Ce dimanche, l’agence de presse Xinhua a indiqué qu’en trois ans, les autorités chinoises ont ordonné la fermeture de plus de 13 000 sites Internet qui ne respectaient pas la loi ou les règles en vigueur. Par ailleurs, près de 10 millions de comptes Internet ont été fermés pour « violation des protocoles de service », poursuit l'agence, en faisant vraisemblablement référence à des comptes de réseaux sociaux.
« Ces actions ont un puissant effet dissuasif », a déclaré Wang Shengjun, vice-président du Comité permanent de l'Assemblée nationale populaire.
Selon un rapport publié en octobre 2015 par l'ONG américaine Freedom House, la Chine, qui compte le plus grand nombre d’internautes du monde, possède une des politiques les plus restrictives en matière d'Internet parmi les 65 pays étudiés, devant l'Iran et la Syrie.
Les contrôles, déjà très stricts sur Internet, ont été renforcés depuis l'investiture du président Xi Jinping, il y a cinq ans, malgré l'indignation des défenseurs de la liberté d'expression. Le gouvernement chinois n’a pas manqué de souligner que tous les pays réglementent leur Internet et que ses règles sont des mesures nécessaires pour empêcher la diffusion de contenus pornographiques ou violents et garantir la sécurité nationale comme la stabilité sociale.
L’agence de presse Xinhua a assuré qu’un rapport à la session du comité permanent du parlement chinois a indiqué que les autorités avaient ciblé la pornographie et la violence dans leurs sites web, blogs et comptes de médias sociaux.
« La sécurité sur Internet concerne la mainmise à long terme du parti sur le pouvoir, la paix et la stabilité à long terme du pays, le développement socio-économique et les intérêts personnels du peuple », a indiqué Xinhua.
Plus de 90 % des personnes interrogées ont soutenu les efforts du gouvernement pour gérer l'Internet, 63,5 % d'entre eux estimant que ces dernières années il y a eu une réduction évidente du contenu en ligne nuisible, ajoute le rapport.
Les autorités, y compris l'administration du cyberespace de Chine, ont convoqué plus de 2200 opérateurs de sites Web pour des négociations au cours de la même période, a affirmé Wang Shengjun.
Séparément, Xinhua a déclaré qu'au cours des cinq dernières années, plus de 10 millions de personnes qui ont refusé de s'inscrire en utilisant leur vrai nom ont vu leur compte Internet et autres comptes de télécommunication suspendus.
La Chine a inauguré en juin une loi sévère sur la cybersécurité, après des années de débats féroces autour d’une législation controversée que de nombreux groupes d'entreprises étrangères craignent de voir leur capacité à opérer dans le pays affectée.
L'Internet local est en effet encadré de façon drastique par un système (« la grande muraille électronique ») qui bloque les réseaux sociaux Facebook et Twitter, YouTube, Google, ainsi que de nombreux médias occidentaux (comme le New York Times).
Pour contourner ce blocage, des particuliers peuvent utiliser des « réseaux privés virtuels », souvent désignés par leur sigle anglais VPN (« virtual private network »). Toutefois, après une campagne du ministère chinois de l'Industrie et des Technologies de l'information (Miit) qui aura duré 14 mois, le régulateur chinois a annoncé en janvier 2017 à ses citoyens que désormais, l'utilisation non autorisée des réseaux privés virtuels (VPN) pour se connecter à Internet est formellement interdite dans le territoire.
C’est dans ce contexte que ce mois de décembre un entrepreneur chinois du nom de Wu Xiangyang a été condamné à cinq ans et demi de prison ferme après avoir été reconnu coupable d'avoir vendu un service de réseau privé virtuel. D'après les informations recueillies, Wu Xiangyang a également été condamné à une amende de 500 000 yuans soit l'équivalent de 76 000 dollars par le tribunal de la région sud du Guangxi, cela pour avoir exploité son entreprise de 2013 à juin 2017 sans disposer au préalable des licences requises. Le tribunal reproche également à l'entrepreneur chinois d'avoir collecté de manière illégale des revenus estimés à près de 792 638 yuans soit 120 500 dollars.
Rappelons qu’Apple s’est vu contraint de retirer toutes les applications de type VPN de sa vitrine de téléchargement en Chine, provoquant par la même occasion la fureur des éditeurs qui se sont dits déçus de voir Apple céder sans se battre comme il l’a fait avec les autorités de son propre pays.
Source : Reuters
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Voir aussi :
Cybersécurité : la Chine interdit l'usage non autorisé des réseaux privés virtuels (VPN), pour se connecter à Internet
Chine : un fournisseur de service VPN aurait été condamné à cinq ans et demi de prison, et à une amende de 76 000 dollars
Chine : depuis 2015
Le pays a fermé plus de 13 000 sites Web et supprimé plus de 10 millions de comptes internet
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Le , par Stéphane le calme
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