Fibre optique.
La décision de SFR intervient quelques jours seulement après que le gouvernement français a appelé les opérateurs à accélérer leurs déploiements pour offrir un accès très haut débit d'ici 2022 sur l’ensemble du territoire national. Bon élève, SFR fait savoir qu'il a compris le message : « Nous avons entendu le gouvernement qui veut accélérer le déploiement du très haut débit et nous formulons nos premières propositions. Nous allons déployer la fibre sur l'intégralité de la France, et ce, sans argent public. C'est le seul moyen pour tenir les objectifs de l'État et répondre à l'attente des collectivités. Nous le ferons en bonne intelligence avec les territoires », a affirmé Michel Paulin, le directeur général de SFR, dans un entretien accordé à l'Echo.
Dans son projet, SFR parle de la création d'une société dédiée en partenariat avec Altice, qui dispose déjà d'une expérience à l'international. Baptisée « Altice Infrastructures », la société sera chargée d'assurer l'ensemble des travaux qui vont débuter en septembre de cette année et vont permettre de raccorder les premiers foyers avant Noël. Ce projet ambitionne de faire économiser entre 8 à 15 milliards d'euros au contribuable français.
Pourquoi SFR a-t-il décidé de se passer des subventions de l'État ? Le DG de SFR explique : « Nous sommes l'opérateur qui a raccordé le plus grand nombre de logements en fibre à travers les différents réseaux d'initiatives publiques que nous gérons. Mais ce système devient obsolète et ne permet plus de tenir les engagements des pouvoirs publics, comme l'a rappelé la Cour des comptes. Par ailleurs, nous avons constaté que les conditions d'attribution des contrats publics manquent de clarté et connaissent de nombreux dysfonctionnements. La subvention publique, alors que le gouvernement cherche à faire des économies, tend aujourd'hui à devenir une source d'enrichissement de fonds d'infrastructures, basés dans des paradis fiscaux, ayant pour objectif de revendre leurs participations en faisant un gros profit sur le dos de l'État, et au détriment des vrais opérateurs télécoms. Nous allons donc investir et détenir notre propre infrastructure sur tout le territoire. Notre réseau sera ouvert pour accueillir les autres opérateurs qui le souhaitent.»
Une décision qui ne manque pas de raviver la flamme de la concurrence entre Orange et SFR dans le déploiement de la fibre. En effet, le plan THD, un vaste chantier à 20 milliards d'euros pour déployer le très haut débit en France, a réparti le déploiement de la fibre dans les agglomérations de taille moyenne entre Orange et SFR, le premier dispose de 90 % et le second 10 %. Mais depuis que SFR a changé d'actionnaire, son nouveau propriétaire réclame une répartition à 50-50 de ces zones. Ce qu'Orange n'accepte pas. D'ailleurs, l'opérateur a déjà commencé à déployer la fibre dans ces agglomérations.
« Nous sommes déterminés à déployer la fibre en France, à le faire rapidement, sans argent public. C'est notre première contribution au gouvernement, concrète, opérationnelle et basée sur nos convictions. Nous sommes prêts à travailler avec Orange pour encore accélérer ce déploiement. À terme, nous détiendrons l'intégralité de nos infrastructures » a assuré le DG du SFR.
Source : Les Echos
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