Il y a quelque temps, le Département d’État américain a conclu un accord avec Defense Distributed, une entreprise qui a conçu le premier canon entièrement imprimé en 3D. Cet accord était censé permettre à l’entreprise de publier le plan de l’arme. Fin juillet dernier, un juge fédéral a pris une injonction à l’échelle nationale qui interdisait à Defense Distributed de mettre en ligne le plan de l’arme. Et bien que Defense Distributed ne puisse pas mettre les plans en ligne, ces derniers sont quand même largement disponibles sur des sites tels que CodeIsFreeSpeech qui hébergent des plans de parties des armes telles que l'AR-15, le Beretta et le Liberator de Defense Distributed.
Et au vu des statistiques des sites, les plans ont été téléchargés plus de 20 000 fois. On en était donc là lorsque Facebook a décidé de prendre position sur la question. Le géant de la technologie a purement et simplement commencé à bannir de sa plateforme les sites montrant des plans de fabrication d’armes avec des imprimantes 3D. « Le partage d'instructions sur la façon d'imprimer des armes à feu à l'aide d'imprimantes 3D n'est pas autorisé par nos normes communautaires. Conformément à nos politiques, nous supprimons ce contenu de Facebook », peut-on lire dans un communiqué du réseau social.
En effet, « nous interdisons l’achat, la vente, le don, l’échange et le transfert d’armes à feu, y compris de pièces d’armes à feu et de munitions, entre particuliers », précise Facebook dans ses normes communautaires. Tenter de publier un des sites bannis sur un fil d’actualités Facebook, sur Messenger ou sur Instagram ne produira comme effet que l’apparition à l’écran de divers messages d’erreur.
Un porte-parole de Facebook a informé que la firme travaille actuellement sur des possibilités d’élargissement de sa politique anti-armes 3D, mais est resté évasif quant à la manière dont cet élargissement se fera. Il a ajouté que les armes imprimées en 3D contreviennent à la section des normes communautaires de Facebook qui traite des produits réglementés. Laquelle section limite les ventes et échanges d’armes à feu aux revendeurs agréés.
Bien entendu, cette décision de Facebook n’a pas été très bien accueillie au sein du lobby des armes. Dans un article publié sur son site, la Firearms Policy Coalition (FPC), l’organisation à but non lucratif qui a créé CodeIsFreeSpeech a qualifié l’interdiction de Facebook de « manifestation de censure et de partialité ». La FPC continue en déclarant que le blocage de CodeIsFreeSpeech par Facebook était indiscutablement une décision politique de la part des dirigeants de Facebook. Huit États ont intenté une action en justice pour faire dissoudre l’accord entre le gouvernement et Defense Distributed et dans trois États, les tribunaux ont interdit la mise en ligne des codes.
Source : BuzzFeed News
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Car cela violerait ses normes communautaires
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Le , par Bill Fassinou
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