
« Nous voulons des gens qui travaillent très dur dans leur pays et qui viennent dans notre pays et travaillent encore plus dur », a déclaré Trump. « Nous ne voulons pas des gens qui viennent dans notre pays et qui vont immédiatement à l'aide sociale et restent là pour le reste de leur vie. Nous n'allons pas permettre cela », a-t-il ajouté. Ce que Trump veut, c'est donc avant tout des étrangers qui pourront contribuer au développement de l'économie américaine plutôt que d'en être un poids. Ce qui est tout à fait logique. Il note par ailleurs que les nouveaux arrivants entrent en compétition sur les offres d'emploi avec certains travailleurs américains. « Ce n'est pas juste pour nos gens, nos citoyens et nos travailleurs », dit-il.
Pour les sénateurs qui ont initié ce projet de loi, l'objectif est de créer un système d'immigration « basé sur le mérite » qui mettrait plus l'accent sur les compétences professionnelles des étrangers que sur des liens de famille avec des personnes vivant aux États-Unis. À leurs yeux, ces changements sont donc nécessaires pour empêcher les travailleurs américains de perdre leur emploi et leurs avantages.
Mais vu les précédentes tentatives de fermer la porte aux talents étrangers, les entreprises de la technologique craignent que, dans les faits, cela serve à les empêcher de recruter des personnes aux compétences spéciales à l'étranger et donc nuise à leur capacité à embaucher des travailleurs hautement qualifiés. Ce projet de loi a donc rapidement été condamné par les entreprises de la Silicon Valley.
Parmi les premiers à critiquer, on compte le Conseil de l'industrie de la technologie de l'information (ITI), un groupe de lobbying défendant les intérêts des entreprises comme Apple, Facebook, Microsoft, Google et d'autres géants de la technologie. « L'accès au talent est un défi pour l'industrie de la technologie, car non seulement nous ne pouvons pas trouver suffisamment d'Américains qualifiés en STEM (Science, technology, engineering and mathematics) pour occuper des fonctions disponibles, [mais encore] notre système défaillant nous empêche de garder les meilleurs et les plus brillants innovateurs ici aux États-Unis. Au lieu de cela, nous les laissons partir chez nos concurrents à l'étranger », a déclaré Dean Garfield, le président du groupe, dans un communiqué. « Ce n'est pas la bonne proposition pour corriger notre système d'immigration parce qu'il ne répond pas aux défis auxquels sont confrontées les entreprises technologiques, [il] injecte plus de dysfonctionnement bureaucratique et enlève aux employeurs la capacité de juger les mérites des employés dont ils ont besoin pour réussir et développer l'économie américaine », a-t-il ajouté.
La position de Trump et des républicains s'explique en partie par les abus de certaines entreprises de technologie ; lesquelles profitent de la possibilité offerte par le système américain d'immigration pour minimiser leurs charges au détriment des travailleurs américains. C'est ce qui a été constaté avec le visa H-1B. Il s'agit d'un visa de travail temporaire créé dans le but de permettre aux entreprises américaines d’embaucher des employés venant de pays étrangers, et ce, en raison de leurs qualifications ou de leurs compétences particulières.
La plupart des employeurs aux États-Unis utilisent le programme H-1B avec modération, demandant un seul visa par an. Ils visent notamment un travailleur particulier pour une raison quelconque, comme une compétence spécialisée. Mais pour la plupart de ceux qui sont dans le top 10 des entreprises qui ont recours au programme H-1B, il s’agit d’un moyen d'éviter d'embaucher des travailleurs américains qui leur couteraient beaucoup plus cher que des travailleurs étrangers dont elles ont parrainé la demande de visa.
Sources : C-SPAN, The Washington Post, ITI
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