Hier, le ministère américain de la Justice a déclassifié l’accusation de mars qui désignait Martin Winterkorn, ancien PDG de Volkswagen, comme faisant partie d’un complot visant à tromper le gouvernement américain et ses clients en vue de violer la Clean Air Act.
Les accusations découlent du scandale des émissions diesel du groupe VW qui a éclaté en 2015. La société a déjà plaidé coupable à diverses accusations connexes devant un tribunal fédéral américain, et elle a payé des milliards de dollars d'amendes et de rachats à d'anciens clients.
Le scandale des émissions est survenu lorsqu’il a été découvert que les modèles diesel Audi, VW et Porsche embarquaient des logiciels qui modifiaient les résultats des contrôles d’émission de gaz dans des conditions de laboratoires. Grâce à ces logiciels, les voitures passaient pour des véhicules à « diesel propre » puisqu’elles n’éxcédaient pas la limite légale d’émission d’oxyde d’azote.
À la suite des révélations sur la tricherie des tests d'émissions de Volkswagen, l’Allemand a publiquement déclaré que le logiciel illégal avait été placé sur les voitures par des « ingénieurs malveillants » et que les dirigeants de l'entreprise n'étaient ni impliqués, ni coupables.
Pourtant, des documents ont par la suite fait apparaître plusieurs dirigeants qui ont demandé à des collègues de « sortir une histoire » lorsque les régulateurs ont commencé à poser des questions. En 2016, plusieurs États ont allégué que Winterkorn avait été mis au courant de l’implémentation dudit logiciel chez Volkswagen, bien qu'il n'avait pas été personnellement accusé d'un acte répréhensible.
Ce dernier acte d'accusation vient changer la donne. Winterkorn, 70 ans, a été désigné co-conspirateur, lui et cinq autres hommes qui ont été pointés du doigt par Oliver Schmidt, un ancien cadre de Volkswagen. Schmidt était responsable de la conformité des émissions pour les voitures Volkswagen aux États-Unis, et il a été arrêté alors qu'il était en vacances à Miami en 2016. Le cadre a été condamné à sept ans d’emprisonnement et à une amende de 400 000 $ en décembre.
Selon l’acte d'accusation qui a été mis à la disposition du public hier, en mars 2014, Winterkorn a appris qu'une étude avait lieu au Centre for Fuels, Engines and Emissions de l'Université de Virginie-Occidentale, montrant que les véhicules diesel VW émettaient de l’oxyde de carbone au-delà des limites légales.
En mai, un responsable de VW a envoyé une note à Winterkorn expliquant la situation où il lui était indiqué ceci : « une explication complète de l'augmentation spectaculaire des émissions de NOx ne peut être donnée aux autorités ». La note prévoyait que les États-Unis ouvriraient une enquête sur la divergence .
Dans l’acte d’accusation, il est reproché à Winterkorn et aux cadres de « poursuivre une stratégie de dissimulation de la contrefaçon en faisant mine de coopérer avec les régulateurs américains dans leurs réponses ».
En juillet 2015, lorsque les États-Unis ont menacé de ne pas recertifier les moteurs diesel Volkswagen parce que leurs émissions étaient trop élevées, Winterkorn a demandé à ses collaborateurs de les informer de la situation. Une présentation PowerPoint aurait été créée, détaillant exactement comment VW a trompé les régulateurs, « y compris précisément quelles informations ont été divulguées aux régulateurs américains et quelles informations n'ont pas encore été divulguées ».
L'acte d'accusation reproche à Winterkorn d'avoir alors demandé à Schmidt et à un autre employé de VW de continuer à tromper les régulateurs américains lors d'une réunion de suivi en août, « en utilisant des excuses telles que des "irrégularités« et "anomalies" ».
Les cinq hommes qui ont été inculpés avec Schmidt et mentionnés à nouveau dans le dernier acte d'accusation de Winterkorn n'ont pas été arrêtés. Ils sont tous des citoyens allemands.
Source : acte d'accusation
Voir aussi :
Cambridge Analytica ferme ses portes suite au scandale lié aux données Facebook, la couverture médiatique a chassé presque toute sa clientèle
Twitter confirme avoir vendu des données au chercheur à l'origine du scandale de Cambridge Analytica, mais assure qu'aucune n'était privée
CONSENT Act : en réponse au scandale Cambridge Analytica, des sénateurs US lancent un projet de loi pour renforcer la protection de la vie privée
Scandale Volkswagen : Martin Winterkorn, l'ancien PDG de l'entreprise, accusé de complot
Visant à tromper les autorités américaines
Scandale Volkswagen : Martin Winterkorn, l'ancien PDG de l'entreprise, accusé de complot
Visant à tromper les autorités américaines
Le , par Stéphane le calme
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !