Difficile d’imaginer Internet aujourd’hui sans datacenters. Ces énormes infrastructures qui donnent à la transformation numérique toute sa raison d’être et où les services cloud tirent profit des économies d’échelle pour stocker et traiter les données, entraîner des modèles d’apprentissage machine et exécuter des algorithmes d’IA.
Microsoft a répondu à la question à savoir s’il était possible de faire du fond marin un abri pour des centres de données. La société veut passer à une autre étape : repousser les frontières de l'informatique de pointe et aller partout dans le monde pour apporter la puissance de calcul où les données sont générées grâce à son Projet Natick.
Présenté au début dans un livre blanc préparé à l’occasion d’un événement de Microsoft appelé ThinkWeek, le concept de centre de données sous-marin a vite pris forme avec l’appui de l’équipe de l’IA et de recherche de Microsoft. Douze mois seulement après le lancement du projet, un prototype avait été déployé, en 2015, dans les eaux de la Californie. Lorsque Microsoft était en train de déployer son premier module du projet, de nombreux acteurs du secteur des centres de données avaient qualifié cette expérience d’expérience scientifique qui était bien impressionnant mais qui ne pouvait pas supporter une charge de travail de production à grande échelle. Mais l’annonce du déploiement de la deuxième phase a concrétisé le projet de Microsoft de déployer des centres de données sous-marins.
Après des résultats encourageants engrangés par cette première phase, le Projet Natick a entrepris de concevoir et tester un module plus grand et de le déployer en Écosse en juin dernier. Le centre de données déployé au large de la côte écossaise fait 12 mètres de long et regroupe 12 baies contenant un total de 864 serveurs et un système de refroidissement de l’infrastructure. Un câble sous-marin alimente le centre de données et lui permet de communiquer avec le rivage et l’Internet.
Prenant la parole lors de l'évènement Microsoft « Future Decoded » qui s’est tenu du 31 octobre au 1er novembre 2018 à Londres, le PDG de Microsoft, Satya Nadella, a déclaré que les centres de données sous-marins de la société pourraient jouer un rôle clé dans la future infrastructure de Microsoft. Selon lui, une infrastructure sous-marine, telle que dans le Projet Natick, peut apporter Azure cloud et edge technology de Microsoft à un grand nombre d'utilisateurs futurs.
« Etant donné que 50 % de la population mondiale vit à proximité de points d'eau, nous pensons que c'est ainsi que nous voulons penser à l'avenir des régions de centres de données et de leur expansion », a déclaré Nadella.
Selon les propos du PDG de Microsoft, avec plus de la moitié de la population mondiale vivant près des côtes, en installant des datacenters dans des conteneurs près des villes côtières, les données auront une distance limitée à parcourir pour atteindre les communautés. Le but étant de réduire le temps de latence, facteur important pour les services de cloud computing, afin d’améliorer l’expérience de navigation du web, le streaming vidéo, le jeu en ligne et offrir des expériences authentiques pour les technologies de l’IA.
L’un des plus grands avantage est que le centre de données sous-marin de Microsoft est exclusivement alimenté par des énergies renouvelables via un câble et facile et rapide à déployer. « C'est unique », a déclaré Nadella en parlant du Projet Natick. « C'est sous l'eau, autonome et durable. Cela peut prendre de l’énergie éolienne et sa construction est très rapide : du début à la fin, c’était 90 jours. »
Ce délai de déploiement très court pourrait permettre à Microsoft de réagir à la demande d'augmentation de la capacité sans avoir à anticiper la demande future. La société envisage de déployer une collection de modules sous-marins, chacun comptant plusieurs milliers de serveurs, et de les déployer en fonction des besoins.
Selon Data Center Frontier, Microsoft pourrait investir dans son concept vu le vote de confiance de Nadella et les résultats encourageants du centre de données de l’Ecosse qui pourraient aboutir à l'agrégation de modules afin de créer une batterie de serveurs pouvant atteindre 20 mégawatts ou plus.
Avec cette expérience de datacenters sous-marins que Microsoft est en train de réussir, la société compte innover avec l’informatique en nuage. Le PDG a clairement exposé cette idée dans son intervention lors du Future Decoded, en disant que l’informatique de proximité constituait un élément essentiel de la stratégie de Microsoft.
Selon l’un des avis de l’industrie des centres de données, confiés à Data Center Frontier, à propos de la viabilité des données du centre de données sous-marins :
« En déployant un centre de données modulaire et évolutif sous-marin, Microsoft utilise non seulement le refroidissement en eau profonde, mais résout également le problème de la recherche d'espace à proximité des utilisateurs finaux. C'est une idée brillante qui résout les problèmes actuels, futurs et de durabilité en matière d'espace, de refroidissement, de latence et de durabilité. … De notre point de vue, le projet de Microsoft repousse les limites de la manière dont nous construisons, livrons et maintenons notre infrastructure de centre de données critique. À cet égard, il convient de féliciter Microsoft pour sa volonté de « repousser les limites » en ce qui concerne les centres de données de classe entreprise. », à déclaré Samir Shah, chef d’équipe à BaseLayer Technology.
Selon Data Center Frontier, cette capacité de déploiement régional pourrait permettre à Microsoft de faire de la différenciation concurrentielle pour gagner du terrain sur Amazon Web Services et Google Cloud Platform. Selon le PDG Nadella, Microsoft dessert déjà 140 pays avec ses services cloud à partir de ses 54 régions de datacenters situées dans le monde entier.
Source : Data Center Frontier
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Le , par Stan Adkens
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