Depuis 2014, des soupçons d'espionnage pesaient sur la société russe de cybersécurité Kaspersky Lab. Sa crédibilité a été entachée dans l'affaire de vol d'informations sur les outils de piratage de la NSA. Des hackers du gouvernement israélien auraient découvert que le gouvernement russe se sert des produits de Kaspersky Lab pour espionner les États-Unis d’Amérique et des ordinateurs dans le monde entier à la recherche de documents top secret ou classifiés. Cette affaire a coûté cher à la grande firme russe qui a tenté en vain de laver son honneur. Car une loi interdisant l'utilisation des produits de Kaspersky Lab au sein du gouvernement américain a été promulguée par Trump le mardi 12 décembre 2017.
Depuis, Kaspersky a fait l'objet de beaucoup de méfiance. La proximité de son siège avec le gouvernement russe ne fait qu'aggraver les critiques. Dans son effort de réaffirmer son engagement dans la protection des données de ses utilisateurs afin de regagner leur confiance, Kaspersky avait annoncé en 2017 la « Global Transparency Initiative ». Par cette initiative, la société compte rassembler la communauté de la cybersécurité pour valider et vérifier la fiabilité de ses solutions.
Eugene Kaspersky, PDG de Kaspersky Lab, explique le bien-fondé de cette initiative : « La balkanisation de l’Internet ne profite à personne, sauf aux cybercriminels. Une coopération réduite entre les pays favorise l’action des cybercriminels et les partenariats publics-privés ne fonctionnent pas comme ils le devraient. L’Internet a été créé pour unir les individus et partager les connaissances. La cybersécurité n’a pas de frontière, mais les tentatives d’établissement de frontières nationales dans le cyberespace sont contre-productives et doivent être stoppées. Nous devons rétablir la confiance dans les relations entre les entreprises, les gouvernements et les citoyens. C’est pourquoi nous lançons cette initiative de transparence mondiale : nous sommes totalement ouverts et nous n’avons rien à cacher. Et je crois qu’avec ces actions, nous serons capables de surmonter la méfiance et de soutenir notre engagement à protéger les personnes dans n’importe quel pays du monde. »
La société ne veut ménager aucun effort pour blanchir sa mémoire. Elle a annoncé vouloir implanter un datacenter en Suisse pour y déplacer les données de ses clients se trouvant en Europe, en Amérique du Nord et en Asie avant la fin de l'année 2019. Toutes les données volontairement communiquées par les utilisateurs à Kaspersky Security Network (KSN), le système cloud de traitement automatique des données liées aux cybermenaces, seront stockées à Zurich. La chaîne d’assemblage de logiciels de la société sera aussi transférée. La société annonce qu'avant la fin de l'année 2018, tous ses produits seront désormais assemblés et signés numériquement en Suisse avant d'être convoyés dans le monde entier.
Le code source de tous ses logiciels et mises à jour seront mis à la disposition de tous ceux qui souhaiteront les inspecter. Un centre de transparence sera dédié à cet effet. Il sera aussi installé en Suisse et pourra ouvrir ses portes avant la fin de l'année 2018. À travers ces actions, Kaspersky Lab affiche clairement son engagement dans la protection, la confidentialité, et le respect de la vie privée de ses clients. Kaspersky s'impose dorénavant des mesures nécessaires pour la transparence et la confiance avec ses clients. Les codes source de tous ses produits feront l'objet d'inspection par un tiers qualifié. La société compte organiser le 5 juin 2018 une conférence en ligne avec les différents acteurs du monde de la cybersécurité, dans le but de rétablir la relation de confiance nécessaire pour faire aboutir les réformes engagées.
Sources : Global Transparency Initiative, kaspersky
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à cause des soupçons d'espionnage basés sur sa proximité avec le gouvernement russe
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Le , par Bill Fassinou
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