L’éditeur japonais de jeux vidéo Nintendo semble s’être lancé dans une guerre contre le piratage de ses œuvres en ligne. Le jeudi dernier, la filiale américaine de l’entreprise a déposé une plainte devant la Cour du district d’Arizona, aux États-Unis, contre LoveROMs et LoveRETRO, deux sites qui proposaient jusqu’alors des ROM de jeux vidéo de plusieurs éditeurs ainsi que celles des jeux de Nintendo et des émulateurs de différentes consoles de jeux Nintendo pour les plateformes Windows, macOS et Android.
Dans la plainte déposée auprès du tribunal, Nintendo explique que ces deux sites font partie des plateformes en ligne les plus connues pour les jeux vidéo piratés. Selon l’entreprise, LoveROMs et LoveRETRO ne seraient pas des sites amateurs, mais opèreraient de manière professionnelle avec une connaissance approfondie de la propriété intellectuelle de Nintendo et de l’industrie du jeu vidéo en général. En raison des violations flagrantes des droits d’auteur que ces deux entreprises auraient commises, Nintendo a requis 150 ;000 dollars par jeu proposé sans autorisation et jusqu’à 2 millions de dollars pour chaque violation de marque.
Alors que cette affaire n’a pas encore montré un début de solutions auprès du tribunal saisi, il y a environ une semaine Nintendo a à nouveau lancé une offensive contre un autre d’émulateur de jeux vidéo. Cette fois-ci, l’entreprise s’est tournée vers GitHub pour demander la suppression d’un dépôt d’émulateur JavaScript qui transgresserait ses droits d’auteur. Selon les informations récoltées, une personne aurait hébergé sur GitHub, un émulateur du jeu Game Boy Advance et de nombreux jeux populaires dont Advance Wars, Dragon Ball Z, Super Mario Advance, Pokémon Mystery Dungeon et Legend of Zelda. Avec cet émulateur JavaScript, les utilisateurs peuvent jouer à certains jeux de la console Game Boy Advance à partir d’un navigateur.
Bien que cette solution fasse la joie de nombreux utilisateurs qui ne souhaitent pas investir de l’argent dans des anciens jeux vidéo tout en restant attachés à ces derniers, cette joie n’est pas partagée par Nintendo en dépit du fait que la console et les jeux afférents ont cessé d’être commercialisés par l’éditeur. Dans sa requête DMCA (Digital Millennium Copyright Act en anglais) déposée auprès des administrateurs de la plateforme d’hébergement GitHub, Nintendo explique que « ;les fichiers situés sur le lien du référentiel https://jsemu3.github.io/gba/ contiennent des copies non autorisées du logiciel de jeu vidéo de Nintendo en violation de la loi et des conditions d’utilisation de GitHub ;».
Peu de temps après avoir été saisie par Nintendo, GitHub a réagi en supprimant les copies des fichiers (émulateur et jeux vidéo) déclarés par Nintendo comme étant en violation avec ses droits d’auteur. En plus d’avoir demandé et obtenu la suppression de la page d’hébergement de l’émulateur et des jeux Game Boy Advance, Nintendo déclare dans sa requête adressée à GitHub que « ;nous envisageons des actions concernant ces questions, mais nous ne les incluons pas dans cet avis ;». De l’avis de certains, ces actions ne seraient autres que des poursuites judiciaires.
Vu les récentes actions de Nintendo contre les fournisseurs en ligne d’émulateurs et ROM de jeux vidéo, certains utilisateurs se disent outrés par l’attitude de Nintendo et précisent que l’entreprise a dépassé les bornes, car selon eux l’émulation de jeux vidéo n’est pas illégale tant que le BIOS ou le code propriétaire de l’entreprise n’a pas été utilisé dans l’émulateur. Mais pour d’autres, si l’entreprise s’est lancée dans ce combat elle a dû s’assurer au préalable qu’il y avait effectivement violation de droits d’auteur avant de mener toutes ces actions.
À noter que l’entreprise n’est pas à son premier coup d’essai de fermeture de pages sur GitHub pour des violations de droits d’auteur. En effet, en 2015, elle a fait fermer la page hébergeant un émulateur Game Boy exécuté à partir de navigateurs et les jeux associés. Un an avant cette action, ce fut la page de GBA4iOS, l’émulateur de jeu Game Boy pour iOS, qui fut fermé sur GitHub à la demande de Nintendo.
Comme on peut le constater, Nintendo ne souhaite pas lâcher prise dans son combat contre les jeux qui seraient illégalement émulés. Mais pourra-t-elle tenir longtemps quand on sait que la fermeture d’une page fait généralement renaitre la même page sur une autre adresse du web ;?
Source : Requête DMCA adressée par Nintendo à GitHub
Et vous ?
Quel jugement faites-vous de cette action de Nintendo ;?
Pensez-vous que l’entreprise a raison de réagir pour faire cesser ces émulateurs ;?
Ou pensez-vous que l’entreprise devrait laisser libre cours à ces émulateurs et ROM d’autant plus qu’il s’agit en général de consoles et jeux vidéo retirés de la vente par l’entreprise ;?
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Le , par Olivier Famien
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