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Blockchain : Nestlé, Unilever et d'autres grands noms du secteur agroalimentaire se tournent vers IBM

Pour la traçabilité des denrées périssables

Le 2017-08-23 18:53:35, par Stéphane le calme, Chroniqueur Actualités
Une personne sur dix succombe chaque année à la maladie en raison d'aliments contaminés, selon l'Organisation mondiale de la santé. Plus tôt ce mois-ci, un sommet a été convoqué par le commissaire à la sécurité alimentaire de l'Union européenne, après une crise de contamination par des œufs infectés par le pesticide fipronil.

Dans ce contexte, la question de savoir comment trouver le responsable et le point de contamination précis demeure. Mais des poids lourds de l’agroalimentaire pensent avoir trouvé en la blockchain un élément de réponse.

Pour rappel, la blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle. Par extension, une blockchain constitue une base de données qui contient l’historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création. Cette base de données est sécurisée et distribuée : elle est partagée par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire, ce qui permet à chacun de vérifier la validité de la chaîne.

En mars 2017, IBM a dévoilé son offre BaaS (Blockchain as a Service). Désormais, Nestlé, Unilever, Walmart, Dole, Driscoll’s, Golden State Foods, Kroger, McCormick and Company, McLane Company et Tyson Foods ont décidé de s’appuyer sur la technologie de l’équipementier pour travailler sur la traçabilité des denrées périssables. Accélérer l'accès à des informations fiables permettrait de réduire les risques sanitaires en cas de problèmes.

Avec la blockchain, trouver des informations comme l’origine, le conditionnement et le mouvement des denrées alimentaires sera une affaire de quelques secondes pour les agroalimentaires.

« L'opportunité que nous partageons est de fournir une transparence à travers l'écosystème aujourd'hui », a expliqué Brigid McDermott, vice-président d’IBM pour le développement de l’activité Blockchain.

Selon elle, concevoir une blockchain équivaut à la fois à apporter une « solution brillante » tout en assurant une « croissance de l’écosystème ».

« C'est ce que nous essayons de faire », a-t-elle déclaré. « Nous essayons d'utiliser cela pour obtenir cette transparence dans l'ensemble du système afin que nous puissions trouver le problème, afin que les gens puissent gérer des systèmes plus sûrs, des chaînes d'approvisionnement alimentaires plus sûres. »

La collaboration entre Walmart et IBM sur le sujet n’est pas une première. En effet, il y a quelques mois, Wallmart a lancé des projets blockchain et Internet des objets pour améliorer la traçabilité des produits alimentaires. L’américain s'est notamment appuyé sur la solution cognitive IdO Watson d’IBM. Lors d'une réunion des actionnaires en juin, Frank Yiannas, vice-président de la sécurité alimentaire à Walmart, a démontré l’importance du processus de suivi des informations à l'aide d’une blockchain.


« La technologie blockchain permet d’entrer dans une nouvelle ère de transparence de bout en bout dans le système alimentaire mondial – ce qui équivaut à éclairer les participants des écosystèmes alimentaires qui favoriseront davantage les actions et les comportements responsables », a déclaré Yiannas dans un communiqué de presse mardi.

« Elle permet également à tous les participants de partager des informations rapidement et avec confiance dans un réseau de confiance solide. Ceci est essentiel pour que le système alimentaire mondial demeure sécurisé pour tous. »

Selon des experts, la technologie pourrait fournir un réseau d'information sécurisé et transparent et révolutionner les industries allant des soins de santé à l'agriculture.

« Nous voyons d'autres industries comme l'énergie, la santé et le marketing, envisager une transformation qui pourrait vraiment se produire », a déclaré McDermott d'IBM. « Et je pense que c'est en partie parce que la transformation que vous voyez arriver avec la blockchain peut provenir de différents domaines. »

La plateforme d’IBM s’appuie sur les deux projets open source pilotés par la fondation Linux, le framework Hyperledger Fabric v1.0 et l’outil Hyperledger Composer pour la gestion des contrats. Elle permet à différentes parties prenantes de développer et d’opérer ensemble des réseaux blockchains. Le fournisseur apporte également une offre de conseil pour aider les entreprises à bâtir des réseaux sur la blockchain, à les opérer, les gouverner et les sécuriser.

Sur le volet développement, les équipes pourront se focaliser sur les cas d’usage et créer des langages métier en JavaScript. Selon IBM, les API fournies donnent la possibilité de se concentrer sur les aspects métier, sans devoir verser dans des considérations trop techniques, ce qui permettra à la plupart des développeurs de s’aventurer dans ce type de projet. Sur le volet gouvernance, la plateforme apporte à tous les participants un niveau de contrôle, en empêchant toute prise de contrôle exclusive par un seul des membres.

Source : CNBC

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10 commentaires
  • Bigb
    Membre averti
    Il y a déjà des outils de traçabilité, et cela n'a pas empêché que d ela viande de cheval se retrouve dans des lasagnes...
    On a l'impression que le blockchain est la solution à tous les problèmes, un peu comme en 2000, avant l'éclatement de la bulle.
  • Alezza
    Membre à l'essai
    "Les premières estimations mondiales publiées à ce jour sur les maladies d’origine alimentaire montrent que, chaque année, 1 personne sur 10 tombe malade en consommant des aliments contaminés et que 420 000 en meurent. "
    source : http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2015/foodborne-disease-estimates/fr/

    A noter aussi que l'Europe est la zone géographique la moins "touchée"
  • emixam16
    Membre chevronné
    Une personne sur dix succombe chaque année à la maladie en raison d'aliments contaminés,
    J'ignorais que c'était grave à ce point. Cela signifie qu’en 30 ans 96% de la population meurt d’intoxication alimentaire (100*(1-0.9^30)).

    Plus sérieusement c’est une bonne initiative. Espérons simplement que ça ne devienne pas un énième produit de spéculation (qui pour le coup, serait sacrément glauque)…
  • Namica
    Membre expérimenté
    Privacy en danger again and again.
    Sinon l'idée est plus qu'intéressante.
    Récement constaté sur un marché public à Venize: certains étals indiquent la zone _précise_ de pêche du poisson mis en vente.
    Je ne vois pas cela dans mon supermarché habituel.
    Idem pour d'autres produits que le poisson, l'origine indiquée est plus que vague et couvre plusieurs pays européens (au nom de la libre circulation ?)
    Zut, pourquoi ne puis-je pas savoir si mes tomates viennent de France, d'Italie, d'Espagne ou d'une serre intramuros ou du Maroc via un importateur européen ?
  • Namica
    Membre expérimenté
    Et merde c'est encore les petits artisans producteurs qui vont être pénalisés.
    Allez essayer de vendre votre fromage au lait cru dans ces conditions de plus en plus contraignantes et couteuses.
  • grunk
    Modérateur
    Envoyé par Namica

    Zut, pourquoi ne puis-je pas savoir si mes tomates viennent de France, d'Italie, d'Espagne ou d'une serre intramuros ou du Maroc via un importateur européen ?
    Je sais pas ce qu'il en ai en Belgique , mais en france l'origine précise est obligatoire , pour les fruit & légume, viande bovine, poisson et surement encore d'autre
  • Higgins
    Membre confirmé
    Envoyé par Namica

    Récement constaté sur un marché public à Venize: certains étals indiquent la zone _précise_ de pêche du poisson mis en vente.
    Je ne vois pas cela dans mon supermarché habituel.
    Pas plus tard qu'hier, je l'ai vu pour la première fois.
    Dans un "supermarché bio", la commune de production était précisée sur des lentilles
  • frfancha
    Membre éprouvé
    Envoyé par Namica

    Je ne vois pas cela dans mon supermarché habituel.
    La solution n'est-elle pas simplement de changer de supermarché?
  • Jipété
    Expert éminent sénior
    Envoyé par Higgins
    Dans un "supermarché bio", la commune de production était précisée sur des lentilles
    Y a rien contre toi, camarade, merci pour l'info, d'ailleurs, mais là aussi on nous prend pour des truffes !
    Qui va savoir quelles sont les industries hautement polluantes installées dans un rayon de 3 km autour de Trifouilly-les-oies, surtout s'il y a une magnifique photo champêtre avec de belles blondasses tout sourire aux lèvres sur le paquet de lentilles ?
  • TiranusKBX
    Expert confirmé
    Je ne suis pas contre l'utilisation de la blockchain pour la traçabilité mais ça ne changeras pas le fait qu'il est possible de trafiquer les enregistrements en mettant comme référence(s) un/des bloc(s) ne correspondant pas aux ressources utilisés, le bon point pourrait advenir si cette blockchain est standardisé et mondialement utilisée on pourrait avoir une base globale rendant plus facilement visible les fraudes, les erreurs(non volontaires) avec produits frelatés étant plutôt faibles comparer aux fraudes.