Nasim Aghdam est donc entré dans le siège de YouTube en Californie du Nord hier, a tiré et blessé trois personnes, puis s'est suicidée. Alors que le motif précis derrière cet attentat n’a pas encore été communiqué, le père d'Aghdam a affirmé qu'elle était furieuse contre YouTube pour avoir démonétisé ses vidéos.
Des affirmations qui rejoignent les messages qu’elle a publiés sur son site Web où Aghdam se plaignait d'être victime de discrimination de la part de YouTube. Elle a notamment évoqué que la décision d'ajouter des restrictions d'âge à ses vidéos limitait grandement son audience et réduisait ses revenus. « YouTube a filtré mes chaînes pour les empêcher d'obtenir des vues ! », peut-on lire. La femme est allée jusqu’à comparer le site de partage de vidéos à une dictature :
« La dictature existe dans tous les pays, mais avec des tactiques différentes ! Ils ne s'occupent que de profits personnels à court terme et font tout pour atteindre leurs objectifs, que ce soit en trompant les gens simples d'esprit, en cachant la vérité, en manipulant la science, en mettant en danger la santé publique mentale et physique, en abusant des animaux, en polluant l'environnement, en détruisant les valeurs familiales, en promouvant le matérialisme et la dégénérescence sexuelle au nom de la liberté et en transformant les gens en robots programmés !
« Il n'y a pas de discours libre dans le monde réel et vous serez réprimé pour avoir dit la vérité qui n'est pas supportée par le système. Les vidéos des utilisateurs ciblés sont filtrées et simplement reléguées au second plan, de sorte que les gens peuvent à peine voir leurs vidéos !
« Il n'y a pas d'opportunités de croissance égales sur YOUTUBE ou tout autre site de partage de vidéos, votre chaîne ne va grandir que s’ils [les propriétaires] le souhaitent !!!!! »
Nasim Aghdam
Dans une vidéo, elle aurait critiqué une mesure de février 2017 réduisant l'attractivité de son contenu, qui aurait été jugé inapproprié pour un jeune public. Ses chaînes ont été supprimées par la plateforme suite à l'attaque.
Sundar Pichai, PDG de Google, n’a pas tardé à réagir, qualifiant cette fusillade « d’acte de violence horrible. Je suis reconnaissant à tout le monde à l'intérieur et à l'extérieur de l'entreprise pour le soutien » , a-t-il écrit. « Je suis particulièrement reconnaissant aux premiers intervenants et à notre propre équipe de sécurité qui ont agi si rapidement pour assurer la sécurité des gens. »
La fusillade intervient dans un contexte de fortes tensions autour des armes aux États-Unis, après une série de meurtres de masse dans des établissements scolaires. Une partie de l'opinion publique réclame une régulation forte sur les armes à feu, symbolisée par la March for our lives. YouTube a récemment banni des vidéos liées à ces armes, notamment des publicités pour des boutiques et des didacticiels, dont une partie a migré vers d'autres plateformes.
Rappelons que, lors d'une réunion à la Maison-Blanche avec des législateurs sur le thème de la sécurité dans le milieu scolaire qui a eu lieu après des fusillades, le président américain Donald Trump a estimé que les jeux vidéo violents et les films du même genre sont responsables de la violence dans le milieu scolaire. « Nous devons faire quelque chose à propos de ce que les enfants voient et la manière dont ils le voient », a déclaré Trump lors de la réunion avant d’ajouter : « et aussi, à propos des jeux vidéo j'entends de plus en plus de gens dire que le niveau de violence sur les jeux vidéo façonne de plus en plus la pensée des jeunes gens. »
Va-t-il cette fois-ci proposer de faire quelque chose à propos des politiques des plateformes de partage vidéo ?
Source : communiqués (de la police locale, de Sundar Pichai), site Nasim
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Voir aussi :
Tueries dans les écoles : Donald Trump accuse les jeux vidéo violents à l'occasion de sa rencontre avec l'industrie