En fin de compte, les législateurs et le gouvernement américains n'auront pas de répit jusqu'à ce qu'ils voient leur projet de loi sur les portes dérobées devenir une réalité. Au début de cette année, c'est le FBI qui argumentait pour une énième fois en faveur des backdoors dans les produits des entreprises technologiques ; des portes dérobées qui seraient ouvertes exclusivement aux forces de l'ordre dans le cadre de leurs enquêtes. Le patron de l'agence américaine, Christopher Wray, expliquait en effet que l'impossibilité pour les forces de l'ordre d'accéder aux données de certains appareils électroniques à cause d'un chiffrement inviolable est un « problème majeur de sécurité publique ».
Le débat sur l'introduction de portes dérobées dans les produits des entreprises technologiques a éclaté après l'attaque de San Bernardino en décembre 2015, quand le FBI s'est trouvé dans l'incapacité d'accéder à l'iPhone de l'un des terroristes. En février 2016, deux sénateurs américains ont proposé un projet de loi qui aurait obligé les entreprises technologiques américaines à affaiblir le chiffrement de leurs produits pour les besoins du FBI et ses pairs. Mais l'initiative, coparrainée par le républicain Richard Burr et la démocrate Dianne Feinstein, a échoué avant d'être soumise au vote du Sénat.
Deux ans après que le projet de loi est tombé à l'eau, la sénatrice Dianne Feinstein est de nouveau à la tête d'un effort visant à permettre à la police d'accéder à toute information envoyée ou stockée sur des dispositifs électroniques. La nouvelle initiative serait également sponsorisée par Chuck Grassley (président du Comité judiciaire du Sénat) et le département américain de la Justice (DoJ).
Au cours des derniers mois, les membres du Comité judiciaire du Sénat se seraient même entretenus avec des représentants de grandes entreprises de technologie américaines afin de recevoir des commentaires sur d'éventuelles futures législations. Étant donné que ce projet de loi pourrait avoir un impact important sur l'état de la cybersécurité aux États-Unis, des discussions seraient également menées entre différents départements et agences américaines.
Ces informations viennent après que des articles publiés fin mars, par le New York Times et le quotidien américain Politico, ont révélé que les discussions sur le chiffrement avec backdoor ne sont pas encore terminées. Le New York Times a par exemple rapporté que les responsables du FBI ont discuté avec des experts du monde universitaire sur les options techniques qui pourraient convaincre les entreprises technologiques américaines à créer des « voies numériques confidentielles » pour l'accès aux données des clients.
Les discussions étant toujours en cours, on ne sait pas encore quand un tel projet de loi sera présenté.
Source : CyberScoop
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Chiffrement : des sénateurs US préparent un nouveau projet de loi sur des portes dérobées
Uniquement accessibles aux forces de l'ordre
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Le , par Michael Guilloux
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