
qui devient le 18e État a envisagé le droit à la réparation
La semaine dernière, Susan Talamantes-Eggman, une élue californienne, a annoncé qu'elle prévoyait d'introduire un droit de réparation dans l'État, obligeant des entreprises comme Apple et Samsung à vendre des pièces de rechange et des outils de réparation, rendre disponibles au public des guides de réparation et obligerait les entreprises à mettre des logiciels de diagnostic à la disposition de magasins indépendants.
Rappelons qu’en concevant ses iPhone 7 et 7 Plus, Apple a lancé un message fort aux réparateurs de téléphones : seuls l’entreprise et ses partenaires ont le droit de réparer ses iPhone.
Dans une vidéo mise ligne au début du mois d’avril 2017, un réparateur indépendant a en effet montré qu’Apple a pris des mesures extrêmes pour s’assurer de la dépendance des possesseurs d’iPhone 7 ou 7 Plus à ses services de maintenance. « Le problème est que, désormais, vous ne pouvez pas remplacer le bouton HOME sur un iPhone 7 ou 7 Plus. Sans le bouton original, ça ne marchera pas », a-t-il expliqué pendant qu’il faisait sa démonstration. Il deviendrait alors absolument nécessaire d’avoir recours à un Apple Store, seul endroit où le bouton HOME puisse être remplacé grâce à une « machine de calibration pour iPhone ».
Une mesure prise par l’entreprise pour contourner le projet de loi visant à donner ce droit de réparation, dans le cas où elle n’en obtiendrait pas l’annulation. Mais avec le débat sur le droit de réparer qui sera lancé dans l’État où se trouve le siège d’Apple, Talamantes-Eggman s’attend à ce que l'entreprise se présente aux audiences sur le projet de loi.
« Apple est une entreprise très importante dans l'État de Californie, et pour laquelle j'ai énormément de respect. Mais il leur incombe d'expliquer pourquoi nous ne pouvons pas réparer nos propres choses et quels sont les dommages que cela peut leur causer », a-t-elle expliqué. Et de préciser que le projet de loi qu'elle a l'intention de présenter va s'appliquer aussi bien à l'électronique grand public qu'à l'équipement agricole tel que les tracteurs.
D'une manière générale, l'industrie de l'électronique a décidé d'opter pour un modèle de « réparation autorisée » dans lequel les entreprises paient le fabricant de l'appareil d'origine pour obtenir l'autorisation de réparer ses appareils. Selon le modèle d'Apple, par exemple, les ateliers de réparation sont seulement autorisés à effectuer certaines réparations de base. Par exemple, si le rétroéclairage d'un iPad s'abîme, les réparateurs agréés d’Apple sont priés de faire parvenir l'appareil à l'entreprise.
Selon l'industrie, ce modèle permet aux entreprises de protéger leur propriété intellectuelle, de protéger la sécurité des consommateurs et de protéger la sécurité des appareils. Si aucune entreprise n’a été en mesure de dire en quoi ces réparations vont entraîner des dispositifs moins sûrs ou provoquer la divulgation de secrets commerciaux, l’élue espère qu’Apple pourra s’expliquer à ce sujet.
Susan Talamantes-Eggman
« C'est leur modèle d'affaires – ils vous vendent quelque chose et ils le réparent eux-mêmes. Ce n'est pas un problème de marque ou de secret commercial », a estimé Talamantes-Eggman. « Je suis de plus en plus frustrée de devoir payer beaucoup d'argent pour mon téléphone, mon iPad et l'iPad de ma femme, puis de payer Apple pour le réparer. Est-ce que je possède le téléphone ou est-ce qu’Apple possède le téléphone ? »
La Californie est ainsi devenue le 18e État américain à envisager d’appliquer un tel droit.
Talamantes et d'autres élus soutiennent que les consommateurs qui ne peuvent se permettre le prix élevé des services de réparation sont de plus en plus contraints de remplacer prématurément les biens durables, tels que les smartphones ou les ordinateurs portables.
Selon elle, la réparation et la réutilisation de l'électronique ne sont pas seulement une utilisation plus efficace des matériaux rares nécessaires à la fabrication des produits, « mais elles peuvent également stimuler les économies locales plutôt que les usines étrangères non viables. »
« Les gens ne devraient pas être obligés de passer au nouveau modèle chaque fois qu'une pièce remplaçable sur leur smartphone ou leur appareil ménager s’abîme », a déclaré Mark Murray, directeur exécutif de Californians Against Waste, dans un communiqué. « Ces entreprises en profitent au détriment de notre environnement et de nos portefeuilles, car nous devenons une société qui rejette plus de 6 millions de tonnes d'électronique chaque année. »
En comptant la Californie, voici désormais la liste des États qui ont proposé une telle législation : Washington, Massachusetts, Vermont, New York, Hawaï, Illinois, Iowa, Kansas, Minnesota, Missouri, Caroline du Nord, Nebraska, New Hampshire, New Jersey, Oklahoma, Tennessee, Virginie.
Source : MB
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