
En vertu des règles actuelles, les fournisseurs de services à large bande sont interdits :
- de blocage : les fournisseurs de services ne peuvent pas bloquer l'accès à du contenu, des applications, des services ou des appareils non dangereux ;
- de limitation : les fournisseurs de services ne peuvent délibérément cibler un certain trafic Internet licite pour qu'il soit livré aux utilisateurs plus lentement que les autres types de trafic ;
- de donner des priorités moyennant une compensation financière : les fournisseurs de services à large bande peuvent ne pas favoriser un certain trafic Internet en échange d'un examen de quelque nature que ce soit. Les fournisseurs de services Internet sont également interdits de donner la priorité à un contenu ou des services de leurs affiliés.
Ce qui veut dire que si la neutralité du Net venait à être abrogée, les gagnants seraient vraisemblablement les FAI qui auront désormais la possibilité de découper la façon dont Internet circule sur leur réseau.
« Cette action ramènera le haut débit aux États-Unis à un régime de réglementation qui met l'accent sur l'investissement privé et l'innovation plutôt que sur l'intervention gouvernementale », s’est réjoui Joan Marsh, vice-présidente d'AT&T.
Cependant, si les opérateurs comme AT&T se sont félicités de la direction prise par la FCC, les grandes enseignes du numérique n’ont pas manqué de montrer leur opposition à ce règlement.
Dans un tweet, la grande enseigne de la diffusion vidéo a déclaré « Netflix soutient la #Neutralité #Net. Nous nous opposons à la proposition de la FCC d'annuler ces protections de base. » En réponse à un appel lancé par Twitter, l’entreprise a ajouté : « Nous soutenons depuis des années l'IA et Day to Save Net Neutrality avec une bannière sur la page d'accueil de Netflix pour tous les utilisateurs. Le projet de décret actuel n'a pas été officiellement voté, alors nous affirmons maintenant notre opposition publiquement et avec force. »
C’est dans ce contexte que Stéphane Richard, PDG d’Orange, a donné son avis. Lorsqu’il lui a été demandé s’il réfléchit également à un Internet à plusieurs vitesses pour valoriser ses réseaux, il a répondu
« C’est une obligation, mais en même temps ce débat est pollué par des considérations politiques. Parce que lorsqu’on dit “neutralité du net” on voit tout de suite la main des opérateurs qui viendraient fouiller des contenus et faire un tri entre les contenus. Ce n’est pas du tout ça le sujet.
« Le sujet c’est qu’effectivement, dans les usages futurs de l’Internet, il y en a certains comme l’Internet des objets, par exemple avec la voiture autonome, qui vont nécessiter un Internet particulier en termes de latence, en termes de vitesse.
« Il faudra alors que nous soyons capables de proposer à l’industrie un Internet avec des fonctionnalités et des puissances différentes, donc un Internet avec des qualités de service différentes. Pour y parvenir, il faut qu’on nous laisse le faire. »
Mais certains internautes ont estimé qu’il n’y a pas besoin d’avoir recours à la Neutralité du Net pour y parvenir puisque des offres professionnelles à débit variables existent déjà.
Source : entretien avec Stéphane Richard
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