Les constructeurs d’appareils électroniques (smartphones, ordinateurs, écrans ou autres) fonctionnent en général de deux manières : soit ils développent en interne des technologies propriétaires pour concevoir leurs produits, soit ils se servent de technologies existantes en payant des royalties à qui de droit, pour concevoir leurs produits.
Google fait partie des très grosses entreprises technologiques de ce siècle. La société est reconnue pour les services qu’elle propose sur Internet, mais aussi pour ses appareils mobiles (smartphones, tablettes et autres) qui utilisent généralement des SoC (system on chip) conçus par des entreprises tierces. Un SoC est une puce électronique qui réunit sur un même circuit intégré les principaux composants d'un ordinateur : processeur, mémoire, puce graphique, modules de communication sans fil et parfois des capteurs.
Google a recruté un nouvel employé, mais pas n’importe lequel puisqu'il s’agit de Manu Gulati. Cet ingénieur a déjà travaillé chez AMD (1995 - 2000), BroadCom (2000 - 2009) et Apple (2009 – 2017). Chez son dernier employeur, Manu Gulati était architecte de microprocesseur. Il a donc largement contribué au développement de tous les SoC mobiles spécifiques des produits iPad et iPhone d’Apple (Ax).
Sur son profil LinkedIn, il est facile de s’apercevoir que Manu Gulati est chaudement recommandé dans quatre domaines IT majeurs : SoC (system on chip), systèmes embarqués, ASIC (application-specific integrated circuit) et microprocesseurs. Vous pouvez également remarquer qu’il est employé chez Google en tant que « Lead SoC Architect » depuis le mois de mai. Son poste englobe les trois attributions suivantes :
- design de microprocesseur ;
- multithreading ;
- chip-lead pour les SoC de hautes performances ciblant les applications de réseau et de sécurité.
Il faut dire qu’Apple perd un atout de taille. En effet, la marque à la pomme a déposé une quinzaine de brevets liés aux puces qui créditent Manu Gulati comme l’un des inventeurs. Certains de ces brevets décrivent l’architecture fondamentale des puces, alors que d’autres sont plus spécifiques de certaines applications. L’un de ces brevets est notamment impliqué dans la mise en œuvre du système de paiement sécurisé d’Apple (Apple Pay).
Depuis le recrutement de Manu Gulati, Google a commencé à publier de nouvelles offres d’emploi pour des postes liés à la conception de puces, dont une pour un « Mobile SoC CPU Architect » et une autre pour un « Mobile SoC Architect. »
D'après le média Variety, Google serait vraisemblablement en train de recruter des personnes capables de l’aider à créer l’architecture de puces nouvelles générations spécifiques et propriétaires pour ses futurs appareils mobiles. Comme d’autres entreprises (Samsung, Huawei, Apple…) le font déjà, Google souhaite probablement disposer de ses propres puces pour mobiles, optimisées pour son environnement logiciel sans être obligé de passer par un fournisseur tiers. Ce phénomène est connu sous le nom de verticalisation.
Il ne faudra pas s’étonner de voir les prochains smartphones Pixel de Google, avec de nouveaux SoC (en général : processeur + mémoire + GPU + modem) qui n’auront rien à voir avec le Snapdragon de QualComm. En créant ses propres puces, Google pourra y intégrer des fonctionnalités avancées comme le Machine Learning, et revendiquer l’originalité de la conception de ses appareils mobiles.
C’est évidemment une mauvaise nouvelle pour Qualcomm qui tire une très grande partie de ses revenus du marché des puces pour mobiles. Il est certain que les parts de Qualcomm sur ce marché seront impactées par cette tendance à la verticalisation du secteur. Afin d’éviter que ce phénomène ne prenne des proportions plus inquiétantes, les entreprises spécialisées dans la fabrication de puces pour mobiles comme Qualcomm, MediaTek ou Intel vont devoir grandement améliorer les spécifications, l’originalité et les prix de leurs SoC afin de rester concurrentiels.
Source : Variety, Profil LinkedIn
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