Telegram est une application de messagerie sécurisée hébergée sur le cloud, qui donne aux utilisateurs la possibilité d’envoyer des messages chiffrés de bout en bout qui ne sont pas stockés sur les serveurs de la société. L’application a été créée en 2013 par le Russe Pavel Durov et son frère, tous deux déjà fondateurs de VKontakte, le réseau social dominant en Russie. Ils ont fondé Telegram, après que le gouvernement russe a pris le contrôle de VKontakte. Opposants de Vladimir Poutine, ils voulaient en effet développer un moyen de communiquer hors du regard du FSB, le service secret russe chargé des affaires de sécurité intérieure.
Telegram a été notamment au centre des derniers débats sur le chiffrement des outils de communication, parce qu’il est considéré comme l’une des applications préférées des terroristes pour communiquer de manière chiffrée. Il était particulièrement visé par l’initiative contre le chiffrement lancée en août 2016 par les ministres de l’Intérieur français et allemand.
Pour les services de renseignement et les forces de l’ordre, les outils comme Telegram constituent également des obstacles qui les empêchent d’avancer dans leurs enquêtes. Et pour cette raison, les services de renseignement US militent depuis des années ouvertement comme en secret pour l’introduction de portes dérobées dans les produits et services qui les empêchent d’espionner les utilisateurs. C’est ce qu'a récemment révélé le fondateur de Telegram, dans une série de tweets.
Dans un premier tweet, Pavel Durov affirme que les services de renseignement des États-Unis ont essayé deux fois de soudoyer les développeurs de l'entreprise pour affaiblir le chiffrement dans l'application. Cela rendrait donc plus facile pour eux d'intercepter les communications des utilisateurs. Durov dit également qu'il a personnellement subi une pression du FBI pour le faire.
Cela s'est passé lors d'une visite d'une semaine aux États-Unis l'année dernière. « Et c'était juste une semaine », insiste-t-il dans un autre tweet. Pour le patron de Telegram, cela ne fait donc aucun doute que toutes les entreprises qui exploitent des applications de messagerie chiffrées aux États-Unis ont subi ou font encore face à ce genre de pression. « Il serait naïf de penser que vous pouvez exécuter une application de messagerie chiffrée indépendante/sécurisée basée aux États-Unis », a-t-il conclu.
Cette révélation n’est toutefois qu’une confirmation parmi tant d’autres de ce que l’on sait déjà des pratiques du FBI et des services de renseignement US. Rappelons que la NSA a également été citée dans la mystérieuse fin du projet TrueCrypt, un logiciel de chiffrement de disque. Si les développeurs de TrueCrypt ont expliqué cette décision par le fait que le logiciel a été compromis, l’une des raisons les plus évoquées par la communauté informatique est que la NSA avait demandé aux développeurs d’introduire une porte dérobée dans l’outil. La même année, en 2014, le FBI réclamait aussi l’introduction de porte dérobée dans les smartphones. L’année dernière encore, un juge fédéral de l’État de Washington a révélé que des chercheurs de l’institut de génie logiciel de l’université de Carnegie Mellon ont été engagés par le gouvernement américain pour faire des recherches visant à compromettre le réseau Tor.
Source : Pavel Durov (Twitter)
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Telegram : les services de renseignement US ont tenté de soudoyer ses développeurs pour affaiblir leur chiffrement
D'après le fondateur de la société
Telegram : les services de renseignement US ont tenté de soudoyer ses développeurs pour affaiblir leur chiffrement
D'après le fondateur de la société
Le , par Michael Guilloux
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