
Cela lui a toutefois coûté son emploi alors que la plupart des employés de Google et la presse ont qualifié ses propos de sexistes. Si le PDG de Google, Sundar Pichai, avait défendu le droit des employés à exprimer leur point de vue, il a toutefois estimé que certaines parties de l’exposé sur les inégalités de genre dans la tech avaient violé le code de conduite de la société et franchit les limites en perpétuant des stéréotypes offensants sur le genre sur le lieu de travail.
Dans la plainte déposée ce lundi, James Damore déterre l’affaire avec de preuves à l’appui : près d’une centaine de pages de captures d’écran de communications internes dans lesquelles les employés discutent de questions politiques sensibles.
Dans sa plainte, déposée en tant que recours collectif avec un autre ex-employé de Google, James Damore avance que les employés masculins blancs conservateurs chez Google sont « ostracisés, dénigrés et punis ». La plainte stipule que de nombreux responsables de Google auraient maintenu des « listes noires » d'employés conservateurs avec lesquels ils refusent de travailler ; que Google a une liste de conservateurs qui sont interdits de visiter son campus ; et que les licenciements de Damore par Google et l'autre plaignant, David Gudeman, étaient discriminatoires.
Certaines captures d'écran de communications internes jointes à la plainte révèlent que de nombreux employés semblent soutenir l'idée d'être intolérant envers certains points de vue. Ce serait le cas par exemple d'un post affirmant que Google devrait répondre au mémo de Damore en « disciplinant ou en procédant au licenciement de ceux qui ont exprimé leur soutien ». Dans un autre post, un manager aurait également déclaré son intention de « faire taire » certaines perspectives « violemment offensantes », en écrivant : « Il y a certaines opinions alternatives, y compris des opinions politiques différentes que je ne veux pas que les gens se sentent en sécurité de partager ici. Vous pouvez croire que les femmes ou les minorités sont non qualifiées ou tout ce que vous voulez... mais si vous le dites à haute voix, alors vous méritez ce qui vous arrive. »
« Je garde une liste noire de personnes que je n'autoriserai jamais dans mon équipe ou près de mon équipe, en fonction de la façon dont elles voient et traitent leurs collègues. Cette liste noire s'est un peu allongée aujourd'hui », avait écrit un autre manager au moment de la polémique autour du mémo de James Damore. D'après le quotidien Bloomberg, une autre capture d'écran révèle encore qu'un manager proposait la création d'une liste de « personnes qui compliquent la diversité » au sein de l'entreprise.
D'après la plainte, Google tolère les « modes de vie alternatifs ». La société aurait en effet des listes de diffusion internes pour les personnes intéressées par « les furries, la polygamie, le transgendérisme et la pluralité ». Mais cette tolérance ne s'étend pas au conservatisme. L'ingénieur de Google licencié pour sexisme estime aussi que les efforts visant à accroître la représentation des femmes et des minorités raciales sous-représentées, que des sociétés comme Google ont entrepris en réponse à des critiques externes, ont fini par créer une forme de discrimination illégale contre la majorité.
Gudeman, le second plaignant, a quant à lui été licencié suite à une controverse après les élections américaines sur un autre forum en ligne chez Google. Un employé de Google a en effet indiqué qu'il était préoccupé par sa sécurité sous l'administration Trump parce qu'il avait déjà été « visé par le FBI (y compris au travail) pour être musulman ». Selon la plainte, Gudeman a répondu avec scepticisme, en soulevant des questions sur les motifs du FBI pour enquêter sur l'employé, et a été signalé à Ressources humaines. Gudeman a été renvoyé peu de temps après, selon la plainte, après que le département RH de Google lui a dit qu'il avait « accusé [l'employé musulman] de terrorisme ».
Source : Bloomberg
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