Dans un rapport interne de Canalys, la société d’étude a livré ses pronostics du marché de processeurs. Après une longue domination sans merci d’Intel, AMD est parvenue à revenir sur le devant de la scène grâce à la famille de processeurs Ryzen implémentant l’architecture Zen. Les premiers produits Ryzen ont été annoncés le 13 décembre 2016, et depuis cette date, des tests ont montré des performances supérieures à celle d'Intel. À vrai dire, le fondeur bleu s’est laissé dépasser par son concurrent en raison de retards de développement qui se sont accumulés au fil des années.
Depuis le lancement des processeurs Ryzen avec l'hyperthreading dans chaque niveau de leurs processeurs et implémentant une architecture 12nm, Intel est entré dans la course pour augmenter le nombre de cœurs et threads dans les processeurs, alors qu’ils sont restés constants pendant des années. Intel a commencé aussi à travailler sur l’architecture 10nm comme réponse à la finesse de gravure 12nm introduite par AMD contre leur 14nm (Intel).
Dans le document de Canalys ayant fait l’objet d’une fuite, la société a informé qu’elle s’attend à ce qu’AMD prenne le dessus sur Intel à partir de l’année prochaine. La société qui compte parmi ses clients Amazon, Acer, Apple, Samsung, Lenovo et HP, parle sûrement des processeurs AMD Zen 2 gravés en 7nm dont le lancement est prévu en 2019. Comme annoncé au début de cette année, AMD aurait déjà commencé la production de ses puces pour serveur Zen 2 Epyc gravées en 7nm. C’est en se basant sur ces données que Canalys s’est sûrement appuyée pour livrer ses pronostics.
Canalys rappelle aux investisseurs les avantages d’investir dans AMD et la menace que la société pourrait présenter à Intel l’année prochaine. Dans le rapport, Canalys explique que la parfaite implémentation de sa technologie a aidé AMD à combler l’écart qui les sépare d’Intel.
AMD se prépare à passer à une finesse de gravure de 7nm dans la famille Ryzen 3000 et l’architecture Zen 2, et prépare aussi le lancement de la seconde génération de l’architecture EPYC destinée au marché des serveurs, ce qui veut dire qu’Intel fera face à une concurrence rude sur tous les fronts.
Des temps difficiles pour Intel
Les temps sont difficiles pour Intel avec des rumeurs suggérant que le fondeur pourrait sous-traiter la production de ses puces les moins avancées chez des concurrents comme TSMC. En effet, il serait incapable de produire assez de puces tout seul. Ça et le fait que Hewlett Packard recommande à des clients de passer de Xeon à Epyc à cause des contraintes de l’offre 14 nm.
Le fondeur aurait dû passer, depuis longtemps déjà, à un nœud plus avancé que celui qu’il exploite à l’heure actuelle (un nœud supérieur au 14 nm) afin de réduire la pression sur la production de ses produits les plus complexes déjà basés sur le 14 nm (CPU notamment) et préparer la transition du 22 au 14 nm pour ses puces les moins avancées (chipsets notamment).
On savait déjà qu’Intel a du mal à finaliser son procédé de gravure en 10 nm annoncé depuis 2015, mais sans cesse reporté, alors que cette technologie de gravure serait (du point de vue de la densité) équivalente au procédé de gravure en 7 nm développé par la concurrence, que ce soit chez Samsung, GlobalFoundries ou TSMC. Le procédé de gravure en 10 nm du fondeur de Santa Clara ne serait pas encore suffisamment mature pour envisager une production de masse et nécessiterait encore d’être améliorées.
La firme Santa Clara a annoncé que le deuxième semestre de 2019 serait la nouvelle échéance pour le lancement de la production en masse de ses processeurs grand public gravés 10 nm destinés au marché des PC. Les CPU serveur de la marque bénéficiant du même procédé de gravure ne devraient pas faire leur apparition avant 2020, avec l’introduction dans ce segment de la génération Ice Lake. Il faudra de toute évidence se contenter du 14 nm jusque-là. Or, pendant ce temps, AMD aura probablement déjà inondé le marché de puces serveur et desktop de processeurs Zen 2 gravés à 7nm.
Canalys a conclu qu’AMD avance à grands pas alors qu’Intel a du mal à suivre. Cette situation devrait aider AMD à accaparer une plus grande part du marché. Il faut ajouter à ça la croissance rapide d’AMD dont les revenus ont augmenté de 54 % en 2017 contre 3,3 % seulement pour Intel.
Il y aurait peut-être un peu de doute
Le rapport de Canalys pourrait ne pas avoir inclus dans la comparaison les nouveaux processeurs d’Intel dont le lancement est prévu le mois prochain. De ce fait, certains pensent que la conclusion a été tirée en comparant seulement la seconde génération des processeurs Ryzen avec la 8e génération actuelle des processeurs Intel. Une chose est sûre, Intel garde toujours la supériorité pour le gaming, alors que Ryzen a fait ses preuves pour la puissance de calcul.
Source : Canalys
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Le , par Coriolan
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