Réforme du Code de travail : ce qui va changer avec les nouvelles ordonnances
Des conséquences pour l'emploi IT ?
Le 2017-08-31 19:17:48, par Michael Guilloux, Chroniqueur Actualités
Après deux mois de concertations, la ministre du Travail et le Premier ministre ont dévoilé officiellement ce jeudi « 36 mesures concrètes » pour réformer le Code du travail. C’est un texte de 160 pages organisé en cinq ordonnances sur le Code du travail qui a été mis en ligne sur le site du gouvernement. Parmi les principales mesures que contient la réforme, on peut citer les suivantes.
Création d'une unique instance de représentation du personnel
Dans toutes les entreprises de plus de 50 salariés, le comité d’entreprise, le CHSCT et les délégués du personnel vont fusionner en une instance unique appelée « Comité social et économique ». D'après Libération, une commission consacrée aux questions d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail, soit les compétences des ex-CHSCT, sera obligatoire dans les entreprises à risque (nucléaire ou classée Seveso) et les groupes de plus de 300 salariés. Par accord d’entreprise, la nouvelle instance pourra aussi absorber le délégué syndical pour disposer d’un pouvoir de négociation.
Ouverture de la négociation dans les petites entreprises
Le gouvernement veut élargir la négociation à toutes les PME de moins de 50 salariés. Concrètement, la direction pourra négocier directement avec le personnel, sans syndicat et sur l’intégralité des sujets. Le ministère du Travail justifie cela par le fait que les délégués syndicaux sont absents de 96 % des petites entreprises. Aujourd'hui, pour conclure des accords, les patrons des petites entreprises doivent négocier avec un représentant des salariés mandaté par un syndicat.
Un référendum à l’initiative de l’employeur dans les entreprises de moins de 20 salariés
Dans les entreprises de moins de 20 salariés sans élu du personnel, les patrons pourront négocier directement avec les salariés puis soumettre des accords à référendum sur tous les sujets de négociation, comme la rémunération, le temps de travail ou l’organisation du travail. Cela n’est aujourd’hui possible que dans quelques domaines.
Un grand nombre de sujets seront négociés directement dans les entreprises et plus dans les branches
Les ordonnances vont ouvrir de nouveaux champs de négociation aux entreprises : le montant des primes d’ancienneté, l’agenda social, le contenu et le niveau des consultations. Aujourd’hui, tout cela se décide au niveau des branches.
Accord majoritaire à 50 % à partir du 1er mai 2018
À partir du 1er mai 2018, pour être validés, les accords d’entreprise devront être approuvés par des organisations représentant 50 % des voix, et non plus 30 % comme aujourd’hui.
Plafonnement des indemnités prud'homales
Comme prévu, les indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif seront limitées par un plancher et un plafond. Avec deux ans d’ancienneté, le plafond sera de trois mois de salaire, augmenté progressivement à raison d’un mois par année d’ancienneté jusqu’à dix ans. Puis en hausse d’un demi-mois par an pour atteindre vingt mois pour trente années dans la même entreprise. Le plancher sera de quinze jours dans les TPE, un mois pour les autres, et augmenté jusqu’à trois mois en fonction de l’ancienneté.
Indemnités légales de licenciement fixées à un quart de mois de salaire par année d’ancienneté
Les indemnités légales de licenciement seront fixées à 25 % (un quart de mois de salaire par année d’ancienneté), pour compenser le plafonnement des indemnités prud'homales. Aujourd'hui, elles sont fixées à 20 % de mois de salaire.
Un délai d’un an pour saisir les prud’hommes
Il faut également noter que les délais pour contester un licenciement seront harmonisés à un an pour tous les types de rupture du contrat de travail. Ils sont aujourd'hui fixés entre un et deux ans selon le cas.
De nouveaux accords de compétitivité sur le temps de travail et la rémunération
Le gouvernement va créer des accords de compétitivité pour que les entreprises puissent « s’adapter plus vite […] aux évolutions à la hausse ou à la baisse du marché ». Des accords majoritaires « simplifiés » pourront ainsi être signés en matière de temps de travail, de rémunération et de mobilité.
Prise en compte du périmètre national uniquement en cas de plan de licenciement d'une multinationale
Pour juger du sérieux des difficultés économiques avancées par une multinationale qui veut procéder à des licenciements dans sa filiale française, le juge ne pourra prendre en compte que le périmètre de l’Hexagone, et non plus l’échelle mondiale comme aujourd’hui. Le gouvernement assure qu’il pourra « naturellement continuer à contrôler les éventuels abus de droit », notamment la création artificielle de difficultés économiques.
Instauration d'une rupture conventionnelle collective
Via la négociation dans l’entreprise, il sera désormais possible de définir un cadre commun de départs « strictement volontaires », qui devra être homologué par l’administration, comme la rupture conventionnelle individuelle. Aujourd'hui, les ruptures conventionnelles, qui donnent droit à l'assurance chômage, ne peuvent être conclues qu'individuellement.
Compétence des branches sur les CDD et contrats de chantier
Jusque-là domaine réservé à la loi, les branches pourront adapter la durée, le nombre de renouvellements et le délai de carence des CDD en fonction de la spécificité du secteur. Les branches pourront également mettre en place, via un accord, les contrats de chantier.
Parmi les mesures annoncées, on peut encore noter que le gouvernement compte développer et sécuriser le télétravail qui est de plus en plus présent en France. Pour couronner le tout, il compte produire un Code de travail qu'il sera facile de consulter afin de simplifier d'éventuelles démarches.
Le texte sera présenté en conseil des ministres le 22 septembre pour une mise en application rapide. « À partir de maintenant, le texte de ces ordonnances est public, le 22 septembre elles seront présentées au conseil des ministres », a précisé le Premier ministre Édouard Philippe. « Sur la question du calendrier, nous avons respecté nos engagements », a rappelé le Édouard Philippe en se félicitant d’une « réforme ambitieuse ». « Il nous appartiendra dans les jours qui viennent de rappeler l’impact et le sens général de la réforme », a-t-il ajouté.
Sources : Libération, Le Figaro, Gouvernement.fr
Et vous ?
Que pensez-vous de ces mesures annoncées par le gouvernement ?
Création d'une unique instance de représentation du personnel
Dans toutes les entreprises de plus de 50 salariés, le comité d’entreprise, le CHSCT et les délégués du personnel vont fusionner en une instance unique appelée « Comité social et économique ». D'après Libération, une commission consacrée aux questions d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail, soit les compétences des ex-CHSCT, sera obligatoire dans les entreprises à risque (nucléaire ou classée Seveso) et les groupes de plus de 300 salariés. Par accord d’entreprise, la nouvelle instance pourra aussi absorber le délégué syndical pour disposer d’un pouvoir de négociation.
Ouverture de la négociation dans les petites entreprises
Le gouvernement veut élargir la négociation à toutes les PME de moins de 50 salariés. Concrètement, la direction pourra négocier directement avec le personnel, sans syndicat et sur l’intégralité des sujets. Le ministère du Travail justifie cela par le fait que les délégués syndicaux sont absents de 96 % des petites entreprises. Aujourd'hui, pour conclure des accords, les patrons des petites entreprises doivent négocier avec un représentant des salariés mandaté par un syndicat.
Un référendum à l’initiative de l’employeur dans les entreprises de moins de 20 salariés
Dans les entreprises de moins de 20 salariés sans élu du personnel, les patrons pourront négocier directement avec les salariés puis soumettre des accords à référendum sur tous les sujets de négociation, comme la rémunération, le temps de travail ou l’organisation du travail. Cela n’est aujourd’hui possible que dans quelques domaines.
Un grand nombre de sujets seront négociés directement dans les entreprises et plus dans les branches
Les ordonnances vont ouvrir de nouveaux champs de négociation aux entreprises : le montant des primes d’ancienneté, l’agenda social, le contenu et le niveau des consultations. Aujourd’hui, tout cela se décide au niveau des branches.
Accord majoritaire à 50 % à partir du 1er mai 2018
À partir du 1er mai 2018, pour être validés, les accords d’entreprise devront être approuvés par des organisations représentant 50 % des voix, et non plus 30 % comme aujourd’hui.
Plafonnement des indemnités prud'homales
Comme prévu, les indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif seront limitées par un plancher et un plafond. Avec deux ans d’ancienneté, le plafond sera de trois mois de salaire, augmenté progressivement à raison d’un mois par année d’ancienneté jusqu’à dix ans. Puis en hausse d’un demi-mois par an pour atteindre vingt mois pour trente années dans la même entreprise. Le plancher sera de quinze jours dans les TPE, un mois pour les autres, et augmenté jusqu’à trois mois en fonction de l’ancienneté.
Indemnités légales de licenciement fixées à un quart de mois de salaire par année d’ancienneté
Les indemnités légales de licenciement seront fixées à 25 % (un quart de mois de salaire par année d’ancienneté), pour compenser le plafonnement des indemnités prud'homales. Aujourd'hui, elles sont fixées à 20 % de mois de salaire.
Un délai d’un an pour saisir les prud’hommes
Il faut également noter que les délais pour contester un licenciement seront harmonisés à un an pour tous les types de rupture du contrat de travail. Ils sont aujourd'hui fixés entre un et deux ans selon le cas.
De nouveaux accords de compétitivité sur le temps de travail et la rémunération
Le gouvernement va créer des accords de compétitivité pour que les entreprises puissent « s’adapter plus vite […] aux évolutions à la hausse ou à la baisse du marché ». Des accords majoritaires « simplifiés » pourront ainsi être signés en matière de temps de travail, de rémunération et de mobilité.
Prise en compte du périmètre national uniquement en cas de plan de licenciement d'une multinationale
Pour juger du sérieux des difficultés économiques avancées par une multinationale qui veut procéder à des licenciements dans sa filiale française, le juge ne pourra prendre en compte que le périmètre de l’Hexagone, et non plus l’échelle mondiale comme aujourd’hui. Le gouvernement assure qu’il pourra « naturellement continuer à contrôler les éventuels abus de droit », notamment la création artificielle de difficultés économiques.
Instauration d'une rupture conventionnelle collective
Via la négociation dans l’entreprise, il sera désormais possible de définir un cadre commun de départs « strictement volontaires », qui devra être homologué par l’administration, comme la rupture conventionnelle individuelle. Aujourd'hui, les ruptures conventionnelles, qui donnent droit à l'assurance chômage, ne peuvent être conclues qu'individuellement.
Compétence des branches sur les CDD et contrats de chantier
Jusque-là domaine réservé à la loi, les branches pourront adapter la durée, le nombre de renouvellements et le délai de carence des CDD en fonction de la spécificité du secteur. Les branches pourront également mettre en place, via un accord, les contrats de chantier.
Parmi les mesures annoncées, on peut encore noter que le gouvernement compte développer et sécuriser le télétravail qui est de plus en plus présent en France. Pour couronner le tout, il compte produire un Code de travail qu'il sera facile de consulter afin de simplifier d'éventuelles démarches.
Le texte sera présenté en conseil des ministres le 22 septembre pour une mise en application rapide. « À partir de maintenant, le texte de ces ordonnances est public, le 22 septembre elles seront présentées au conseil des ministres », a précisé le Premier ministre Édouard Philippe. « Sur la question du calendrier, nous avons respecté nos engagements », a rappelé le Édouard Philippe en se félicitant d’une « réforme ambitieuse ». « Il nous appartiendra dans les jours qui viennent de rappeler l’impact et le sens général de la réforme », a-t-il ajouté.
Sources : Libération, Le Figaro, Gouvernement.fr
Et vous ?
-
Envoyé par nefelpitto
Ce qui va être plafonné, ce sont les indemnités aux Prud'hommes pour licenciement abusif, donc suite à une plainte d'un employé pour licenciement abusif, puis un procès, puis une condamnation en défaveur de l'entreprise. Condamnation de la part d'une institution paritaire de juges employeurs et de juges salariés comme cela a été rappelés (et non une armée de juges rouges cégéto-trotskystes).
Oui je souligne beaucoup de trucs, mais c'est parce que ça m'énerve.
Contrairement à la com gouvernementale, on ne facilite donc pas du tout les licenciements, mais les licenciements illégaux. Or il y a une solution très simple pour ne pas avoir à payer ça, c'est de ne pas faire le truc illégal en question.
Un dirigeant qui aurait gelé ses investissements à cause des Prud'hommes serait un gros nul. C'est lui le problème, pas les indemnités.Envoyé par Mat.M le 04/09/2017 à 14:26 -
Envoyé par yolle
Favoriser le travail au black, c'est favoriser le travail tout court (il vaut mieux un travail au black que pas de travail tout court).
Favoriser l'accès aux logements insalubres c'est favoriser l'accès au logement.
Etc.
Faut arrêter deux secondes. Le Medef reconnait que cette réforme n'aurait aucun effet sur le chômage, les dirigeants interrogés non plus. Tu peux facilement licencier une personne, c'est pas ça qui va faire que tu vas pouvoir en embaucher deux. Ou alors si, tu licencies un sénior et tu embauches deux smicards. Ca fait baisser les chiffres du chômage, ça augmente la pauvreté, exactement comme en Allemagne.le 05/09/2017 à 10:30 -
ZirakInactifSauf que dans ces pays, la politique de recrutement n'est pas du tout la même qu'en France... Si tu prends le cas des USA par exemple, oui tu peux perdre ta place du jour au lendemain, mais oui tu peux retrouver une place aussi du jour au lendemain, car si tu as un peu d'expérience, et/ou que tu montre que tu as la niak, on est prêt à te laisser ta chance, contrairement à la France, où il faut de plus en plus être Bac + 10000 et avoir des compétences dans 150 trucs différents n'ayant aucun liens entres eux, moins de 25 ans mais avec 15 ans d'expérience.
En France, on est déjà tellement strict sur le recrutement, que du coup oui, je trouve cela normal d'être plus exigeant sur les raisons d'un licenciement. Si il était si facile de retrouver un emploi, les gens n'aurait pas si peur de perdre le leur, tout simplement... Pour que cela fonctionne, il faut licenciement facilité ET recrutement moins exigeant. Sauf que la encore, on commence par ce qui arrange l'employeur, et pas l'employé, donc quand on vient nous dire que l'on est égoïste et que l'on ne pense pas aux chômeurs et aux gens au RSA, c'est un peu contradictoire...
Bah écoute, l'année dernière cela représentait du travail pour 1 millions de personnes, dont 64% n'aurait pas eu de contrat sans ces aides. Donc on est d'accord que c'est un cache misère et pas une solution pérenne, mais encore une fois, vaut-il mieux 1 millions de personnes avec des contrats qui peuvent les aider à se réinsérer sur un vrai poste (pas forcément la où ils ont eu le contrat aidé, mais en leur fournissant une expérience professionnelle supplémentaire), qu'un million de personne au RSA ?
La aussi, ce que je reproche à Macron, c'est de faire les choses à l'envers. Si il a un plan de formation qui arrive, pourquoi ne pas le mettre en place avant de supprimer ce qui existe déjà ? La on va encore mettre dans la galère plusieurs dizaines de milliers de personnes, en attendant que, on ne sait pas quand, il présente son plan de formation qui peut-être aidera mieux ces gens. Sauf que ces gens ne vivent pas demain, ils vivent aujourd'hui.
Si, alors pourquoi en vouloir encore plus ?
Vous êtes en pleine contradiction, si vous les trouvez déjà nombreux, pourquoi s'extasier devant des orientations politiques qui ne vont faire qu'accentuer ce nombre ? Encore une fois, on a des exemples multiples autour de nous, je ne comprends pas que vous vouliez vous obstiner sur cette voie.
Rien à voir avec le fait de voter comme moi ou non, vous n'avez rien compris à la vie si vous vous inquiétez du sort des plus démunis, et que vous votez pour un parti ultra libéral, peu importe le nom de ce parti (il s'agit qu'en l'occurrence, c'est En Marche et Macron, mais cela aurait pareil peu importe le parti). Tout ce qu'a fait passer ou ce qu'à prévu Macron depuis qu'il est élu, favorise plus les 1% que les plus pauvres ou les classes moyennes, donc oui je suis dans l'émotionnel, car on m'a élevé de façon à me soucier et à éprouver de l'empathie envers mon prochain, donc oui, quand des lois frappent toujours les mêmes pour favoriser des gens déjà aisés, cela me fait réagir. Car oui, on peut me traiter d'égoïste, mais au contraire, je me soucis beaucoup plus des autres que de moi-même...
Quant à savoir de qui je suis la cible, ou pour qui j'appelle à voter, désolé mais raté, mauvaise "lecture" de ta part concernant les extrêmes, je suis abstentionniste (bouuuuh il fait parti de ceux qui critique alors qu'il ne vote pas, bouuuuuuh) le 03/09/2017 à 11:33 -
ZirakInactifEncore une fois, on parle de plafonner le licenciements abusifs seulement donc les licenciements qui n'ont pas lieu d'être...
Et encore une fois, même en réduisant cette "incertitude" financière (lol), la PME qui va virer un mec pour une raison X ou Y, si son carnet de commande n'augmente pas, au mieux, elle réembauchera une autre personne pour remplacer celle virée. Résultat sur le chômage => strictement que dalle dans le meilleur des cas, et une augmentation de celui-ci dans le pire des cas.
Permettre aux entreprises d'anticiper ce qu'elles risquent "au pire" ? Le pire qu'elles risquent c'est couler par manque de commande, et donc dans ce cas là, cela passera par un licenciement économique prévu par la loi, et non par un licenciement abusif, donc rien à voir avec le plafonnement dont on parle.
Quant aux investisseurs étrangers, si ils n'investissent pas en France, c'est surtout car on a viré toute notre industrie pour la remplacer dans du tertiaire, ce n'est pas qu'ils ont peur d'investir, c'est surtout qu'ils n'ont plus grand chose dans quoi investir, à part dans la pierre...
Quant au fait d'aligner les pays européens sur les mêmes règles pour diminuer le chômage, il aura déjà fallu s'aligner sur les cotisations, les taxes et les salaires, plutôt que sur le plafonnement des licenciements abusifs, mais merci de nous confirmer que nous allons donc nous "aligner" sur les autres pays européens, avec son lot de CDI à 0h ou à 1€ de l'heure, pour finir comme en Allemagne ou au R-U avec moins de chômeurs sur le papier, mais une population sous le seuil de pauvreté de plus en plus grande.
Vous voulez filer du boulot aux gens ? Bah déjà faut arrêter de délocaliser, il faut arrêter de trop robotiser / automatiser sans redistribution des richesses derrière, il faut plus d'innovation, etc etc C'est bien beau de vouloir donner du travail aux gens, mais le chômage 0 c'est une utopie, cela n'arrivera jamais dans un système où il y a des moins en moins de postes pour une population active de plus en plus grande, et où un chômage élevé permet justement au patronat de tirer les salaires vers le bas...
Si vous vous souciez tant que ça du sort des gens (enfin là je m'adresse plus à LSMetag qui parlait d'égoïsme), politiquement, vous n'avez strictement rien compris à la vie, ce n'est pas Macron et son "en marche pour toujours plus de libéralisme" qu'il fallait voter... On voit justement ce que cela donne dans les pays plus libéraux que nous (Allemagne, R-U, USA,... ). -_-
Tout ce qu'à fait Macron jusqu'à maintenant, ça aide plus les gens aisés que les plus pauvres hein...le 02/09/2017 à 10:59 -
Vincent PETITModérateurEtant moi même représentant du personnel avec une casquette syndicale (CFE-CGC), je vais donner mon point de vue.
Dans mon entreprise j'ai participé à des ateliers sur le dialogue social en présence de plusieurs managers de différents niveaux hiérarchiques, le tout animé par le DRH.
La démonstration de l'importance du dialogue social était mise en scène justement en faisant l'inverse.
Le DRH (et oui... vous avez bien lu, le DRH) nous a montré ce qui se passe en l'absence de code du travail, en l'absence de recours et en l'absence de défense.
Une vraie dictature de l'employeur !
Il y avait un représentant de chaque OS et quatre managers par table. Chaque table était une entreprise concurrente et nous devions réaliser des boites en papier. Le DRH venait créer des problèmes pour nous pousser à bout.
- Il nous demandait toujours d'aller de plus en plus vite jusqu'à l'impossible même en s'organisant bien.
- Il prenait nos boîtes en papiers pour les mettre à la poubelle et nous demandait de tout recommencer sous prétexte qu'il y avait des défauts.
- Il nous annonçait la suppression de prime ou de congés pour manque de rentabilité.
- Nous étions invités à négocier ou à discuter en cas de problème (installation de machine de production pour abaisser la cadence infernale, revendication, préavis de grève, ou ce qu'on voulait d'autre)
Le DRH, dans la mise en scène bien sur, a viré des managers juste parce qu'ils ont osé dire qu'ils ne suivaient plus la cadence. En cas de négociation d'une machine de production, le manager ayant osé négocier était invité à aller annoncer à ses collègues de table qu'il faudrait baisser leurs salaires en contre partie de ce privilège. Si le manager n'arrivait pas à convaincre sa tablée, c'est lui qui était viré. Le premier qui parlait de grève, à la porte. Bref tous des cas de figure comme ça.
En moins d'un quart d'heure, tout est hors de contrôle ! Un bordel pas possible dans la salle.
Ensuite on nous a expliqué que dans une entreprise pour que tout le monde s'y sente bien, il doit y avoir un équilibre entre le "pouvoir" (l'employeur) et un "contre pouvoir" (les organisations syndicales". En l'absence d'équilibre, on tend vers une sorte de dictature, d'un côté ou de l'autre.
ps : l'autre mise en scène était osé aussi, moi et les autres représentants des organisations syndicales jouions le rôle des employeurs et face à nous une armée de managers qui jouait le rôle des OS. Un comble surtout que l'objet de notre bilatérale était le licenciement d'un directeur de la direction un peu trop arrangeant avec les OS ! Le but était de nous montrer l'importance de la présence (ou le semblant de présence) d'un équilibre dans une négociation.
Les gens doivent rejeter massivement la loi travail car elle créait un fort déséquilibre en faveur de l'employeur.le 12/09/2017 à 22:19 -
Luckyluke34Membre émériteTu as pu te permettre de faire ça parce que certaines particularités (ou toutes, je ne sais pas) s'appliquaient à toi :
- Un secteur d'activité ou tu retrouveras toujours du boulot
- Localisation géographique dans un bassin d'emploi dynamique
- Volonté d'être mobile et plaisir à le faire
- Pas de crédit à payer, d'enfants à charge (potentiellement, je n'en sais rien)
- etc.
Il ne faut pas oublier que ce n'est pas le cas de tout le monde. Certains ne peuvent tout simplement pas se permettre de changer comme tu le fais car ils ne cochent pas ces cases. Donc faciliter le mouvement pour ceux qui peuvent se permettre de bouger, oui. L'imposer aux autres avec les dégâts qu'on connait là où ça pourrait être évité, non.
On ne peut pas mettre tous les changements sur le même plan. Le changement qui consiste à être viré par un fond vautour qui a racheté ton ancien employeur en leverage buy out et licencie 80% du personnel n'est pas vraiment le même que l'effort que te demande ton boss pour remplacer un collègue absent ou adapter tes horaires en période de rush avec compensation. Et quand le gouvernement fait sa com' sur la "peur du changement" et légifère, il ne fait absolument pas la distinction. C'est ça qui est dangereux et criminel. L'effacement d'un coup de chiffon de toute reconnaissance d'un degré d'injustice sociale et des recours qu'on peut y apporter.le 13/09/2017 à 13:44 -
fredinkanMembre expérimentéDans plusieurs pays, la loi se doit de protéger les "plus faibles".
Comment fais-tu pour être sur que tu n'auras pas ça quand tu vas au resto ?
Comment être sur que ton gamin n'aura pas ça à la cantine de son école ?
Comment pourras-tu t'assurer que tes parents en établissement n'en consomme pas ?
Oui le consommateur peut choisir, mais il n'est malhereusement pas toujours possible de le faire...le 23/10/2017 à 11:17 -
r0dExpert éminent@souviron je partage ton constat. Depuis quelques années, j'ai développé une explication causale à cet état de fait, et je n'en démords pas. Et l'actualité ne cesse de confirmer mon explication. Et je fais de mon mieux pour éviter le biais de confirmation.
Tu connais ma thèse, je ne vais donc pas la réitérer une nième fois. En revanche, je te propose un nouveau fait qui vient la consolider.
Je travaille actuellement dans un petit studio indépendant. Nous avons un jeu vidéo en vente sur steam qui génère déjà un peu d'argent, alors qu'il n'est pas terminé. Tout est au vert: bonnes critiques, communauté active, enthousiasme des nouveaux joueurs, etc. Mais nous avons un problème: nous manquons d'argent pour finaliser le projet. Il nous faudrait quelques centaines de milliers d'euros pour terminer. Une entreprise japonaise connue, acteur prépondérant dans le domaine (je n'ai pas le droit de citer le nom) a effectué une étude, et a estimé un ROI de plusieurs millions d'euros (je ne donne pas les chiffres précis, je n'ai pas le droit). Les américains et les asiatiques ont peur d'investir en France. Non pas pour des raisons de taxe et autres foutaises que l'on trouve dans la propagande du MEDEF, mais pour des raisons de culture. Et ils ont raison: s'imposer sur un marché étranger est délicat et risqué pour des raisons culturelles. Surtout pour un produit culturel.
Mais pour un investisseur français, il n'y a qu'à se baisser pour nous cueillir. Notre entreprise est à bout de souffle. Autrement dit, ce sont quelques millions d'euros à ramasser. Nos contacts américains nous assurent que dans un cas identique, aux USA ou au Canada, nous aurions das dizaines d'investisseurs qui se battraient pour ramasser la mise. Idem au japon.
Mais les investisseurs français, eux, ne se baissent pas pour quelques millions. Ils nous ont clairement expliqué qu'il était plus simple, plus rentable et moins risqué de mettre leurs billes dans des produits financiers plus ou moins légaux.le 27/09/2017 à 11:24 -
Jon ShannowMembre extrêmement actifL'éducation nationale n'a pas vocation à former les élèves à un métier, mais à leur donner un socle commun de connaissances ( français, maths, histoire, géo, sciences, apprentissage d'une seconde langue) et de leur donner les bagages suffisants pour déchiffrer, comprendre, analyser, bref réfléchir par eux-même. Tout le contraire de ce que souhaite le patronat. L'apprentissage d'un métier vient après tout ça. Soit dans les études supérieures (filières longues), soit dans des établissements spécialisés (filières courtes).
Le patronat préfère avoir de la main d'œuvre qualifiée dans un domaine, mais qui ne remette pas en cause l'ordre établit.
Pour l'instant, le patronat gagne haut la main...le 10/10/2017 à 13:38 -
Luckyluke34Membre émériteJe ne sais pas si tu repères bien la contradiction flagrante dans "licencier pour s'agrandir". J'ai l'impression qu'on ne vit pas dans le même monde. Ce que j'ai vu, c'est plutôt des licenciements abusifs car une boîte est un peu moins (mais toujours) rentable à court terme / a été rachetée / veut se faire belle pour être rachetée et qu'il faut dégraisser les gens en intercontrat. Parce que le patron a des comptes personnels à régler avec un salarié. Parce que le senior n'est plus à la page et qu'au lieu de le former et de continuer à lui payer un bon CDI, on va le virer et embaucher un jeune en contrat précaire. Parce qu'unetelle est en congé maternité et que ça ne fait pas les affaires de la boîte. Etc.
Oui, jetons-nous tous joyeusement dans une grande marche vers la précarisation généralisée pour concurrencer les pays esclavagistes. Je pense que c'est un bon moyen pour régler les problèmes du paysL'autre raisonnement, dont j'ai assez, c'est "tu perds ton emploi, ta vie est finie".
J'ai l'impression, ici comme ailleurs, c'est que soit c'est tout blanc, soit c'est tout noir. Ca ne fonctionne pas comme ça.le 01/09/2017 à 12:29