Il ne fait pas bon d’être dans les souliers d’Apple en cette fin d’année. En effet, suite à une analyse de données de performances, il a été démontré qu’Apple réduit la vitesse des processeurs dans les iPhone avec des piles usagées ou usées, les rendant plus lents. Cette analyse a été la conséquence de plaintes d’utilisateurs selon lesquels les anciens iPhone avec des batteries vieillissantes ont été moins performants que les mêmes smartphones avec des batteries de remplacement, le fondateur de l'entreprise de benchmark Primate Labs John Poole, a collecté des données du programme Geekbench de la société sur des milliers d'iPhone afin de vérifier les allégations.
La marque à la pomme a reconnu le 20 décembre que certaines mises à jour de son système d‘exploitation avaient pour effet de ralentir le fonctionnement d‘anciennes versions de son iPhone dans le souci de préserver la batterie et les composants du smartphone. Une décision qui n’a pas su calmer la colère des utilisateurs et qui a valu à Apple une multiplication d’actions intentées en justice.
Reuters rapporte que dans l'une des poursuites, dont la plainte a été déposée ce jeudi à San Francisco, il était mentionné que « l'incapacité des batteries à gérer la demande créée par les vitesses du processeur » sans le correctif logiciel était un défaut.
« Plutôt que de corriger le défaut de la batterie en fournissant un remplacement gratuit de la batterie pour tous les iPhone concernés, Apple a cherché à masquer le défaut de la batterie », indiquait la plainte.
Le demandeur dans cette affaire est représenté par l'avocat Jeffrey Fazio, qui a représenté les plaignants dans un règlement de 53 millions de dollars avec Apple en 2013 au cours de son traitement des réclamations de garantie iPhone.
Le problème qui se pose maintenant est que les utilisateurs de l'année dernière auraient pu blâmer un processeur informatique vieillissant pour des plantages d'applications et une performance léthargique – et ont choisi d'acheter un nouveau téléphone – alors que la véritable cause pouvait être une batterie faible qui aurait pu être remplacée pour une fraction du coût d’un nouveau téléphone, explique l’une des plaintes.
« S'il s'avérait que les consommateurs auraient pu remplacer leur batterie au lieu d'acheter de nouveaux iPhone s'ils connaissaient la véritable nature des mises à niveau d'Apple, vous pourriez commencer à avoir de meilleures raisons de parler de fausse déclaration ou de fraude » , a déclaré Rory Van Loo. Professeur de l'Université de Boston spécialisé en droit de la technologie grand public.
Mais Chris Hoofnagle, directeur de la faculté du Centre de droit et de technologie de Berkeley, a déclaré dans un e-mail qu'Apple n'avait peut-être pas mal agi.
« Nous ne sommes toujours pas arrivés aux normes de protection des consommateurs » autour des produits vieillissants, a déclaré Hoofnagle. À titre d'exemple, il a souligné que « l'approche éthique pourrait inclure des fonctionnalités dégradantes ou même invalidantes. »
Les poursuites visent des dommages non spécifiés, en plus, dans certains cas, de remboursements.
Du côté de l’Europe, l’association HOP (Halte à l‘obsolescence programmée) a déposé mercredi une plainte contre Apple.
Pour la cofondatrice et déléguée générale de l‘association HOP, Laetitia Vasseur, « tout est orchestré pour contraindre les consommateurs à renouveler leurs smartphones. À plus de 1200 euros le téléphone, soit plus d‘un SMIC, ces pratiques sont inacceptables et ne peuvent rester impunies », a-t-elle dit dans le communiqué.
L‘association française poursuit l‘entreprise pour « obsolescence programmée et tromperie ». Le recours a été déposé contre Apple France au tribunal de grande instance de Paris.
Apple est déjà visée par huit plaintes distinctes aux États-Unis ainsi qu‘une plainte en Israël, selon le quotidien national Haaretz. HOP explique qu’à la différence des autres pays, la France a fait de l‘obsolescence programmée un délit, avec « une peine maximale de deux ans de prison et une amende allant jusqu’à 300 000 euros et 5 % du chiffre d‘affaires annuel. »
Source : Reuters (1 et 2)
Obsolescence programmée des iPhone : Apple fait face à des poursuites aux États-Unis
En France et en Israël après avoir avoué sa stratégie
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Le , par Stéphane le calme
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