Comme il avait été annoncé par Toshiba, ce mercredi 13 septembre devait marquer la fin des négociations pour le choix du nouvel acquéreur des activités de puces de la firme japonaise. Et conformément au calendrier communiqué, Toshiba a annoncé aujourd’hui, à la suite d’une réunion de son conseil d’administration, qu’elle a conclu un mémorandum d’entente avec Bain Capital Private Equity, le membre principal d’un consortium qui souhaite actuellement acquérir son unité de fabrication de mémoires. Toshiba précise que les parties se donnent jusqu’à la fin de ce mois pour trouver « un accord définitif mutuellement satisfaisant ».
Nous rappelons, pour ceux qui n’ont pas suivi de bout en bout les différentes phases de cette affaire, que Toshiba est en proie à une grosse crise financière depuis des années. L’entreprise a falsifié ses comptes pendant environ sept ans afin de faire croire qu’elle se porte bien financièrement et ainsi maintenir sa valeur en bourse. Mais la supercherie a été découverte en 2015 et depuis lors, l’entreprise a entrepris un certain nombre de réformes afin de renouer avec la croissance. Mais en dépit des décisions prises comme le changement les dirigeants d’alors, la restructuration du personnel ainsi que le remplacement d’une grande partie des membres du conseil d’administration, les comptes de l’entreprise japonaise n’affichent toujours pas de résultats positifs.
En plus des irrégularités comptables constatées sur les sept années antérieures à 2015, l’entreprise est également accablée par une lourde dette de près de 10 milliards de dollars occasionnée par ses activités dans le nucléaire avec l’entreprise américaine Westinghouse Electric Corp qu’elle a rachetée depuis 2006 et dans laquelle elle est actionnaire à hauteur de 87 %.
Toshiba a donc obligation de trouver du cash pour épurer ses dettes et relancer ses activités. Pour cela, elle a décidé de vendre Toshiba Memory Corporation (TMC), son entreprise de production de mémoires pour laquelle elle est classée seconde entreprise de fabrication de mémoires au monde derrière son rival Samsung Electronic.
Depuis quelques heures, Toshiba a bouclé ses consultations et a annoncé qu’elle a porté son dévolu sur le consortium d’entreprises mené par Bain Capital Private Equity, une entreprise d’investissement basée aux États-Unis. Toshiba déclare que son conseil d’administration a porté son choix sur le consortium conduit par Bain, car « au cours de ces négociations, Bain a présenté de nouvelles propositions ». C’est donc en vertu de ces nouvelles propositions que Toshiba a opté pour le groupe de Bain Capital.
À noter que ce groupe d’entreprises était en compétition avec deux autres consortiums dont un mené par Foxconn qui s’était alliée à plusieurs entreprises dont Kingston Technology Co, le fabricant de mémoires, Apple, Dell, Cisco et Amazon, et l’autre dans lequel se trouvait Western Digital (WD).
Concernant Western Digital, il faut souligner qu’elle a formé une joint-venture avec Toshiba et jusqu’à une date récente, l’entreprise souhaitait vivement mettre la main sur l’unité de production de puces de l’entreprise japonaise. Mais avec la récente déclaration, les choses semblent mal engagées. Toutefois, rien n’est encore perdu, car « Toshiba annonce par la présente qu’elle a conclu un protocole d’accord non contraignant avec Bain ». Elle ajoute par ailleurs que « la signature de ce mémorandum d’entente n’élimine pas la possibilité de négociations avec d’autres consortiums ».
Bien évidemment, cela n’a pas suffi à calmer les autres prétendants. Western Digital, qui nourrissait l’espoir de renforcer sa position au sein de l’entreprise, a déclaré ceci après l’annonce de Toshiba : « Nous sommes déçus que Toshiba prenne cette mesure malgré les efforts inlassables de Western Digital pour parvenir à une résolution qui est dans l’intérêt de toutes les parties prenantes. » WD ajoute qu’il « est surprenant que Toshiba continue de poursuivre une transaction avec un consortium dirigé par SK Hynix Inc. basée en Corée et Bain Capital Japan sans le consentement de SanDisk, dans la mesure où la langue dans les accords JV afférents est sans ambiguïté, et plusieurs tribunaux se sont prononcés en faveur de la protection des droits contractuels de SanDisk ».
Il faut savoir que Western Digital a déjà déposé une plainte auprès d’une Cour d’arbitrage internationale afin de dénoncer le fait que Toshiba n’a pas le droit de procéder à la vente de son unité de fabrication de puces sans l’accord de ses partenaires membres de la joint-venture créée.
En attendant le règlement de cette affaire, Toshiba se donne donc jusqu’à la fin de ce mois pour boucler tous les aspects de la transaction.
Source : Communiqué Toshiba (PDF), Western Digital
Et vous ?
Toshiba pourra-t-elle régler tous ses problèmes financiers et revenir au-devant de la scène après cette vente ?
Voir aussi
Toshiba est en difficulté financière avec une perte de 4,8 milliards $ en neuf mois, Apple envisagerait une offre sur les mémoires de Toshiba
La Rubrique , Forum , Cours et tutoriels , FAQ du langage
Rachat des activités de Toshiba : l'entreprise choisit l'offre du groupe mené par Bain
Mais Western Digital semble ne pas avoir dit son dernier mot
Rachat des activités de Toshiba : l'entreprise choisit l'offre du groupe mené par Bain
Mais Western Digital semble ne pas avoir dit son dernier mot
Le , par Olivier Famien
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !