Munich a décidé d'abandonner LiMux pour Windows 10 à partir de 2020
Une migration à 50 millions d'euros
Le 2017-11-25 09:41:23, par Stéphane le calme, Chroniqueur Actualités
En 2003. Munich, troisième ville la plus importante d’Allemagne, dispose de plus de 16 000 PC utilisés par les employés de l’administration. La fin de la prise en charge de Windows NT est proche et celle de Windows XP suivra dans quelques années. La ville de Munich a besoin d’une alternative pour mettre fin aux migrations forcées des solutions propriétaires, qui permettra de :
C’est dans ce contexte que la ville annonce le projet LiMux en 2004, une version personnalisée de Linux qui tournerait sur les ordinateurs des collaborateurs. Cependant, un peu plus d’une décennie plus tard, le conseil municipal de Munich, qui dispose désormais d’un parc informatique de 29 000 PC, décide de se tourner vers Windows 10.
Pour être plus précis, Munich va commencer à déployer un client Windows 10 à partir de 2020, pour un coût d'environ 50 millions d'euros, en vue de remplacer complètement LiMux par Windows 10 d'ici 2023.
Les élus qui ont soutenu ce projet lors d'une réunion du conseil ont expliqué que l'utilisation de Windows 10 facilitera la compatibilité des applications et des pilotes de matériel en plus de réduire les coûts associés à l'exécution de PC tournant sur Windows et LiMux côte à côte.
Il faut préciser que Munich avait gardé une minorité de ses machines sous Windows pour exécuter des applications métier incompatibles avec LiMux pour lesquelles la virtualisation n'est pas une option. Quant à savoir quelle proportion de ces ordinateurs tournait toujours sur Windows, certaines personnes évoquent 40 % et d’autres 20 %. Quoi qu’il en soit, ces deux écosystèmes ont coexisté au sein de la municipalité depuis une décennie déjà, mais Munich estime que cette option n’est désormais plus viable.
Le maire Dieter Reiter a rappelé qu'il n'y a jamais eu d’écosystème reposant entièrement sur Linux dans la ville : « Nous avons toujours eu des systèmes mixtes et nous avons ici la possibilité de passer à un système unique : avoir deux systèmes d'exploitation n’est pas du tout rentable [...] Je n'ai jamais dit que je suis un expert en approvisionnement informatique, mais je suis soutenu par 6 000 collègues qui ne sont pas non plus satisfaits des performances des systèmes existants. »
Bien entendu, le retour à Windows 10 n’a pas fait l’unanimité chez les élus. Ceux qui s’y opposent ont remis en question la nécessité d'une migration qui coûtera plus de 50 millions d'euros à Munich et va prendre des années pour être déployée, alors que l'autorité sera également occupée à restructurer son département informatique.
Florian Roth, leader du parti des Verts à Munich, a demandé si le retour à Microsoft était vraiment la meilleure façon d'améliorer les TI au sein de l'autorité : « Nous sommes d'accord sur le fait que des améliorations à notre informatique sont absolument nécessaires, mais le coût élevé d'un retour à Microsoft, avec les coûts financiers qui en découlent, est une question qui nécessite un débat [...] Est-ce que tant de millions, de ressources, de gens ont vraiment besoin d'être liés à un projet aussi inutile ? »
Roth a également fait valoir qu'être si fortement dépendant de Microsoft, ou de tout autre fournisseur, posait des problèmes de sécurité potentiels. « L'Office fédéral allemand de la sécurité de l'information, le Bundesamt für Sicherheit in der Informationstechnik, a récemment répété qu'une monoculture dans les logiciels est dangereuse », a-t-il rappelé.
La migration vers Windows 10 fait partie d'une restructuration informatique chiffrée à plus de 89 millions d'euros à Munich, dans le cadre de laquelle le conseil souhaite également augmenter de manière significative le nombre d'applications exécutées sur des infrastructures virtualisées ou des navigateurs Web. En créant ces applications « indépendantes de la plateforme », le conseil croit que cela pourrait réduire le temps nécessaire pour tester et mettre à jour les clients.
Matthias Kirschner, président de la Free Software Foundation Europe, s'est interrogé sur les raisons pour lesquelles le conseil investit tant dans le passage à un nouveau système d'exploitation de bureau tout en se concentrant sur le sourcing d'applications qui fonctionneront sur n'importe quelle plateforme : « Munich a parlé d'être indépendant du système d'exploitation, c'est pourquoi je ne comprends pas pourquoi ils investissent maintenant tellement de temps dans le changement d'un système d'exploitation. »
Thomas Ranft du parti FDP / HUT s’est demandé pourquoi le conseil devrait dépenser autant d'argent pour abandonner « l'indépendance du fournisseur que Linux nous a donné », surtout si Windows ne serait pas une solution à long terme : « Cela n'a pas de sens parce que là où nous voulons aller à Munich c'est le cloud, à quoi sert une solution intermédiaire qui nous coûte près de 100 millions d'euros ? »
Source : TR
Et vous ?
Qu'en pensez-vous ? Coup dur pour l'open source ?
- accéder à une large gamme d’applications ;
- faciliter l’interopérabilité avec les autres plateformes ;
- bénéficier d’un support constant ;
- réduire les coûts ;
- se libérer des « vendor lock-in ».
C’est dans ce contexte que la ville annonce le projet LiMux en 2004, une version personnalisée de Linux qui tournerait sur les ordinateurs des collaborateurs. Cependant, un peu plus d’une décennie plus tard, le conseil municipal de Munich, qui dispose désormais d’un parc informatique de 29 000 PC, décide de se tourner vers Windows 10.
Pour être plus précis, Munich va commencer à déployer un client Windows 10 à partir de 2020, pour un coût d'environ 50 millions d'euros, en vue de remplacer complètement LiMux par Windows 10 d'ici 2023.
Les élus qui ont soutenu ce projet lors d'une réunion du conseil ont expliqué que l'utilisation de Windows 10 facilitera la compatibilité des applications et des pilotes de matériel en plus de réduire les coûts associés à l'exécution de PC tournant sur Windows et LiMux côte à côte.
Il faut préciser que Munich avait gardé une minorité de ses machines sous Windows pour exécuter des applications métier incompatibles avec LiMux pour lesquelles la virtualisation n'est pas une option. Quant à savoir quelle proportion de ces ordinateurs tournait toujours sur Windows, certaines personnes évoquent 40 % et d’autres 20 %. Quoi qu’il en soit, ces deux écosystèmes ont coexisté au sein de la municipalité depuis une décennie déjà, mais Munich estime que cette option n’est désormais plus viable.
Le maire Dieter Reiter a rappelé qu'il n'y a jamais eu d’écosystème reposant entièrement sur Linux dans la ville : « Nous avons toujours eu des systèmes mixtes et nous avons ici la possibilité de passer à un système unique : avoir deux systèmes d'exploitation n’est pas du tout rentable [...] Je n'ai jamais dit que je suis un expert en approvisionnement informatique, mais je suis soutenu par 6 000 collègues qui ne sont pas non plus satisfaits des performances des systèmes existants. »
Bien entendu, le retour à Windows 10 n’a pas fait l’unanimité chez les élus. Ceux qui s’y opposent ont remis en question la nécessité d'une migration qui coûtera plus de 50 millions d'euros à Munich et va prendre des années pour être déployée, alors que l'autorité sera également occupée à restructurer son département informatique.
Florian Roth, leader du parti des Verts à Munich, a demandé si le retour à Microsoft était vraiment la meilleure façon d'améliorer les TI au sein de l'autorité : « Nous sommes d'accord sur le fait que des améliorations à notre informatique sont absolument nécessaires, mais le coût élevé d'un retour à Microsoft, avec les coûts financiers qui en découlent, est une question qui nécessite un débat [...] Est-ce que tant de millions, de ressources, de gens ont vraiment besoin d'être liés à un projet aussi inutile ? »
Roth a également fait valoir qu'être si fortement dépendant de Microsoft, ou de tout autre fournisseur, posait des problèmes de sécurité potentiels. « L'Office fédéral allemand de la sécurité de l'information, le Bundesamt für Sicherheit in der Informationstechnik, a récemment répété qu'une monoculture dans les logiciels est dangereuse », a-t-il rappelé.
La migration vers Windows 10 fait partie d'une restructuration informatique chiffrée à plus de 89 millions d'euros à Munich, dans le cadre de laquelle le conseil souhaite également augmenter de manière significative le nombre d'applications exécutées sur des infrastructures virtualisées ou des navigateurs Web. En créant ces applications « indépendantes de la plateforme », le conseil croit que cela pourrait réduire le temps nécessaire pour tester et mettre à jour les clients.
Matthias Kirschner, président de la Free Software Foundation Europe, s'est interrogé sur les raisons pour lesquelles le conseil investit tant dans le passage à un nouveau système d'exploitation de bureau tout en se concentrant sur le sourcing d'applications qui fonctionneront sur n'importe quelle plateforme : « Munich a parlé d'être indépendant du système d'exploitation, c'est pourquoi je ne comprends pas pourquoi ils investissent maintenant tellement de temps dans le changement d'un système d'exploitation. »
Thomas Ranft du parti FDP / HUT s’est demandé pourquoi le conseil devrait dépenser autant d'argent pour abandonner « l'indépendance du fournisseur que Linux nous a donné », surtout si Windows ne serait pas une solution à long terme : « Cela n'a pas de sens parce que là où nous voulons aller à Munich c'est le cloud, à quoi sert une solution intermédiaire qui nous coûte près de 100 millions d'euros ? »
Source : TR
Et vous ?
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AndMaxMembre éprouvéJe ne pense pas que ce soit un coup dur pour l'open-source. Les logiciels libres, ou les logiciels "à sources ouverts" (ce qui n'est pas du tout la même chose), ont existé bien avant Microsoft, et existeront bien après la fin des logiciels privateurs de Microsoft. C'est plutôt un coup dur pour Munich et ses administrés: une part plus importante de leurs impôts partiront vers l'Irlande puis des paradis fiscaux, et ils n'auront plus de contrôle sur leurs systèmes d'informations.le 25/11/2017 à 10:46
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Chuck_NorrisMembre émériteMais oui bien sûr. Cela a le vent en poupe, certes, mais de là à laisser penser que c'est la meilleure solution. Cela est une solution, certes, mais ça oblige à confier des données à des prestataires privés, souvent étrangers, et de dépendre d'un fournisseur aussi (de la même manière que retourner à Windows introduit une dépendance à Microsoft). Donc une solution, mais pas LA solution. Il y a aussi d'excellentes raisons de tout gérer in-house.
Pour l'abandon de LiMux, cela me paraissait inévitable. La migration n'a clairement pas été faite correctement, si on a encore 40% de postes sous Windows après tant d'années, tout ça pour exécuter des logiciels métiers (= faits pour Munich, donc qui auraient pu être adaptés pour LiMux si les moyens avaient été mis) qui ne tournent que sur Windows. Et que la virtualisation n'aurait pas été une option (puissance requise ? matériel spécifique ? j'avoue que là-dessus j'ai des doutes quand même).
Un projet inachevé, faute soit de moyens humains, soit de moyens financiers, soit même de volonté, car il est probable qu'il y ait eu de la réticence au changement, voire de la malveillance (personnes étant par définition hostiles aux projets, et bien sûr pression des lobbys). La décision d'aujourd'hui ne surprend donc pas, même si ce n'était pas la seule option.
En tout cas je ne trouve pas que Windows 10 soit un produit adapté pour des postes professionnels, notamment pour son aspect éternellement changeant, ses mises à jour gargantuesques et obligatoires, non sans dommages pour les applications et les réglages, et pour les très nombreux espions intégrés aux systèmes. Ceci dit je suis certain que Microsoft fera le nécessaire pour désactiver tous ces détails énervants pour Munich (et rien que pour eux), cela faisait sûrement aussi partie des conditions pour que la ville accepte de migrer à Windows 10.le 25/11/2017 à 11:19 -
Fleur en plastiqueMembre extrêmement actifPar migration forcée, on entend : mise à jour complète du système obligatoire pour bénéficier de telle fonctionnalité, d'une mise àjour de sécurité, ou pour faire fonctionner une application récente. Elle est forcée parce que ce n'est parfois que le seul choix possible, dictée par une société unique, l'éditeur du système d'exploitation, ceci entraînant des frais de licences et entraînent des effets secondaires (applications ou matériels ne fonctionnant plus, formations à refaire...).
Dans le cadre d'un système libre, l'éditeur originel du système n'est pas le seul maître ; cela signifie que grâce à l'accès au code source et la liberté de modification, on peut potentiellement résoudre certains de ces soucis nous-même, ou engager une autre société pour le faire, sans forcément imposer une mise à jour globale avec les problèmes que cela implique. Après dans la plupart des cas courants, ce n'est pas un choix très intéressant, mais c'est toujours bon de savoir que cela reste une possibilité.le 15/05/2020 à 11:42 -
Pierre GIRARDExpert éminentPourquoi tant d'agressivité pour un système qui selon toi est nul et très marginal ?
Si Windows te convient : C'est parfait, pour ma part, je n'y vois aucun problème. Par contre, c'est pas parce que LiMux est stoppé que ça change quoi que ce soit, c'est juste un épiphénomène. Et pour le Cloud, si ton vœux le plus cher est de faire une confiance aveugle en quelques fournisseurs stockant tes données ont ne sait pas où ni comment, c'est pas non plus mon problème. Pour ma part, mes données sont à moi et elles le resteront aussi longtemps que je pourrais les garder.le 26/11/2017 à 14:14 -
Aurelien PlazzottaMembre extrêmement actifLa décision de remigrer vers Windows est irrationnelle. Il est évident que les lobbies Microsoft ont influencé les décideurs. Et comme dit plus haut, la migration vers LiMux était dès le départ sabotée puisque 13 ans plus tard, 40% des postes ne "devaient" pas être migrés... Début du déploiement de Windows 10 en 2020, soit 5 ans après sa sortie. Fin de la migration en 2023, soit 8 ans après la sortie du système d'exploitation. Microsoft va pouvoir doubler sa facture en maintenance logicielle... D'ailleurs Microsoft a désormais le même coeur de métier que RedHat : ils font leur beurre sur la formation, le support et la maintenance. A croire que l'entreprise développe délibéremment un piètre logiciel pour facturer des prestations liées à l'exploitation du produit.
EDIT: Correction de la date suite au commentaire de gbegreg (faute de saisie).le 25/11/2017 à 14:48 -
el_slapperExpert éminent séniorBon, alors dis-moi : pour le poste client, si tout est en client léger, qu'est-ce que ça change d'avoir un Linux ou un windows? Parceque bon, les navigateurs, ils tournent un peu partout, hein...
Tant qu'on fait du client lourd, la distinction est importante(d'ou le choix de la gendarmerie de se tourner vers linux, plateforme naturelle pour leurs formats de données libres et donc pérennes). Mais pour du client léger? Que les serveurs soient sous Windows n'empêche pas de garder des clients Linux. C'est certes le contraire du cas habituel(tous nos clients sauf un ont des clients windows et un serveur linux), mais ça n'a rien d'impossible ou de déconnant, sur du client léger.le 27/11/2017 à 14:55 -
liberforceModérateurlulu7, arrête avec cette vision éculée et biaisée de Linux et son écosystème...Linux fait office d'amateurisme en entreprise.Pour peu que tu ait un problème c'est démerde toi au bon vouloir de la communauté (quand je dis communauté c'est un euphémisme hein, dans la pratique la communauté c'est le cercle très privée du chef Linus (que personne ne doit critiquer).
Quant au fait que Linus ne doit pas être critiqué, quelle farce ! Il critique les autres, et je te prie de croire que les autres ne se privent pas non plus.Linux a besoin de commerciaux, de logistique et de courtoisie mais pas de plus de dev.On parle surtout de cloud hybride, pouvant interagir avec l'os. Hors aucune entreprise ne s’embête à développer ces outils sous linux, se serait une parte de temps.
On parle de travail collaboratif (office 365, Skype entreprise/Lync,...) principalement.
Il faut pas voir que l'os. Les pro on besoin d'un écosystème fonctionnel et cohérent, ce que n'a évidement pas Linux dans ces domaines.
Aucun commercial ne fait ces présentation avec impress par exemple, c'est se bercer d'illusion que croire que Libre Office est au meme niveau que powerpoint par exemple.Les pro ont aussi besoins d'outils spécifique développé exclusivement sous Windows/Mac (Photoshop, Sphynx, C4D...) les outils dédia à la CAO...
Quant à ton avis sur les distributions Linux:
c'est toujours des interfaces incohérente pleines de bugs.
Dire aussi que Linux fait pas de Cloud... Non mais allô quoi ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/OpenStackle 28/11/2017 à 11:48 -
ZeflingExpert confirméSur desktop, parce que si on prend linux dans sont ensemble, ils ont a peu de chose près 70% des environnements (mobile, serveur, embarqué, etc.)
Personnellement, je trouve Windows moche (avis totalement subjectif) et pas cohérent (surtout dans l'administration système), mais ça doit être parce que je suis trop habituer à KDE. 4 ans que je traîne avec.le 25/11/2017 à 21:10 -
Pierre GIRARDExpert éminentAbsolument aussi facile qu'avec SUN Solaris ... je m'occupais de plus de 200 postes avec des outils existant sur tous les UNIX et parfaitement sécurisés depuis fort longtemps. Certains de ces outils existaient déjà avant l'arrivée de Windows NT et n'ont fait que s’améliorer depuis.le 28/11/2017 à 16:08
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Fleur en plastiqueMembre extrêmement actifBen non justement. Clairement tu ne comprends pas ce que je cherche à expliquer bien que j'ai essayé d'éviter tout parti pris. Tout comme tu confonds dans ton message précédent migration forcée et mise à jour.
Ben non.
Bien évidemment, aucun intérêt pour l'utilisateur Linux moyen. Mais là ce n'est pas d'eux dont on parle, donc ta remarque est hors sujet. C'est un peu comme si je disais que le boucher ne devrait pas se servir d'une tronçonneuse pour couper la viande, donc le bûcheron ne devrait pas non plus se servir d'une tronçonneuse pour couper les arbres.
Tu confonds tout, et c'est probablement fait exprès, donc en ce qui me concerne je ne chercherai pas davantage à expliciter.le 15/05/2020 à 13:22