
nouvelle victoire pour AdBlock Plus
Depuis 2015, l’Allemagne est le terrain de jeu d’une lutte sans merci entre Eyeo, la société derrière Adblock Plus, et les éditeurs allemands. Comme son nom le suggère, Adblock Plus vient filtrer les annonces diffusées par les régies qui ne figurent pas sur la liste blanche d’entreprises diffusant des annonces jugées « acceptables ».
Cependant, Eyeo, la société derrière Adblock Plus, a été plusieurs fois au centre de la controverse. Par exemple, les grands annonceurs lui ont reproché le fait d’exiger d’eux qu’ils payent pour figurer sur la liste blanche, à un taux standard de 30 %. D’ailleurs le fait même de payer ne les plaçait pas automatiquement sur la liste blanche puisqu’ils devaient également produire des annonces qui répondaient favorablement aux critères standard d’acceptabilité. L’éditeur s’est défendu en affirmant qu’il fallait bien couvrir les frais connexes et que 90 % des sites qui figurent sur la liste le sont gratuitement.
Il n’empêche que l’entreprise a remporté presque toutes ses batailles, tenant bon face à une industrie qui tente de rendre illégale son activité de blocage de publicités, évoquant des manques à gagner substantiels en termes de revenus publicitaires.
Cette fois-ci encore, la victoire a été de son côté. En effet, il faut rappeler que l'Oberlandesgericht Koln (Cour régionale supérieure de Cologne de l'Allemagne) a suivi le raisonnement de la maison d'édition Axel Springer qui a estimé que l’utilisation de bloqueurs de publicités en Allemagne met en danger la publication numérique d’actualités et de reportages. Elle a donc interdit l'utilisation de bloqueurs de publicité au motif que l'utilisation de listes blanches était une technique de marketing agressive (notamment le business model qui permet aux sites web de payer des frais pour que leurs publicités « non agressives » puissent contourner les filtres d'AdBlock Pro).

Mais la Cour fédérale de justice (Bundesgerichtshof ou BGH), qui a accepté la demande de recours, a annulé jeudi cette décision et a décidé que l’offre de bloquer les publicités, même s’il s’agit de journaux en ligne, est légale. Puisque les utilisateurs doivent activer le filtre, il n'y a pas d'obstruction directe de la part du fournisseur, a noté la BGH.
L'éditeur veut maintenant déposer une plainte constitutionnelle en faisant valoir un empiètement sur le droit fondamental à la liberté de la presse. « Nous voyons dans le jugement d'aujourd'hui une violation de la protection par l'article 5 de la liberté de la presse parce que le blocage des publicités porte atteinte à l'intégrité des médias en ligne et détruit spécifiquement leur financement », a déclaré Claas-Hendrik Soehring, avocat principal du groupe Axel Springer.
Axel Springer peut également lancer une plainte pour violation du droit d’auteur. En effet, le quotidien allemand Faz rappelle que si les pages Internet sont protégées dans leur représentation globale du droit d'auteur, alors une interférence possible avec un bloqueur de publicité dans le code de programmation est inadmissible.
Cette affaire est suivie de très près par les médias qui financent également leurs offres en ligne par la publicité. D’ailleurs, durant le procès, Axel Springer n’a pas manqué d’assurer que les bloqueurs de publicité représentent une menace pour la presse numérique sur Internet.
Source : FAZ
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