Fake news : Facebook veut laisser à ses utilisateurs le soin de déterminer quelles sont les sources de confiance
Une mesure qui inquiète les éditeurs
Le 2018-01-23 09:45:50, par Stéphane le calme, Chroniqueur Actualités
Facebook a annoncé vendredi qu'il prévoyait de donner la priorité aux actualités de bonne qualité sur sa plateforme en permettant à ses utilisateurs de classer les sources d'information qu'ils considèrent comme les plus crédibles et dignes de confiance.
L'initiative, qui fait suite à une refonte que Facebook a annoncée la semaine dernière pour mettre en avant les posts, vidéos et photos partagés par les amis et la famille, n'est pas censée faire augmenter le volume des actualités qui sont diffusées sur le réseau social. En fait, elle aura principalement des répercussions sur les actualités consommées sur Facebook, favorisant potentiellement les noms les plus familiers dans les médias qui sont considérés comme les plus crédibles, tout en tenant à l’écart des noms moins connus et moins fiables.
« Il y a trop de sensationnalisme, de désinformation et de polarisation dans le monde aujourd'hui », a expliqué Mark Zuckerberg, directeur général de Facebook, dans un article vendredi. « Nous avons décidé que le fait de permettre à la communauté de déterminer quelles sources sont généralement fiables serait le plus objectif. »
Facebook compte donc bien mettre à profit son énorme base de données utilisateur (plus de deux milliards) à contribution pour participer à cette décision.
Bien entendu, cette initiative n’a pas été accueillie avec joie par de nombreux éditeurs ; il faut dire que bon nombre d’entre eux comptaient sur Facebook pour pouvoir atteindre un certain public, si les données changent et que le public peut désormais participer à décider si leur voix était crédible, cela peut avoir un impact sur leur trafic.
Pour les éditeurs, le nouveau système de classement de Facebook a soulevé des préoccupations immédiates, notamment si le fait que les opinions des utilisateurs sur la crédibilité d’une source étaient susceptibles d’être manipulées.
« Il est absolument positif de commencer à essayer de séparer le bon grain de l’ivraie en termes de réputation et d'utiliser les marques comme valeurs de confiance », a reconnu Jason Kint, directeur général de Digital Content Next, un groupe de commerce qui représente le divertissement et les organisations de presse. « Mais le diable se cache dans les détails sur la façon dont ils vont l'exécuter. »
Jason Kint, PDG Digital Content Next
Et de continuer en disant « Comment cela peut-il être déjoué ? Pourquoi devons-nous faire confiance à un tel système de classement ? Il y a beaucoup de questions à ce stade. »
Le nouveau système pourrait également favoriser les éditeurs partisans. Les utilisateurs de Facebook, invités à classer les informations auxquelles ils font le plus confiance, pourraient choisir les sites qui parlent le plus clairement de leurs croyances personnelles, réduisant ainsi la prédominance des éditeurs qui tentent de garder un ton objectif.
David Kaye, le rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d'expression, a déclaré que Facebook se heurterait probablement à des questions plus difficiles en déployant le nouveau programme de classement mondial.
« Que se passera-t-il dans les situations où une communauté détermine qu'une source d’actualités est digne de confiance, mais cette source est censurée ou illégale dans ce pays ? », a-t-il demandé, notant que, dans de nombreuses régions du monde, les gouvernements contrôlent toutes les chaînes officielles d'informations tandis que les sources indépendantes d'information sont interdites ou forcées de publier de façon pseudo-anonyme.
David Kaye, rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression
Dans le passé, a-t-il ajouté, Facebook s'est conformé aux règles locales lorsqu'il opérait à l'étranger : « Que va faire Mark Zuckerberg lorsque les besoins de la communauté, dans ce qu'elle juge être des actualités fiables, sont différents de ce que le gouvernement a déterminé. Avec qui Facebook sera-t-il ? »
Dans son message vendredi, Zuckerberg a déclaré que le nouveau changement « ne fera que déplacer l'équilibre des actualités que vous voyez vers des sources qui sont déterminées à faire confiance à la communauté. »
Facebook a déclaré que les actualités seraient priorisées selon le nouveau système de classement à partir de lundi, avant de s'étendre globalement. Certains utilisateurs de Facebook ont déjà été invités à classer la fiabilité des sites d'information qui apparaissent sur le réseau social. Dans un sondage, il a été demandé à ce panel restreint s'il a reconnu un certain nombre de sites Web, puis « Dans quelle mesure faites-vous confiance à chacun de ces domaines ? » Le panel a pu choisir parmi une gamme de réponses, notamment « entièrement, beaucoup, à peine et pas du tout. »
« Dans le cadre de nos enquêtes de qualité en cours, nous avons demandé à un échantillon diversifié et représentatif d'utilisateurs de Facebook à travers les États-Unis de mesurer leur connaissance des sources d'information et leur confiance », a déclaré Todd Breasseale, un porte-parole de Facebook. « Nous renforçons les liens des sources avec des scores de confiance élevés et rétrogradons les liens des sources avec des scores de confiance faibles. »
Cette stratégie adoptée par Facebook intervient alors que les critiques l’accusaient de ne pas en faire assez pour éradiquer les fausses actualités et la désinformation sur sa plateforme. Critiques qui lui ont été portées fin 2016 après l'élection présidentielle. Il lui était reproché notamment d’avoir laissé circuler trop de fausses actualités sur Hillary Clinton, ce qui aurait affecté les résultats de l'élection. L'année dernière, Facebook a également reconnu que les agents russes avaient utilisé le site pour diffuser des publicités et des posts afin de manipuler l’opinion publique.
Source : communiqué de Mark Zuckerberg, NYT
Et vous ?
Partagez-vous les craintes des éditeurs ou êtes-vous d'accord avec le système de crowdsourcing que Facebook veut mettre en place ?
L'initiative, qui fait suite à une refonte que Facebook a annoncée la semaine dernière pour mettre en avant les posts, vidéos et photos partagés par les amis et la famille, n'est pas censée faire augmenter le volume des actualités qui sont diffusées sur le réseau social. En fait, elle aura principalement des répercussions sur les actualités consommées sur Facebook, favorisant potentiellement les noms les plus familiers dans les médias qui sont considérés comme les plus crédibles, tout en tenant à l’écart des noms moins connus et moins fiables.
« Il y a trop de sensationnalisme, de désinformation et de polarisation dans le monde aujourd'hui », a expliqué Mark Zuckerberg, directeur général de Facebook, dans un article vendredi. « Nous avons décidé que le fait de permettre à la communauté de déterminer quelles sources sont généralement fiables serait le plus objectif. »
Facebook compte donc bien mettre à profit son énorme base de données utilisateur (plus de deux milliards) à contribution pour participer à cette décision.
Bien entendu, cette initiative n’a pas été accueillie avec joie par de nombreux éditeurs ; il faut dire que bon nombre d’entre eux comptaient sur Facebook pour pouvoir atteindre un certain public, si les données changent et que le public peut désormais participer à décider si leur voix était crédible, cela peut avoir un impact sur leur trafic.
Pour les éditeurs, le nouveau système de classement de Facebook a soulevé des préoccupations immédiates, notamment si le fait que les opinions des utilisateurs sur la crédibilité d’une source étaient susceptibles d’être manipulées.
« Il est absolument positif de commencer à essayer de séparer le bon grain de l’ivraie en termes de réputation et d'utiliser les marques comme valeurs de confiance », a reconnu Jason Kint, directeur général de Digital Content Next, un groupe de commerce qui représente le divertissement et les organisations de presse. « Mais le diable se cache dans les détails sur la façon dont ils vont l'exécuter. »
Jason Kint, PDG Digital Content Next
Et de continuer en disant « Comment cela peut-il être déjoué ? Pourquoi devons-nous faire confiance à un tel système de classement ? Il y a beaucoup de questions à ce stade. »
Le nouveau système pourrait également favoriser les éditeurs partisans. Les utilisateurs de Facebook, invités à classer les informations auxquelles ils font le plus confiance, pourraient choisir les sites qui parlent le plus clairement de leurs croyances personnelles, réduisant ainsi la prédominance des éditeurs qui tentent de garder un ton objectif.
David Kaye, le rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d'expression, a déclaré que Facebook se heurterait probablement à des questions plus difficiles en déployant le nouveau programme de classement mondial.
« Que se passera-t-il dans les situations où une communauté détermine qu'une source d’actualités est digne de confiance, mais cette source est censurée ou illégale dans ce pays ? », a-t-il demandé, notant que, dans de nombreuses régions du monde, les gouvernements contrôlent toutes les chaînes officielles d'informations tandis que les sources indépendantes d'information sont interdites ou forcées de publier de façon pseudo-anonyme.
David Kaye, rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression
Dans le passé, a-t-il ajouté, Facebook s'est conformé aux règles locales lorsqu'il opérait à l'étranger : « Que va faire Mark Zuckerberg lorsque les besoins de la communauté, dans ce qu'elle juge être des actualités fiables, sont différents de ce que le gouvernement a déterminé. Avec qui Facebook sera-t-il ? »
Dans son message vendredi, Zuckerberg a déclaré que le nouveau changement « ne fera que déplacer l'équilibre des actualités que vous voyez vers des sources qui sont déterminées à faire confiance à la communauté. »
Facebook a déclaré que les actualités seraient priorisées selon le nouveau système de classement à partir de lundi, avant de s'étendre globalement. Certains utilisateurs de Facebook ont déjà été invités à classer la fiabilité des sites d'information qui apparaissent sur le réseau social. Dans un sondage, il a été demandé à ce panel restreint s'il a reconnu un certain nombre de sites Web, puis « Dans quelle mesure faites-vous confiance à chacun de ces domaines ? » Le panel a pu choisir parmi une gamme de réponses, notamment « entièrement, beaucoup, à peine et pas du tout. »
« Dans le cadre de nos enquêtes de qualité en cours, nous avons demandé à un échantillon diversifié et représentatif d'utilisateurs de Facebook à travers les États-Unis de mesurer leur connaissance des sources d'information et leur confiance », a déclaré Todd Breasseale, un porte-parole de Facebook. « Nous renforçons les liens des sources avec des scores de confiance élevés et rétrogradons les liens des sources avec des scores de confiance faibles. »
Cette stratégie adoptée par Facebook intervient alors que les critiques l’accusaient de ne pas en faire assez pour éradiquer les fausses actualités et la désinformation sur sa plateforme. Critiques qui lui ont été portées fin 2016 après l'élection présidentielle. Il lui était reproché notamment d’avoir laissé circuler trop de fausses actualités sur Hillary Clinton, ce qui aurait affecté les résultats de l'élection. L'année dernière, Facebook a également reconnu que les agents russes avaient utilisé le site pour diffuser des publicités et des posts afin de manipuler l’opinion publique.
Source : communiqué de Mark Zuckerberg, NYT
Et vous ?
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ZirakInactifEt si tu commençais par te l'appliquer à toi-même pour montrer l'exemple ?
Non parce que dans le genre "binaire" et "manichéen", tu te pose là quand même, il suffit de voir ta position sur les différents sujets (rien que niveau USA / Russie, ou Trump / Hillary, ou Assad / rebelles / terroristes, ou je ne sais quoi d'autre xD), pas une once de nuance, un avis tranché qui ne bouge pas d'un pouce même quand on te mets les faits devant les yeux, etc. etc.
La seule différence avec les autres, comme le rappelle cdusart, c'est que tu es dans la contradiction, juste pour le plaisir d'être dans la contradiction, même si ce que tu soutiens est faux. Moi j'appelle pas ça avoir du recul, ou être nuancé, ou faire entendre "l'avis inverse", j'appelle cela de la bêtise pure.
Que tu soutienne un avis contradictoire quand il y a effectivement de quoi se poser des questions et que tu as des éléments probants dans ce sens, c'est très bien, mais avoir un avis contradictoire juste en fonction de la source ou du sujet traité, basé sur un simple "j'ai le droit d'affirmer ça même si j'ai aucune preuve, juste car j'ai envie", c'est idiot.
T'as vraiment aucune honte...le 20/02/2018 à 11:37 -
NeckaraInactifCela me fait doucement rire.
On en parle des théories du complots d'extrême-gauche avec le patriarcat et consorts ?
On en parle des appels à la haine effectués par ces mêmes personnes ?
On en parle des mensonges et de la diffamation en qualifiant tout ce qui ne nous plaît pas de "nazi"/"extrême-droite"/"fasciste" ?
On en parle des mensonges par omission en ne mettant en avant que ce qui nous plaît, et en cachant ce qui dérange ?
On en parle des documentaires/reportages un peu ésotériques ?
Cela ne gêne personne qu'on retrouve de telles choses sur CNN, la BBC, Arté, etc. ?
Qu'ils balayent déjà devant leur porte avant de s'occuper de celle des autres.
Je ne regarde pas InfoWars, in-empêche, lors des manifestations américaines, ils fournissaient des rushs complets, ce qui couplé avec d'autres rushs, permettait d'avoir une idée claire de la situation. Et pendant ce temps là, les autres médias se contentait de sélectionner très habilement les passages qui les intéressent pour avancer leur histoire.
À leur place je me ferais tout petit, car c'est bien à cause de leur incapacité à produire du journalisme de qualité que des personnes s'éloignent des médias mainstream et se redirigent vers des médias "alternatifs", et de "réinformation", dont la qualité n'est malheureusement pas meilleure.le 15/07/2018 à 10:51 -
goomazioMembre chevronnéCe qu'ils font est pareil, ils bloquent des comptes, ils en ferment, ils censurent. Ils interdisent aussi.Oui, que la Terre est plate, que l'Evolution c'est de la *biip*, etc. Ca n'en fait pas pour autant des vérités, ni n'autorise les gens à vouloir imposer ces pensées. Le monde n'est pas une gigantesque secte !En fait dans l'absolu tu as raison: les gens, qui sont doués de discernement, savent en général trier le vrai du faux, surtout quand ce qu'on leur annonce entre tant en contradiction avec les faits ou avec l'histoire.Le problème, c'est le début de la phrase: "les gens, qui sont doués de discernement..." 40 ans de Culture Télé et 10 ans de Culture Réseaux Sociaux ont largement fait disparaitre ce qui pouvait vaguement exister auparavant dans ce domaine et ce que les progrès des siècles passés avaient commencé à faire émerger.Et donc oui, ces avis nocifs qui mettent en danger le fonctionnement de pays entiers et dont il parait qu'ils reposent sur pas grand chose de factuel ou de réel, devraient peut-être être un peu plus filtrés... ou discernés
le 07/09/2018 à 10:10 -
VivienDMembre émériteRécapitulons: les fausses informations se propagent comme un feu de brousse sur les réseaux sociaux parce que leurs usagers ne vérifient pas les sources ou ne sont pas capables d'en juger la valeur; et pour combattre ce fléau, parce que c'en est un, Facebook propose de laisser le soin à ses usagers de déterminer quelles sources sont fiables ou non. À moins que mon récapitulatif soit erroné, on peut voir là un énorme problème dans leur raisonnement.
Passons outre cet aspect et attardons-nous sur un autre problème que soulève pareille mesure. Que se passera-t-il si une communauté, prétendument lésée par certaines informations pourtant véridiques, décide de faire un raid pour que les sources, ayant publié les dites informations, se retrouvent inscrites sur la liste noire? Que se passera-t-il si une communauté décide d'en faire autant pour que des sources, publiant des informations fausses mais la confortant dans ses idées, soient approuvées et considérées comme fiables? Qu'en sera-t-il des éditoriaux, ou autres, soulevant des polémiques ou invitant à des débats d'idée?le 23/01/2018 à 14:29 -
GrogroMembre extrêmement actifJ'en pense que 100% des états-uniens ont été confrontés à de la propagande états-unienne pendant la campagne.le 26/01/2018 à 11:49
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worm83Membre éprouvéC'est évident le problème c'est que les Russes possède tout les outils de propagande sur internet, Google, FaceBook, Twitter, la plupart des media français sont pro Russie, Ils est connu que la Russie est le plus gros budget militaire du monde et d'espionnage aussi on se souvient de Échelon qui il y a 20 ans déjà permettais d'écouter toutes les conversation, ont les serveur racines DNS. Onse souviens aussi du scandales des écoutes des président Francais, Allemend ect....
Et puis tout nos hommes politiques sont formé en Russie via la Young leader Foundation ect....
Oui les Russes sont un danger pour la démocratie.
Ho wait !!!le 26/01/2018 à 14:25 -
Cpt AndersonMembre émériteLes Russes, ce sont les méchants. J'ai vu ça dans la série 24. C'est vrai que s'ingérer dans les affaires d'un pays étranger, c'est pas bien, heureusement, les États-Unis (ni la France d'ailleurs) ne l'ont jamais fait, ça se saurait. Vite, condamnons la Russie et faisons blocus sur les importations, ca me parait la meilleure des solutions. De toute façon, comme nous sommes en pleine emploi, perdre quelques milliards avec le marché Russe, on s'en fou. Regardez ce qu'il s'est passé avec les produits agricoles, la Russie nous a boycotté mais la France est tellement puissante, qu'elle n'a absolument pas senti ce retour de bâton.
Eh puis, nous devrions carrément envoyer le Charles de Gaules en Mer de Chine, histoire de leur mettre un peu la pression. Avec notre techno de pointe et nos rafales, les Russes vont certainement trembler.
Au final, le monde sans la Russie, la Chine, l'Iran, l'Inde et la Corée du Nord, ca serait quand même mieux. Donc rayons les de la carte, qu'on en finisse.le 19/02/2018 à 9:59 -
Dommage que ce soit pas déjà trolldi
Tu n'as pas l'impression d'être juste un poil manichéen ?le 20/02/2018 à 11:01 -
NamicaMembre expérimentéHummm. Ou va-t-on là ?
Il n'appartient pas à FB d'harmoniser les législations européennes mais bien de S'Y CONFORMER.
LOLle 18/05/2018 à 1:53 -
redcurveMembre extrêmement actifCe ne sont pas les contradictions de Facebook mais bien celles des défenseurs de la liberté d'expression, on ne peut pas et dire vous avez la liberté d'expression et en même temps vouloir censuré celles des autres sont prétexte qu'ils racontent des conneries. Ou il y a liberté d'expression ou il n'y en a pas un point c'est tout.le 15/07/2018 à 11:06