En octobre dernier, le nouveau directeur du FBI Christopher Wray a exprimé sa frustration à l'égard du chiffrement fort des smartphones qui selon lui empêche l'agence de faire correctement son travail. C'était d'ailleurs la position affichée que son prédécesseur, James Comey, qui avait critiqué les entreprises qui implémentent le chiffrement fort dans leurs produits. James Comey estimait en effet que ce comportement ne tenait pas compte des impératifs de sécurité nationale et avait donc mis en avant la nécessité d’obliger les constructeurs à introduire des portes dérobées dans leurs dispositifs ; des portes dérobées qu'eux seuls connaitraient et pourraient exploiter dans le cadre de leurs enquêtes.
S'exprimant ce mardi lors d'une conférence sur la cybersécurité à New York, Christopher Wray a repris exactement là où il s'était arrêté l'année dernière, en lançant à nouveau un appel pour des backdoors dans le chiffrement exclusivement pour les forces de l'ordre dans le cadre de leurs enquêtes.
L'impossibilité pour les forces de l'ordre d'accéder aux données de certains appareils électroniques à cause d'un chiffrement inviolable est un « problème majeur de sécurité publique », a-t-il affirmé. Entre septembre 2016 et septembre 2017, a-t-il dit, les agents du Bureau fédéral d'investigation (FBI) n'ont pas réussi à accéder aux données de près de 7800 appareils électroniques malgré leurs outils informatiques et l'autorisation légale de forcer ces chiffrements.
Ce chiffre, en constante augmentation, a des conséquences sur toutes les facettes du travail du FBI, a poursuivi Wray. « Il s'agit d'un problème majeur de sécurité publique », dit-il. « Nous sommes confrontés à un nombre élevé et croissant d'affaires qui reposent grandement, voire exclusivement, sur des preuves électroniques. »
D'après le directeur du FBI, « les groupes criminels transnationaux, les prédateurs sexuels, les fraudeurs et les terroristes transforment leur façon de faire des affaires à mesure que la technologie évolue » et il y a aujourd'hui une composante technologique et numérique dans presque tous les cas sur lesquels travaille l'agence. Ce que veut Wray, c’est donc est une forme sécurisée de chiffrement qui contient une faille que seules les forces de l'ordre peuvent trouver et exploiter. Mais le problème, comme des entreprises du secteur des technologies de l'information et de nombreux experts en sécurité numérique l'ont noté, est que les requêtes du FBI pour disposer d'un accès spécifique aux téléphones pourraient nuire à la sécurité informatique et profiter aux pirates.
Source : Reuters
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Le , par Michael Guilloux
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