Le président Donald Trump a promulgué mardi 12 décembre 2017 une loi interdisant l'utilisation des produits édités par Kaspersky Lab au sein du gouvernement américain, mettant fin à un « bras de fer » entre l’entreprise russe et les agences fédérales américaines qui aura duré plusieurs mois.
Rappelons qu’en juin dernier, les sénateurs américains ont demandé d'interdire les produits de l’éditeur russe, utilisés par les militaires, en raison de la crainte que l'entreprise soit vulnérable à l'influence du gouvernement russe, le lendemain du jour où le FBI avait interrogé plusieurs de ses employés américains dans le cadre d'un sondage dans ses opérations.
Reuters avait alors rapporté que les agents du FBI ont visité les maisons des employés de Kaspersky dans plusieurs villes américaines, bien qu'aucun mandat de recherche n'ait été délivré, selon deux sources qui se sont exprimées sous couvert de l’anonymat étant donné qu’elles n'étaient pas autorisées à discuter de l’enquête du FBI.
L'interdiction, incluse dans un projet de loi sur les dépenses de défense signé par Trump, vient donc renforcer une directive émise par l'administration Trump en septembre, selon laquelle les agences civiles devaient retirer les logiciels de Kaspersky Lab dans les 90 jours. La loi s'applique aux réseaux civils et militaires.
« L'affaire contre Kaspersky est bien documentée et profondément préoccupante. Cette loi est attendue depuis longtemps », a déclaré la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen, qui a dirigé les appels au Congrès pour supprimer les logiciels de Kaspersky des ordinateurs du gouvernement. Elle a ajouté que le logiciel de l'entreprise représentait un « risque grave » pour la sécurité nationale américaine.
Kaspersky Lab a nié à plusieurs reprises avoir des liens avec n'importe quel gouvernement et a assuré qu'il ne venait en aide à aucun gouvernement dans une quelconque activité de cyberespionnage. D’ailleurs, dans une tentative d’effacer les soupçons, la société a déclaré en octobre qu'elle était prête à soumettre le code source de son logiciel et les mises à jour futures à des inspections par des parties indépendantes.
« ;Selon toute vraisemblance, Kaspersky Lab s’est retrouvée embarquée dans une querelle géopolitique où chaque camp s’emploie à utiliser notre entreprise comme un pion dans son jeu ;», avait déclaré la société moscovite spécialisée en cyberprotection. Cette dernière a, néanmoins, tenu à relativiser la situation en insistant sur le fait que « ;les ventes du gouvernement américain n’ont jamais constitué une part importante de l’activité de l’entreprise en Amérique du Nord ;», peu de temps avant que son fondateur n’annonce dans un tweet que « ;malgré les turbulences géopolitiques, nous restons dévoués à nos clients nord-américains. Trois bureaux régionaux seront ouverts courant 2018. ;»
Suite à cette décision du président américain, l’éditeur d’antivirus a décidé d’attaquer l'administration Trump devant la Cour fédérale américaine, faisant valoir que le gouvernement américain l'avait privé de ses droits de défense en interdisant son logiciel aux agences gouvernementales américaines.
Une stratégie qui vise vraisemblablement à redorer le blason de l’entreprise en réfutant les allégations selon lesquelles l'entreprise est vulnérable à l'influence du Kremlin.
Source : Reuters
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Kaspersky a décidé d'attaquer l'administration Trump devant la Cour fédérale américaine
Suite au bannissement de ses produits
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Le , par Stéphane le calme
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