
Pour rappel, l’Email Privacy Act est un projet de loi qui apporte une modification à l'ECPA (Electronic Communications Privacy Act), une loi datant de l’ère du président américain Ronald Reagan (président de 1981 à 1989) et qui permet aux autorités d’avoir accès aux courriels et données directement chez les fournisseurs de services internet comme Google, Facebook et Dropbox sans mandat si le message ou les données sont vieilles d’au moins 180 jours. L'Email Privacy Act a été approuvé par la Chambre des représentants des États-Unis à l'unanimité le 27 avril 2016. Mais depuis, ce projet de loi a connu des résistances de la part des agences fédérales comme la Securities and Exchange Commission qui compte maintenir l'ancienne loi.
Alors, le 13 juillet dernier, Brennan Center, un institut de droit et de politique publique de la faculté de droit de l'Université de New York, et 52 groupes IT et de défense des libertés civiles ont adressé au Congrès une correspondance dans laquelle ils expriment leur soutien à l’Email Privacy Act. Lequel texte aiderait à aligner les lois sur les communications électroniques avec les pratiques d'application de la loi, les précédents judiciaires et les attentes individuelles en matière de protection de la vie privée. L’Email Privacy Act a été inclus dans le National Defense Authorization Act (DNAA) pour l’année financière 2019 que la Chambre a adopté le 24 mai 2018. Ce texte de loi vient mettre à jour l’Electronic Communications Privacy Act (ECPA) qui définit les protocoles selon lesquels le gouvernement peut accéder aux communications privées sur Internet dont les mails.
L’Email Privacy Act vient corriger une série d'insuffisances présentes dans l’ECPA. Le flou sur la question de l’ouverture des mails dans l’ECPA par exemple avait permis au Département américain de la justice d’établir que dès qu’un mail avait été ouvert, un mandat n’était plus nécessaire pour y accéder. Les organisations et entreprises déclarent dans leur correspondance que bien que le texte transmis par la Chambre ait été débarrassé de certaines reformes clés comme celle imposant au gouvernement de notifier au consommateur que ses mails font l’objet d’un mandat, il impose quand même aux autorités de présenter un mandat pour accéder aux mails sauf dans quelques cas spéciaux.
Elles ajoutent que c’est un compromis négocié qui « préserve les exceptions existantes à l’exigence de mandat, permet aux agences civiles d’avoir accès à du contenu commercial autrefois public et maintient la capacité du gouvernement à conserver des enregistrements et à obtenir des mails ». Elles se sont félicitées du fait que le projet de loi n’ait pas soustrait les organismes civils à l’exigence de mandat et ne fasse pas cas de situations d’exceptions superflues. Elles ont conclu en réitérant leur exhortation à l’endroit du Congrès pour que le projet de loi soit adopté.
Source : Brennan Center
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