationale n'a jamais posé la question en ces termes, - les compétences à acquérir à 15 ans. L'école française vise des savoirs acquis, matière par matière : ceci aboutit à enseigner par exemple les Mathématiques non comme un outil au service d'apprentissages futurs, mais comme une discipline en elle-même. D'où le malaise face aux résultats PISA d'une partie des enseignants français.
CQFD...
Je pense que elle est très simplement parfaitement représentative d'une société dans laqueqlle le bon sens a disparu , et a été supplanté par les modes, la psychologie à 2 balles, le culte de l'enfant-roi, et la "fast-culture", comme le "fast-food", aidé en cela par des langages technocratiques et décideurs qui, usant de ce langage, manipulent des idées abstraites et qui n'ont pas de sens dans la réalité...
Entre la soi-disant "modernité", la soi-disant "auto-discipline" et "anti-discipline à l'ancienne", il n'y a plus ni de respect (envers une autorité quelle qu'elle soit : parents, enseignants, policiers, juges, politiques, personnes plus agées, ...), ni mémoire (ce qui n'est pas "moderne" est "obsolète" ou "dinosauresque"), ni règles (l'orthographe on s'en fiche : les fautes ne sont même pas comptées dans les devoirs de français))et est donc condamné à être une "culture de l'instant", une culture-jetable... sans Histoire, sans accumulation, ....
Et le fait d'abandonner les bases ne favorisent pas la "création", mais simplement au mieux la ré-invention du fil à couper le beurre (pour les plus doués) , au pire et en moyenne un ego surdimensionné, doublé d'une inculture crasse et d'une faiblesse gigantesque dans le discernement.....
Je pense que notre discussion montre simplement le mal profond qu'a créé cette option 68-arde et "techno-centrée" pour ne pas dire technocratique, dans notre culture et notre rayonnement....
Le seul rayonnement de la France qui reste aujourd'hui date du XVIII ième siècle, et des pays francophones dans lesquels les populations et enseignants ont été formés à l'école '"ancienne", que ce soit par les missions chrétiennes (Jésuites et soeurs), ou que ce soit par justement les manuels de l'époque de mon grand-père...
On se demande pourquoi les inégalités s'accroissent dans un pays comme la France ? Tout simplement parce que l'Ecole n'est plus un socle "républicain égalitaire", mais parce que, comme elle n'enseigne pas ce qu'il faut, les enfants vivant dans un milieu priviliégié peuvent acquérir ce qui leur manque par leur milieu, alors que les autres sont laissés pour compte... On crée donc par ce système des élites et des "masses" qu'on a persuadé qu'elles avaient de la culture, mais qui n'en ont pas et sont donc facilement dirigeables par des slogans...
On dénonce à tour de bras les USA,leur système inégalitaire et leur inculture générale, mais on les a copiés et après on s'étonne que ça donne les mêmes résultats...le 04/02/2011 à 13:52 -
bobby51Membre avertiPersonne n'a encore parlé de la terminale STG GSI (Gestion des Systèmes d'Information) dont le programme est bien plus étoffé que ce qui est proposé ici.
Encore une option qui va décrédibiliser encore plus ceux qui viennent d'un parcours technologique ("ah ouai, STG GSI, le bas au rabais pour les personnes qui n'ont pas les capacités d'aller en S option info")
Même s'il est vrai que beaucoup d'étudiant en études supérieur sortent de S, cela renforce encore plus la prédominance de cette section, et de faire passer les autres pour obsolètes. Déja qu'il est compliqué de faire comprendre à quelqu'un pourquoi on est en informatique et qu'on a pas fait S (qui, pour moi, n'est pas forcément la voie la plus légitime), cela va encore plus faire au croire au commun des mortels que l'informatique est une matière hyper scientifique, alors que nous savons tous ici que l'informatique ne peut pas se ramener à une simple science, et inclue bien d'autres choses. Déjà que la fac à bien entamé ce processus d'élitisme de la section info en blindant les étudiants de L1/L2 de physiques, biologie, math alors qu'ils sont en parcours informatique. Le discours "tu veux faire informatique? alors tu va en bouffer de la science pure" commence à être désagréable, et, je suis sur, pousse pas mal de jeunes passionnées par l'informatique à rejoindre d'autres sections en les dégoûtant à vie.le 15/04/2011 à 10:04 -
Louis GriffontInactifY a que moi, que ça choque ce genre de chose ?
Ça veut dire que l'État va faire payer un impôt supplémentaire aux communes (impôts locaux qui augmentent encore) et annoncer qu'ils n'augmentent pas les impôts !Ils arrêtent quand de nous prendre pour des c*** ?
Un énorme +1
Bof, apprendre la programmation n'a aucun intérêt pour 95% des gens, alors...
Et s'ils doivent savoir programmer et pas écrire ni compter, quel intérêt ?
Je pense qu'il serait bon, aussi qu'ils apprennent le respect, la morale, le prix des choses,... Ah ben, non, ça c'est du devoir des parents, et il n'est pas prévu d'éduquer les parents ! Si ?le 29/11/2010 à 10:47 -
souviron34Expert éminent séniorje te répondrais juste, par rapport au sujet du thread en particulier :
il y a justement tellement de lacunes aujourd'hui dans l'enseignement , à cause des diverses réformes des 40 dernières années, et en particulier de l'importance de plus en plus amoindrie de concepts tels que "le par-coeur", l'orthographe, le calcul mental, les ordres de grandeur, l'histoire, la géographie, la philosophie, sous la poussée de la pensée 68-arde du "il faut laisser cours à la créativité", que, bien avant de pouvoir "inclure quelque chose qui pourrait être utile" comme les maths modernes (et, par rapport au thread, l'informatique plus "élevée"), il vaudrait mieux ré-inclure ce qui est nécessaire ..
En ce sens, la différence existe toujours entre Classes Prépa/Grandes Ecoles et université, à cause de la notion de "par coeur", qui permet de développer la mémoire (qui, comme n'importe quel muscle du corps, se développe si on la fait travailler, et s'atrophie dans le cas contraire)..
Je viens d'une formation (l'astronomie) dans laquelle, depuis au moins 2000 ans jusqu'au milieu des années 60, on n'arrivait qu'une fos qu'on avait maîtrisé les langues (plusieurs mortes et plusieurs vivantes : au moins 5 de chaque), la théologie, l'histoire, la philosophie, les maths, puis la physique... C'était la fin , l'apothéose de l'esprit savant...
Il en va de même des grands noms de la physique, de la chimie, mais aussi de l'archéologie, de l'histoire de l'art, de la sociologie, de l'histoire..
Si l'on regarde le cursus de tous ces gens, la plupart parlait, outre leur langue maternelle, le français, le latin, le grec, et souvent l'hébreu et le sanscrit.. et souvent également le perse et l'arabe. Plus l'allemand, l'italien...
Et quand je dis "parlait", c'était vraiment "parlait".. couramment...
Et je ré-itère que la théorie des ensembles est utile éventuellement si on maîtrise déjà les maths dites "classiques"... .
Mais que son apprentissage ne doit pas et ne peut pas remplacer..
De la même manière qu'en Physque, il serait absurde d'enseigner la Relativité avant d'avoir enseigné la mécanique classique, qui sert quand même très nettement plus, même si la Relatiivté permet de définir les trous noirs et la courbure de l'espace-temps...
De la même manière pour l'informatique...
En fait, ton approche "être prêt au monde moderne" en maths ou en informatique reviendrait à enseigner la Relatiivité et ne pas enseigner la mécanique classique en physique... Ce qui, je le re-dis, est parfaitement absurde...
De la même manière, comme mentionné dans un autre débat, il est absurde d'avoir des "formations de "chef de projet", fussent-elles à l'université..
Et je pense qu'au contraire, donc, une évolution nécessaire de l'enseignement des maths serait tout d'abord de revenir aux maths classiques, et qu'il n'est absolument pas nécessaire d'ajouter de l'informatique..
J'ai retrouvé un bouquin de maths écrit par mon grand-père pour le passage du Certificat d'Etudes dans les années 40... L'écrasante majorité des élèves de 3ième année de fac aujourd'hui seraient incapables de résoudre la moitié des exercices qui y sont proposés....
Alors que 90% des jeunes ayant 13 ou 14 ans dans les années 1940 le savaient.... et que ça sert : les fameux problèmes de robinets et de baignoire, mais aussi de vélo et de trajectoire de roue, etc, tout plombier, tout maçon, toute personne voulant installer du solaire, voulant discuter du Réchauffement Climatique, voulant travailler sur "les énergies propres", etc.... en a besoin.. Et donc ce serait très nettement plus une "préparation au monde moderne" que le fait de savoir ce qu'est une relation associative, une union, etc etc..le 27/01/2011 à 12:51 -
NekoMembre chevronnéLe but c'est pas d'en faire des programmeurs mais juste qu'ils sachent se démerder seul. Commencer tôt pour éviter les mauvaises habitudes ( surtout au clavier) oui, mais 3 ou 4 heures par semaines pendant 12 ans c'est complètement inutile, faut arrêter...le 28/03/2011 à 11:40
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zaventemMembre expérimentéQuand on se sera débarassé de tous les rôles parentaux pour les donner à l'école, on fera quoi? Parce que c'est, c'est entièrement le rôle des parents.
Oui mais savoir tapper à deic doigts en aveugle, c'est inutile pour 99% des gens. Que cela soit important d'être capable d'écrire à une vitesse potable, je suis d'accord mais quand je vois ce qui est écrit par beaucoup, je crois qu'avant tout, des cours d'orthographe seraient cent fois plus important.
Tout à fait d'accord.le 28/03/2011 à 14:35