Selon le Journal, cette enquête en est au stade final et résulte de plusieurs poursuites civiles dirigées contre Huawei. Un acte d'accusation pourrait bientôt arriver.
Citant des personnes familières avec le sujet, le Journal a déclaré que l’un des domaines d’investigation était la technologie derrière un appareil que T-Mobile utilisait pour tester les smartphones. T-Mobile aurait intenté une poursuite civile et, en 2017, un jury de Seattle a conclu que Huawei avait mal utilisé la technologie à l'origine du robot de test de smartphone de T-Mobile, «Tappy». À la fin de la bataille juridique, Huawei a déclaré que « la société continue de croire en la valeur de sa défense contre les accusations faite par T-Mobile », et a rejeté la décision du tribunal.
En novembre, le ministère de la Justice a annoncé une nouvelle initiative visant à mettre un terme à l'espionnage chinois et au vol de propriété intellectuelle. Le ministère a déclaré qu'il travaillerait aux côtés du FBI pour mettre un terme à ces vols de secrets commerciaux et engagerait des poursuites au civil pour interdire toute exportation de produits en provenance de Chine créés avec des dessins américains.
Les législateurs américains ont analysé les actions de Huawei au microscope au cours de l’année écoulée. De nouvelles pressions ont été exercées lorsqu'un groupe bipartite de législateurs de la Chambre a proposé un projet de loi qui imposerait les mêmes pénalités sévères à Huawei que celles proposées au nom d'un autre télécom chinois, ZTE, l'été dernier. S'il est approuvé, le projet de loi imposerait des interdictions d'exportation de composants américains aux sociétés chinoises ayant enfreint des sanctions ou des lois sur l'exportation.
« Huawei est effectivement une branche du Parti communiste chinois chargée de recueillir des renseignements, dont le fondateur et PDG était un ingénieur de l’Armée de libération du peuple », a déclaré le sénateur Tom Cotton, co-parrain du projet de loi dans un communiqué de presse. « Il est impératif que nous prenions des mesures décisives pour protéger les intérêts américains et faire respecter nos lois ».
« Si les entreprises chinoises de télécommunications telles que Huawei violent nos lois en matière de sanctions ou de contrôle des exportations, elles ne devraient recevoir rien de moins que la peine de mort, ce que fournirait cet ordre », a-t-il continué.
Huawei a réfuté ces insinuations, affirmant que la société ne travaillait pas aux côtés du gouvernement chinois et ne menaçait pas la sécurité nationale des États-Unis.
Le bras de fer entre la Chine et les USA
Le 1er décembre 2018, Meng Wanzhou, la directrice financière de la société chinoise Huawei Technologies (mais aussi la vice-président du conseil d'administration de la société de technologie chinoise en plus d’être la fille du fondateur de Huawei), est arrêtée au Canada à la demande des États-Unis pour avoir prétendument fraudé plusieurs institutions financières, en violation des interdictions imposées par les États-Unis de traiter avec l'Iran. Elle est remise en liberté, sous caution, le 12 décembre, mais reste en attente d’une éventuelle décision d’extradition, qui sera examinée en février.
Meng Wanzhou, directrice financière de la société chinoise Huawei Technologie
Selon Reuters, l’affaire porterait sur les liens présumés de la société avec deux sociétés « obscures » : l’une d’entre elle est un vendeur d’équipement de télécommunication opérant à Téhéran; l’autre est le propriétaire de cette entreprise, une société de portefeuille enregistrée à Maurice.
Reuters assure que les autorités américaines ont affirmé que Meng Wanzhou avait trompé les banques internationales et les a conduit à valider des transactions avec l'Iran en affirmant que les deux sociétés étaient indépendantes de Huawei, alors qu'Huawei les contrôlait. Huawei a maintenu que les deux société sont indépendantes de lui, il s’agit notamment du vendeur d’équipement Skycom Tech Co Ltd et la société Canicula Holdings Ltd.
Cependant, des dossiers de sociétés et d’autres documents découverts par Reuters en Iran et en Syrie montrent que Huawei, l’un des fournisseurs d’équipements de réseau de télécommunication les plus importants au monde, est plus étroitement lié aux deux entreprises qu’il ne le laisse entendre.
Huawei, affirment les autorités américaines, a conservé le contrôle de Skycom, l’utilisant pour vendre du matériel de télécommunication à l’Iran et transférer de l’argent via le système bancaire international. Selon les autorités américaines, les banques ont effacé involontairement des centaines de millions de dollars de transactions susceptibles de constituer une violation des sanctions économiques prises par Washington à l’époque contre le commerce avec l’Iran.
Étant donné que Meng a été arrêté sous l’initiative américaine, mi-décembre, les autorités chinoises ont menacé les Etats-Unis de « graves conséquences » si l'arrestation « extrêmement choquante » de Meng Wanzhou, l'un des dirigeants de l'une de ses plus grandes sociétés de technologie, n'était pas inversée.
Source : Wall Street Journal, Reuters, NYT
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