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Pôle Emploi accusé de bogues informatiques récurrents ayant créé un gros trou dans ses caisses

L'agence se défend et parle de « mécanismes connus »

Le 2018-11-08 13:45:03, par Michael Guilloux, Chroniqueur Actualités
D'après le quotidien L'Express, le système d'allocation chômage de Pôle Emploi serait en proie à des bogues informatiques à répétition qui généreraient des erreurs dans l'indemnisation des demandeurs d'emploi. À cause de ce problème, bon nombre d'entre eux ont été sommés de rembourser des trop-perçus. Pour l'année 2017, ces trop-perçus s'élèveraient à un milliard d'euros, un montant d'ailleurs en hausse de 36 % en deux ans.

Mais compte tenu de leur situation déjà précaire, de nombreux demandeurs d'emploi n'ont pas été en mesure de régler leurs dettes. Ce qui aurait créé un trou de 400 millions d'euros dans le budget de l'agence, correspondant aux sommes qui n'ont pas être recouvrées. Sur le premier semestre 2018, ce type de bogue se serait également produit 1 million de fois, selon les informations de L'Express.


Contacté par Le Figaro, Pôle emploi dément toutefois les révélations de l'Express. Michaël Ohier, directeur général adjoint de l'agence, explique les trop-perçus avant tout par la rapidité avec laquelle l'établissement indemnise les allocataires pour leur éviter de se retrouver « sans ressource ». Pôle emploi « verse l'allocation sur la base des déclarations des chômeurs et avant réception de leurs justificatifs, qui peuvent potentiellement générer une régulation ». Ainsi, un individu recevant une allocation chômage, mais ayant travaillé durant les quinze derniers jours du mois apportera ensuite les pièces justificatives (bulletin de salaire, notamment) après avoir déjà perçu son allocation. L'établissement lui demandera ensuite de régulariser la situation en remboursant le trop-perçu.

« Nous gérons 9 millions de demandes d'allocations par an et nous indemnisons chaque mois plus de 3 millions d'allocataires. Il sera évidemment facile de trouver une personne ayant reçu son allocation en retard ou à laquelle nous avons demandé le remboursement d'un trop-perçu », plaide encore Michaël Ohier. Il refuse donc de parler de « bugs » et préfère évoquer des « mécanismes connus », sur lesquels Pôle Emploi travaillerait d'ailleurs pour améliorer ses services.

Sources : L’Express, Le Figaro

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Le problème de trop-perçus est-il plus un problème de fonctionnement qu’informatique ?
  Discussion forum
19 commentaires
  • earhater
    Membre éprouvé
    Honnêtement la réponse de Pole Emploi semble très crédible, je préfère également que la majorité des gens soient indemnisés pas trop tard dans le mois plutôt que d'avoir un mois de décalage pour justifier de sa situation.
  • Paul TOTH
    Expert éminent sénior
    Envoyé par earhater
    Honnêtement la réponse de Pole Emploi semble très crédible, je préfère également que la majorité des gens soient indemnisés pas trop tard dans le mois plutôt que d'avoir un mois de décalage pour justifier de sa situation.
    que ce soit à la CAF ou à Pôle Emploi j'ai toujours du batailler parfois de long mois pour obtenir mon dû car ils sont prompts à suspendre les paiements mais prennent un temps immense pour les remettre en route.
  • Cincinnatus
    Membre expérimenté
    Envoyé par SimonDecoline
    Perso, quand j'ai un mécanisme connu dans un code en C, j'utilise gdb pour améliorer mon service.
    "gdb" pour pas mal de personnes ça pourrait donner "Gueule de bois"
  • Rokhn
    Membre actif
    Mais puisque je vous dis que c'est pas un bug mais une feature !
  • Cincinnatus
    Membre expérimenté
    Bonjour,

    Je n'ai lu que la partie gratuite de l'article (https://www.lexpress.fr/emploi/bugs-...i_2045146.html) mais je ne vois pas de trace de "bug informatique". Notamment :
    Depuis plusieurs mois, Pôle emploi accumule une extraordinaire série de défaillances qui lui coûtent une fortune. Sur le premier semestre 2018, ce type de "bug" s'est produit 1 million de fois, selon les informations de L'Express.
    Le terme est plutôt utilisé ici comme "défaillance". Et l'article semble mélanger deux problèmes :
    - la relance de demande de remboursement de trop-perçu à des gens qui n'auraient pas perçu trop d'indemnités,
    - le montant des avances excessives générant des trop-perçus, qui par ailleurs ne seraient pas toutes récupérables, si les bénéficiaires sont insolvables.

    Il s'agirait donc essentiellement de problèmes :
    - de trésorerie (le milliard évoqué est sans doute en grande partie récupéré)
    - d'insolvabilité de quelques bénéficiaires (ils avaient certainement besoin des montants en question, dans ce cas)
    - de gestion administrative : les règles de calcul des droits sont-elles claires pour tout le monde, personnels et bénéficiaires ? quel rythme changent-elles ? L'évolution des dossiers est à prendre en compte aussi, les pièces jointes tardivement peuvent ne pas être toutes valides, le temps de travail peut changer en cours de mois, etc.

    En bref, la situation est compréhensible compte tenu de la machinerie administrative et sociale concernée. Et non, je ne vois pas de trace de problème informatique là dedans, plutôt de traitement des informations.
  • CoderInTheDark
    Membre émérite
    J'ai le même genre de problème avec la CAF, pour mon AAH.
    Je fais bien les déclarations trimestrielles, je donne les justificatifs demandés.
    La principale cause dans ce cas, je ne suis pas le seul, c'est le décalage, car ils n'ont pas pris en compte mon dernier travail.

    Ils me versent des prestations pour me les réclamer ensuite.
    Duc coup je me méfie, et je mets une partie de côté par sécurité.
    Car on ne sait pas comment ils calculent.
    Une fois ils m'ont remboursé une partie du trop perçu , que j'avais remboursé.
    Quand je leur ai posé la question, ils m'ont dit que j'avais trop versé.
    Mais j'avais réglé le montant qu'ils avaient demandé, c'est plutôt inquiétant.

    Ce que j'adore dans leur courrier, est qu'ils sont presque tous en version papier, rarement par mail, et surtout menaçant justifiez vous ou on supend tout ou cupabilisant.
    Pourtant ce sont eux qui se trompent.
    Et en plus je dois envoyer 2 ou 3 fois la mêmes choses, car les courriers se perdent
    On n'en a pas terminé avec la paperasse dans ce pays

    Un jour quand j'en aurai mare de faire des courriers, je ferai la grève du braille.
    C'est à dire que je leur réponderai en braille
  • Cassoulatine
    Nouveau Candidat au Club
    Dans le domaine public y a plein de monde pour recevoir l'argent, jamais de responsable pour les millions (milliards) de déficit.
  • Grogro
    Membre extrêmement actif
    Envoyé par Cincinnatus
    Il est également prévu d'intégrer le budget de la Sécurité sociale à celui de l'Etat. Adieu la gouvernance paritaire.
    L'étatisation de la sécu n'a rien de nouveau, c'est un processus, très lent et laborieux, en cours depuis au moins la création de la CSG. Le rythme s'accélère effectivement avec Macron et la prise de conscience que le financement de la sécu sur le seul travail n'était plus tenable au XXIème siècle. C'était déjà le constat implicite à la fin du dernier gouvernement Fillon, lorsqu'ils ont tenté la TVA sociale. En terme de financement, cela aurait probablement été plus efficace, mais l'impact sur la consommation (et donc sur la croissance) aurait été bien plus dévastateur. Surtout en 2012.

    La hausse de la CSG, qui était indispensable mais aurait du être compensée pour tout le monde (quitte à geler les retraites, le point d'indice, et les prestations sociales pendant un an), a déjà eu un gros impact sur la consommation en 2018 et a généré un choc de déviance colossal.

    Ca me fait doucement marrer quand j'entends Macron, Philippe et Le Maire qualifiés "d'ultra-libéraux" alors qu'ils ont un programme... encore plus jacobin, étatiste dirigiste et centralisateur que leurs prédécesseurs .
    Et ce n'est qu'un début parce que la reprise en main de l’État central sur les collectivités locales et la sécurité sociale est bien parti pour se durcir dans les prochaines années. Certes il y a des gabegies systémiques et colossales (et le paritarisme de gestion est une catastrophe), mais je pense que cela sera surtout plus contre-productif qu'autre chose, c'est surtout contraire au principe de subsidiarité. Effectivement, l’État doit nettoyer les d'écuries d'Augias, des décennies d'incurie, d'irresponsabilité locale et de détournements massifs d'argent public, et ce à tout les échelons administratifs. Mais cela implique aussi de plus en plus de contrôle bureaucratique (surtout dans le paradigme du new public management et la culture du chiffre) et de moins en moins de latitude pour les agents. Or les administrations sont déjà toutes des armées mexicaines avec trop de cadres et trop peu d'agents. Et les agents en sous-effectifs ne sont évidemment en rien responsables des dérives de leurs cadres et c'est encore eux qui vont trinquer. Je crains aussi de plus en plus de précarité pour les agents.

    Ca va aussi générer de plus en plus de défiance vis-à-vis de L’État par ailleurs. Et ça, c'est un putain de cercle vicieux.
  • mach1974
    Membre averti
    La personne ment. Seulement 1,5 millions touche les allocations chômage et le reste les ass versés par la CPAM..... Elle Louvois...
  • Cincinnatus
    Membre expérimenté
    Envoyé par halaster08
    Pourquoi aujourd'hui et pas avant ? [...]
    Dans quel but ?
    Peut-être pour "réformer*" l'assurance chômage ? Le gouvernement actuel a tendance à "réformer*" le code du travail, dans la continuité du précédent, avec les lois Macron et El Khomri, et des autres encore.
    Il est également prévu d'intégrer le budget de la Sécurité sociale à celui de l'Etat. Adieu la gouvernance paritaire.

    (* réformer : casser)